C'est un livre débordant d'intelligence, d'humour et de sensibilité commençant par « je jouais à I-msaria b-Iglass, un jeu que j'ai inventé à cette époque et que je trouve encore très utile à présent »
C'est un livre qui qui transmet non seulement le quotidien des femmes qui entourèrent l'enfance de
Fatema Mernissi , mais aussi et surtout leurs rêves, leurs espérances.
Elle montre magnifiquement les conditions de vie des femmes, les couleurs, les parfums, les rites, le poids des traditions, et surtout les rêves des femmes qui tentent, par le rêve, d'abattre les murs que les hommes ont élevés pour les enfermer.
Sans oublier qu'Elle fait aussi allusion à la situation historique des années 40: la partition du Maroc en protectorats français et espagnol, le nationalisme (moderne) grandissant, la guerre entre chrétiens qui fait rage hors du pays,l'arrivée de soldats américains.
Il y a des pages très belles, sur la vision du ciel depuis la cour carrée, sur les rites de leur vie, la cuisine, la broderie, le hammam, sur la vie dans la médina de Fès, sur la ville de Marrakech, sur les montagnes de l'Atlas.
Mais c'est surtout un livre qui décrit une société luttant contre les droits de la personne, c'est un instrument de combat contre le pouvoir caché derrière la tradition. D'ailleurs on remarque bien que le côté sociologue et féministe engagée de Fateme mernissi prend souvent le dessus pour expliquer et épuiser ses sujets.