Nicola Burgio avait toujours vécu à la campagne et il n'était venu au village que rarement, pour les grandes fêtes. Ses frères, son père, toute sa famille le croyaient à moitié idiot parce qu'il était incapable d'ouvrir la bouche sans s'embrouiller, et qu'il ne s'occupait même pas de ses propres intérêts. On n'aurait pas dit qu'il était de la race des Burgio, renommés pour leur intelligence et leur esprit d'entreprise. Et puis il était laid, avait les jambes arquées et, sous le menton, quelques poils de barbe frisés, qui lui donnaient l'air d'une chèvre.
(Histoire de Burgio)
Alors que l'adolescente s'épanouissait comme une fleur, elle sentait ses membres devenir moins agiles ; alors que les yeux de sa fille devenaient plus lumineux et son teint plus clair, les siens perdaient leur éclat et quelques rides, habilement cachés par une couche de poudre compacte, apparaissaient sur ses joues. Pour que sa fille embellisse, il était nécessaire qu'elle, elle vieillisse...
(La petite)
Il avait l'air un peu fou, son maître : il étudiait même le dimanche, et, alors qu'il était à table, il se levait pour feuilleter un livre, comme s'il avait dû y trouver un billet de cent lires ; ou il écrivait dans son carnet, oubliant de manger.
(Le professeur et le puits)