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Critique de fanfanouche24


Emprunté à la Bibliothèque Buffon- 15 mai 2022


Une très belle surprise que la découverte de cet écrivain à travers ce premier écrit que je lis de lui,avec un immense plaisir.

Le narrateur, Un écrivain au succès discret, libraire à ses heures,par plaisir mais aussi pour "faire bouillir la marmite"....se raconte dans un présent très spécial...

Elias Torres vit heureux à Toulouse avec Camille et leurs deux enfants: Maud, une ado et Diego, un petit garçon de trois ans...puis, cataclysme un certain mois de mars 2020, où tout bascule.Le premier confinement, plus le droit de quitter son pays,ni sa ville et puis ,ni son propre quartier!!

La vie de chacun est remis en cause de fond en comble.
Alors, Elias va devoir s'adapter, aider sa compagne, s'occuper de son petit garçon, et de son adolescente de fille, déprimée et dans la colère....absolue.

Tout tangue. ..

Elias , au moment de l'Enfermement généralisé se rendait aux États-unis pour la traduction et la sortie d'un de ses livres....Il doit, après un contrôle énergique et peu amène, revenir en France, dépité par ce voyage très important pour sa carrière d'écrivain !
Tout est donc à l'arrêt. ..

L'auteur décrit bien tous les aspects de nos quotidiens, chamboulés...nous laissant perdus, embués d'anxiété, de peurs diverses...nous adaptant du mieux possible à l'inimaginable...
Crise de couple, la promiscuité perturbante des familles, l'agressivité, la colère couvant...au fil des accumulations des frustrations....Heureusement, il y a la cave...où Elias peut s'abstraire de l'appartement, de la proximité constante
obligée avec sa famille...et puis, évidemment il y a Les Livres, la Littérature...l'Écriture...qui le portent allègrement.


Heureusement...Elias a un grand ami, poète écrivain, Igor, un vieux monsieur se trouvant être son voisin; il se doit de lui rendre plus souvent visite, Igor faisant partie de ces personnes fragiles, vulnérables...Jusqu'à son hospitalisation, ils parleront de littérature, de poésie...et de ce fameux grand oeuvre qui accapare subitement " notre écrivain" :L'histoire secrète " de Procope de Césarée....dans un autre espace temps....lui offre une évasion lointaine et interpellante ...


"Je tenais avec cette oeuvre ("Histoire secrète " de Procope de Césarée) de quoi m'occuper des semaines.Je ne savais pas encore ce que je pourrais en faire,si c'était du travail ou une lecture sans but,mais cela produisait sur moi l'effet exact que je cherchais. J'étais ailleurs, dans un autre espace-temps,à partager les préoccupations et les vicissitudes d'un historien,d'un général et d'un empereur qui n'étaient plus que poussière depuis mille cinq cents ans.je lisais avec avidité ces histoires de massacres,de villes assiégées et pillées, de revirements d'alliances,d'assassinats qui faisaient passer les années 1970 pour un bal de débutantes, et je relativisais un peu nos malheurs de Modernes,et je respirais mieux."(p.129)

Un texte positif, rempli d'ironie bienveillante...qui offre une remise en question simple et sincère d'un écrivain " modeste"...,un père et un mari "acceptables" mais peu impliqué dans les inévitables affres de l'intendance du quotidien...cette " catastrophe sanitaire" lui fera prendre conscience du bonheur du plus simple présent, pleinement
vécu et assumé !


De très beaux passages sur le Japon, la poésie, les miracles offerts par les Livres et la Littérature ! Une ode des plus jubilatoires à la Vie et à l'Art !

"J'ignorais toujours comment transplanter dans le reste de ma vie le calme que j'éprouvais lorsque je lisais un bon livre ou que je me promenais dans un jardin comme celui-ci. Ce n'était peut-être pas possible. Ou bien c'était à inventer.Je me suis demandé : Qu'est-ce qu'on contemple quand on contemple ? Qu'est-ce qui fait,comme l'écrit Hölderlin,que ce ne sont pas tant l'objet ou le paysage qui importent, mais la contemplation elle-même ? Je me suis dit soudain que la réponse tenait peut-être bêtement en un mot: le présent. La présence au présent que je cherchais toujours en vain.(p.253)"
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