Gardiens des cités perdues, tome 3 : Le grand brasier

Nous ne pouvons contrôler les actes des autres, pas plus que nous ne pouvons les empêcher de nous décevoir.

Nul n’a jamais remporté de guerre sans faire de victimes.

Notre famille ne détermine jamais pas notre personnalité. C’est nous qui en décidons. Crois-moi, mes parents s’arrachent assez les cheveux à mon sujet. Et parfois, c’est ce qui me fait tenir jusqu’à la fin de la journée.

L’enfance est un âge précieux, Sophie. Ne laisse personne gâcher la tienne.

Elle eut la sensation qu'une multitude d'aiguilles venaient lui poignarder le cœur lorsqu'Alden leur annonça, des sanglots dans la voix :
- Deux morts, à vrai dire. Ni Fintan ni le Conseiller Kenric ne sont sortis de la tour.

- Ils sont là ! s'écria Fitz.
Les paroles du garçon redonnèrent vie à son amie. Guidée par sa voix, elle esquiva les flammèches et bondit par-dessus les flaques violettes pour se diriger vers un groupe de silhouettes emmitouflées.
Alden courut à leur rencontre. Les deux adolescents se jetèrent à son cou et manquèrent de le renverser. Sophie laissa enfin éclater les sanglots qu'elle retenait.
- Le sort soit loué ! murmura l'Émissaire d'une voix emplie de larmes. Lorsque les flammes nous ont séparés, j'ai tenté de traverser le brasier, en vain.

Les ténèbres, chaudes à l'extrême, épaisses et pénétrantes, frappaient, griffaient et martelaient. Sophie retint son souffle. La folie pourrait-elle l'atteindre ? Ses défenses mentales, pourtant, tinrent bon, repoussèrent chaque attaque tel un bouclier invisible.

En fin de compte, ils choisirent les commandes suivantes :

"Alden" : Pas de raison de s'inquiéter
"Guimolle" : J'ai trouvé quelque chose d'intéressant
"Dam Alina" : Je suis en danger
"Verminion" : Retire-toi aussi vite que tu peux !
"Grand Brasier" : Je vais avoir recours à une poussée cérébrale

Il y aura toujours des gens pour nous décevoir. C'est à nous de décider quand leur pardonner. Et quand leur tourner le dos.

Nous ne pouvons contrôler les actes des autres, pas plus que nous ne pouvons les empêcher de nous décevoir. Nous sommes juste capables de nous nourrir de notre colère et de notre douleur afin de prendre le dessus.