Ceci...que tu sois avec moi, que je t'ai près de moi... c'est comme si on m'avait accordé les voeux les plus égoïstes que j'aie jamais formulés.
Quelqu’un me prit dans ses bras. J’aperçus le soleil durant une autre seconde pareille à un an, il avait l’air pâle et froid. Ensuite, je sombrai dans l’obscurité. Dans des ténèbres éternelles.
Le sang coulait le long de mon bras, s’étalait sous mon coude. Je ne l’entendais pas goutter sous mes braillements. Le vampire avait les narines évasées, les prunelles folles, les dents découvertes. Tel était mon ultime espoir : qu’elle ne puisse plus se retenir. Qu’elle me tue. Enfin.
Ne m’avait-elle pas signifié qu’une amitié était impossible ? Pourquoi m’adressait-elle la parole ? Par sadisme ? Était-ce là son idée du plaisir ? Torturer l’imbécile de service dont elle n’avait strictement rien à battre ?
En tout cas, Edythe n’avait pas besoin de mystère pour jouer dans une autre cour que la mienne. Elle était brillante et énigmatique, magnifique et parfaite. Si, en plus, elle était en mesure de soulever d’une seule main un fourgon d’une tonne, quelle importance ? De toute manière, elle appartenait au monde du fantasme, là où j’étais coincé dans la réalité banale.
Tous les enseignants sans exception commencèrent par m’appeler Beaufort. Bien que je les corrige immédiatement, ça me déprima. Il m’avait fallu des années pour faire oublier mon fardeau – merci, grand-père, d’être mort juste avant ma naissance, amenant ainsi m’man à se croire obligée d’honorer ta mémoire en m’affublant de ton prénom. Plus personne, en Arizona, ne se souvenait que Beau était un sobriquet. Et voilà que j'allais devoir repartir de zéro.
Le problème c'était le temps - je n'en avais pas. Pas assez en tout cas pour écrire un roman, ni même la moitié d'un.
(préface de Stephenie Meyer)
J'avais toujours fonctionné ainsi. Me décider m'était douloureux, représentait l'étape que je redoutais le plus. Mais une fois mes choix arrêtés, je fonçais, en général soulagé d'être parvenu à trancher. Parfois cet apaisement était teinté de désespoir, comme quand je m'étais résolu à partir pour Forks. N'empêche, c'était mieux que de me débattre face aux différentes options qui s'offraient à moi.
- Beau, j'ai dépensé beaucoup d'énergie pour te garder en vie. Je n'ai pas l'intention de te laisser conduire alors que tu n'arrives même pas à marcher droit. Tu t'es vu quand t'as bu ?
Je la serrai contre moi.
- Je peux tout supporter tant que tu es avec moi.
Elle noua ses bras autour de ma nuque.
- Alors, c’est là que je resterai toujours.
- Pour l’éternité.
- Pour l’éternité.
Je me penchai jusqu’à ce que mes lèvres trouvent les siennes. L’éternité promettait d’être génial.