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Citations sur L'An 2440, rêve s'il en fut jamais (23)

Je suis dégoûté de Paris comme de Londres. Toutes les grandes villes se ressemblent; Rousseau l'a fort bien dit. Il semble que plus les hommes font de lois pour être heureux en se réunissant en corps, plus ils se dépravent, & plus ils augmentent la somme de leurs maux. On pouvait cependant raisonnablement penser qu'il devait en arriver le contraire mais trop de gens sont intéressés à s'opposer au bien général. Je vais chercher quelque village où, dans un air pur & des plaisirs tranquilles, je puisse déplorer le sort des tristes habitants de ces fastueuses prisons que l'on nomme villes.
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- Quoi, point de dot ! Les femmes n'ont rien en propre ? et qui peut les épouser ?
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Le malheur est que dès que les hommes s'assemblent, leurs têtes se rétrécissent, comme l'a dit Montesquieu, qui devait le savoir.
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Le mal fait toujours sur l'homme des impressions beaucoup plus fortes que le bien. Ainsi un Dieu méchant frappe plus l'imagination qu'un Dieu bon. Voilà pourquoi on voit dominer une teinte lugubre & noire dans toutes les religions du monde. Elles disposent les mortels à la mélancolie. Le nom de Dieu renouvelle sans cesse en eux le sentiment de la frayeur. Une confiance filiale, une espérance respectueuse honoreraient davantage l'auteur de tout bien.
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Malgré tant de remparts, de barrières, de précautions, afin que le monarque n'oublie point, en cas de calamités publiques, ce qu'il doit aux pauvres, il observe chaque année un jeûne solennel, qui dure trois jours.
Pendant ce temps notre roi souffre la faim, endure la soif, est couché sur un grabat : & ce jeûne terrible & salutaire lui imprime dans le cœur une commisération plus tendre envers les nécessiteux. Notre souverain n'a pas besoin, il est vrai, d'être averti par cette sensation physique ; mais c'est une loi de l'État, une loi sacrée, jusqu'ici suivie & respectée. À l'exemple du monarque, tout ministre, tout homme qui touche aux rênes du gouvernement se fait un devoir de sentir par lui-même ce que c'est que le besoin & la douleur qui en résulte; il en est plus disposé dans la suite à soulager ceux qui se trouveraient soumis à l'impérieuse & dure loi de l'extrême nécessité.
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« Voilà le contemporain de ce siècle malheureux. Il a entendu le cri de cette populace effrénée que soulevait ce David ; il a été témoin des fureurs de ce fanatisme absurde ! » Alors je m’enveloppai de mon manteau, je me cachai le visage, et je rougis pour mon siècle.
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Comme nos jours sont bornés, & qu'ils ne doivent pas être consumés dans une philosophie puérile, nous avons porté un coup décisif aux misérables controverses de l'école. — Qu'avez-vous fait ; achevez, s'il vous plaît ? — D'un consentement unanime nous avons rassemblé dans une vaste plaine tous les livres que nous avons jugé ou frivoles ou inutiles ou dangereux; nous en avons formé une pyramide qui ressemblait en hauteur & en grosseur à une tour énorme : c'était assurément une nouvelle tour de Babel. Les journaux couronnaient ce bizarre édifice, & il était flanqué de toutes parts de mandements d'évêques, de remontrances de parlements, de réquisitoires & d'oraisons funèbres. Il était composé de cinq ou six cents mille commentateurs, de huit cents mille volumes de jurisprudence, de cinquante mille dictionnaires, de cent mille poèmes, de seize cents mille voyages & d'un milliard de romans. Nous avons mis le feu à cette masse épouvantable, comme un sacrifice expiatoire offert à la vérité, au bon sens, au vrai goût. Les flammes ont dévoré par torrent les sottises des hommes tant anciens que modernes. L'embrasement fut long. Quelques auteurs se sont vus brûler tout vivants, mais leurs cris ne nous ont point arrêtés; cependant nous avons trouvé au milieu des cendres quelques feuilles des œuvres de P***, de De la H***, de l'abbé A***, qui, vu leur extrême froideur, n'avaient jamais pu être consumées.
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La justice n'est plus un vain nom, comme dans votre siècle; son glaive descend sur toute tête criminelle, & cet exemple doit être encore plus fait pour intimider les grands que le peuple ; car les premiers sont cent fois plus disposés au vol, à la rapine, aux concussions de toute espèce.
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LES coups redoublés d'un bourdon effrayant frappèrent tout-à-coup mon oreille: ces sons tristes & lugubres semblaient murmurer dans les airs les noms de désastre & de mort. Le tambour des gardes de la ville faisait lentement sa ronde, en battant l'alarme ; & cette marche sinistre, qui le répétait dans les âmes, y portait une profonde terreur. Je vis chaque citoyen sortir tristement de sa maison, parler à son voisin, lever les mains au ciel, pleurer & donner toutes les marques de la plus vive douleur. Je demandai à l'un d'eux pourquoi on sonnait ces cloches funèbres & quel accident était arrivé?
— Un des plus terribles, me répondit-il en gémissant. Notre Justice est forcée de condamner aujourd'hui un de nos concitoyens à perdre la vie, dont il s'est rendu indigne en trempant une main homicide dans le sang de son frère. il y a plus de trente ans que le soleil n'a éclairé un semblable forfait: il faut qu'il s'expie avant la fin du jour. Oh ! que j'ai versé de larmes sur les fureurs où se porte une aveugle vengeance ! Avez-vous appris le crime qui s'est commis avant-hier au soir?... O douleur! ce n'est donc pas assez d'avoir perdu un vrai citoyen il faut que l'autre subisse encore la mort...
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Les hommes qui ont la tête vide et des demi-lueurs, sont d'éternels babillards : l'homme sage et instruit parle peu, mais parle bien. (p.159 - Burozoïque)
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