Cette première saison de No Body n'est pas dénuée d'intérêt à mes yeux, mais marque un manque d'inspiration à mon goût.
L'idée de départ étant de nous retracer la vie de ce détenu à travers son entretien psychologique avec une psychiatre. Ce postulat est intéressant et pouvait mener à un titre marquant.
Même s'il en ressort plusieurs qualités comme le jeu des différentes époques, la place de cet homme qui a enchaîné les missions d'infiltration à ne plus savoir qui il est vraiment, je sors de la lecture avec un goût finalement amer.
J'ai le sentiment d'avoir vu un épisode de True Detective dans l'ambiance et dans l'histoire racontée, et une volonté de faire du Usual Suspect avec l'idée de se poser la question de "est-ce qu'il raconte la vérité ou non ?"
Sauf que cela ne se fait que sur le quatrième tome, les trois premiers ne sont pas assez sujets à cette réflexion et le travail sur la facette psychologie du titre manque cruellement de développement et d'une tournure intéressante.
Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec Blast. La ou une oeuvre comme Blast de
Larcenet coupe régulièrement entre la narration du personnage et le travail des policiers pour contrebalancer notre perception des propos du narrateur, ici No Body ne joue pas assez la-dessus. On est obliger de croire ce qu'il raconte, et si on veut mettre en doute, on n'a pas d'autre éléments pour se poser des questions ou se construire une réflexion plus profonde. On survole finalement le sujet à mon goût.
L'aspect enquête reste malgré tout très bon avec un troisième tome très intéressant sur la période racontée. Mais il me manque ce petit truc en plus pour avoir le sentiment d'avoir lu un titre hors du commun.