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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quand la rédemption tarde à pointer le bout de son nez dans l'Amérique profonde...
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Les éditions Agullo à l'honneur ce mois-ci pour le challenge #varionsleseditions
Un choix facile puisque ce roman était déjà bien plébiscité au courant de l'année au #picaboriverbookclub
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Que dire de plus que ce qui a déjà été dit et évoqué? Mes impressions à chaud pardi !
Mon avis est assez mitigé. On parle de remords et de rédemption pour deux ex-prisonniers ayant purgé leur peine. Le héros, Luce, revient dans sa ville natale et compte sur une seconde chance. Tandis que Junior, son ami, ressasse continuellement son crime et baisse les bras.
Une noirceur colle dans chaque acte, chaque dialogue de ce récit. Une ambiance glauque et moite plane sur chaque être vivant. J'ai eu l'impression de me retrouver dans un de ces films de vaudou de la Nouvelle-Orleans.
L'auteur nous plonge dans des eaux troubles marécageuses, presque un tourbillon de violence et de désespoir qui empêche de ressortir happer l'air frais. Sans nous prévenir, on assiste à des actes de pure violence, qui sont comme des semonces de tonnerre. Il faut s'accrocher pour s'empêcher de crier à l'injustice. Oui, il n'y a pas de justice dans ce petit coin paumé de l'Illinois. Nulle alternative de lueur d'espoir. Ah peut-être une once d'amour, voire de tendresse? Avec les oiseaux peut-être.
*
A la fin de ma lecture, j'ai eu un coup de blues (vous avez vu, j'ai fait le lien avec le titre :). Je me suis tellement attaché à ces deux personnages que le moindre mal fait à leur encontre m'a donné envie de pleurer. Quelle hostilité, quelle cruauté!
Peu de réponses sont apportées finalement quant à la possibilité d'une réhabilitation saine. Je suis restée coincée dans cette ville, entre étouffement et inconfort . Alors je conseille cette lecture en milieu ouvert (un jardin ensoleillé par exemple) sinon vous allez basculer dans ce maelstrom poisseux mais néanmoins poétique.
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Le blues de la Harpie
Joe MENO

Luce Lemay sort de prison, en liberté conditionnelle, après y avoir purgé une peine de 3 ans pour le meurtre accidentel d'un enfant lors d'un accident de la route.
Bon d'accord cet accident a eu lieu parce qu'il fuyait l'endroit qu'il venait de braquer...
Mais maintenant Luce et son ami Junior Breen (rencontré en prison) ont du travail dans une station service et ils louent une chambre au même endroit dans leur « bonne » vieille ville de la Harpie, Illinois.
Mais un repris de justice n'est jamais vraiment libre.
Son passé à tendance à lui coller au basques, l'oblige à avoir des yeux derrière la tête et surtout à ne dormir que d'un oeil.
Comment dans ces circonstances peut-il envisager une vie avec la jolie Charlene ?
Peut-il envisager un avenir serein ?
Peu-il espérer l'oubli ?
Heureusement il reste l'amitié...

Bon autant être cash : je n'ai pas beaucoup aimé.
Pas d'empathie pour les personnages ni les lieux.
Et l'histoire est pour moi un brin confuse et ne me donne pas spécialement envie de découvrir d'autres titres.
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Quand sur la Harpie Road (Illinois) vous perdez le contrôle de votre voiture, parce que vous venez de braquer la caisse d'un magasin de spiritueux … Et que vous tuez un bébé dans son landau sans avoir réussi à l'éviter …
Trois ans de prison pour Luce Lemay, qui s'y fera un ami aussi paumé que lui, Junior (Ervis) Breen, colosse au coeur tendre, qui lui vient d'en purger vingt-cinq. Parce qu'il n'a trouvé que le meurtre comme solution à un drame vécu par une adolescente de quatorze ans …
À leur sortie, ils se retrouveront à la Harpie, partageront le même hôtel et le même job de pompiste, tenteront de reprendre un semblant de vie, dévorés par la culpabilité et la solitude. Rêvant d'amour et de paix dans cette ville sombre et terriblement triste.
Un avenir est-il possible pour eux ?… Une écriture noire et percutante, une atmosphère glauque, une intrigue qui m'a plutôt mise mal à l'aise … Un titre tout à fait approprié … Très curieuse de rencontrer l'auteur, début octobre, lors d'une prochaine rencontre littéraire !
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La Harpie, Illinois.

Un bled sans doute ni meilleur ni pire qu'un autre, même si le narrateur, Luce Lemay, le qualifie de "lieu teinté d'infamie sourde et de luxure secrète". C'est néanmoins celui qu'il a choisi pour se fixer à sa sortie de prison, où il a purgé une peine de trois ans après avoir provoqué la mort accidentelle d'un bébé alors qu'il prenait la fuite suite à un braquage. La Harpie est aussi sa ville natale et celle où il a grandi.

