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Critique de Lamifranz


Robert Merle c'est bien sûr Fortune de France, monumental roman historique en treize volumes, que tout amateur de littérature doit avoir dans sa bibliothèque. Mais c'est aussi 13 autres romans dont plusieurs chefs-d'oeuvre, qu'il faut avoir lus au moins une fois dans sa vie.
C'est le cas de L'Ile, paru en 1962. Pour l'écrire, l'auteur s'est inspiré, comme point de départ, de l'aventure des mutins du Bounty : un équipage se révolte contre son capitaine, prend possession du bateau et cherche une île lointaine, à l'écart des routes maritimes, pour y bâtir une nouvelle société. A ce stade, la seule différence est que les mutins du Bounty laissent la vie sauve au capitaine Bligh, et que ceux du Blossom exécutent le capitaine Burt. Les mutins du Bounty, accompagnés de tahitiens et de tahitiennes, trouvent refuge sur l'île Pitcairn, ceux du Blossom, dans les mêmes conditions, sur une île inconnue au milieu du Pacifique.
Nous voilà à présent au coeur du roman. Comme souvent chez Robert Merle, une poignée de personnes que la nécessité oblige à vivre ensemble, se voient contraints de s'organiser pour vivre ensemble. Ce sera à nouveau le cas dans Malevil (1972) ou des survivants à une explosion nucléaire doivent reconstruire une société humaine à partir de ruines, ou encore dans Madrapour (1976) où les passagers d'un avion sans pilote se retrouvent face à eux-mêmes et face à leur destin.
Dans L'île on trouve quelques uns des thèmes chers à l'auteur : l'individu face au collectif, la hiérarchie (place du chef), la cohabitation entre personnes (ou races) dissemblables, la naissance de la notion d'état (et de démocratie), la place des femmes dans la société...
Purcell, le héros du roman - et porte-parole de l'auteur - est un humaniste convaincu qui a fort à faire contre ces ennemis latents et perpétuels que sont l'intolérance, le racisme, le refus du compromis. La question de la religion se posera également. Mais Purcell sait aussi que dans cette lutte du quotidien, il a deux atouts maîtres, l'amour et l'amitié.
L'île est un roman fort, prenant comme un roman d'aventure, profond comme un roman à thèse, riche de personnages attachants, de cadres idylliques, de scènes tour à tour touchantes et cruelles, drôles ou dramatiques, épiques et familières, un roman qui ne vous lâchera pas avant la fin, un roman que vous n'oublierez pas.
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