Poussin travaillait au Luxembourg. Il y introduisit Champaigne. Duchesne, peintre de Marie de Médicis, dirigeait la décoration de ce beau palais italien. Claude Maugis, abbé de Saint-Ambroise, remarqua les tableaux que le jeune Flamand avait exécutés dans la chambre de la reine. Félibien dit que Duchesne se montra jaloux et que Champaigne, qui avait le caractère pacifique, quitta la place et retourna à Bruxelles, pour revoir sa famille, avec l'intention de se rendre en Italie après cette visite.
Dans toutes les histoires, après avoir parlé de Richelieu, on parle de Mazarin. Philippe de Champaigne, dans le portrait gravé par Morin, lui a donné une physionomie bien différente de celle exprimée par les autres peintres. Ce Mazarin-là, qui a la mine sévère, une grosse moustache taillée en brosse, est bien le vainqueur de la Fronde, l'homme qui ordonnait durement à la reine, son épouse, de se taire. Ici encore, le peintre a vu le fond de l'homme et l'a peut-être trop fidèlement rendu.
En 1630, au cours d'une grave maladie, Louis XIII fit le voeu de consacrer son royaume à la Vierge, s'il recouvrait la santé; et, en 1634, Philippe de Champaigne recevait la commande d'un tableau commémorant l'accomplissement de la promesse.