La bourgade compte son lot de femmes au foyer qui pour l'heure véhiculent leur progéniture à bord de grands vans familiaux avant de se transformer, l'âge et les désillusions aidant, en commères aigries et vénéneuses, d'éleveurs de porcs en Stetson, de jeunes campagnards paradant au volant de voitures customisées empruntées à leurs grands frères. Vous y croiserez à l'occasion son shérif, étonnamment discret et bienveillant. Vous y admirerez, malgré son allure pitoyablement kitsch, sa reine du maïs, élue lors de la fête éponyme. Peut-être apercevrez-vous, si vous traînez du côté de sa gare routière, un de ses jeunes que le manque de perspectives a convaincu d'emprunter le premier car à destination d'une ville plus grande et plus anonyme.

Luce, en liberté conditionnelle, y rejoint Junior, un de ses ex co-détenus, condamné quelques années auparavant pour le meurtre d'une jeune fille. Il semble pourtant bien inoffensif, ce colosse certes impressionnant mais d'une bouleversante sensibilité, qui n'est pas sans évoquer le Lennie Small de "Des souris et des hommes". A la fois doux et maladroit, prompt à s'attendrir à la vue du moindre oisillon blessé, il est néanmoins plombé d'un mal-être qui le rend instable, susceptible de dérailler à tout moment, notamment face au spectacle de la violence infligée aux innocents.

Une certaine routine s'installe pour les deux compères, qui travaillent dans la station-service d'un autre ex-taulard ayant trouvé sa rédemption dans la foi, et occupent deux chambres miteuses dans l'hôtel au décor gothique d'une vieille folle qui collectionne les cadavres de petits animaux. Lorsque Luce succombe au charme de Charlene, peu farouche soeur cadette d'un de ses flirts adolescents à qui il a fait perdre la tête, les choses se gâtent. La belle vient de rompre avec un butor qui n'entend pas se laisser évincer aussi facilement... Et il n'est pas le seul à avoir des comptes à régler avec Luce...

Poursuivis par leur passé, dont l'irruption se matérialise sous les traits d'un truand assoiffé de vengeance ou de brutes en mal de violence dont ils deviennent les salvateurs défouloirs, Luce et Junior subissent quelques tabassages en règle, et acquièrent la redoutable certitude de n'être jamais vraiment en sécurité. Comme s'ils étaient condamnés à ne plus pouvoir renouer avec la tranquillité d'une vie normale, condamnés à traîner éternellement le poids et les conséquences des erreurs pour lesquelles ils ont pourtant déjà payé. Comme si la culpabilité dévorante qui les hante, mais qu'ils ne s'autorisent même pas à évoquer, n'était pas un châtiment suffisant... Comment se pardonner à soi-même, ne pas se considérer comme un éternel coupable, quand les autres vous rappellent sans cesse qu'à leurs yeux, votre peine ne sera jamais purgée ? C'est pourtant l'espoir d'une absolution qui porte Luce à continuer, à aimer, parce qu'il n'y a pas d'autre moyen de vivre, tout simplement.

Joe Meno trouve avec "Le blues de la Harpie", roman très touchant, un juste équilibre entre émotion et énergie, entre fantaisie et mélancolie. J'ai beaucoup aimé certaines des trouvailles et des bizarreries qui confèrent à son récit un grain de folie, tels ces vers que Junior affiche sur le panneau de la station service où il travaille, faisant cohabiter prosaïsme et poésie, l'annonce de la promotion sur des pneus ou des bidons d'huile s'associant à d'énigmatiques déclarations d'amour dont on ignore la destinataire. Il m'a pourtant manqué un petit quelque chose pour que j'adhère complètement à cet univers tragique émaillé d'étrangetés, un petit quelque chose qui tient au style, la justesse générale du ton étant parfois amoindrie par des formules rebattues, et à la structure du récit, qui m'a par moments semblé un peu décousue.


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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J'ai choisi ce roman américain parce qu'il était souvent encensé. Parfois c'est une mauvaise idée. Je ne dirais pas qu'il est vraiment mauvais, mais j'ai eu l'impression de lire une fade adaptation des Souris et des hommes. Rendez-vous manqué.
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La Harpie, c'est le nom de ce patelin du Midwest où a grandi Luce Lemay et où il revient après avoir purgé trois ans de taule. Mais la rédemption ne va pas aller de soi... "Le Blues de la Harpie" est un roman à la fois très sombre, très dur et pourtant émouvant. Lorsqu'on règle ses comptes ce sont les poings qui parlent, lorsqu'on y tombe amoureux avec l'espoir d'une seconde chance c'est envers et contre tout. L'écriture de Joe Meno est du genre cash, souvent sarcastique, toujours réaliste à la limite du brutal. Éprouvant mais marquant !
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