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Critique de Amnezik666


Avant de commencer à vous parler du roman de Deon Meyer je souhaiterai le replacer dans son contexte. En effet, l'auteur dénonce sans détour la corruption du pouvoir en place, via notamment des relations troubles (pour rester poli) avec de riches et puissants industriels indiens (la famille Gupta). Relations qui iront jusqu'à l'ingérence des Gupta dans la vie politique et économique du pays, jusqu'à la forme la plus ultime de corruption : la captation d'état…

Quelques rapides recherches via Google vous permettront de situer la présente intrigue en 2017 (outre quelques détails qui ne trompent pas, les dates correspondent), et donc sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018). Lequel sera poussé à la démission par son propre parti (l'ANC) avant d'être remplacé par Cyril Ramaphosa en février 2018.

Un bonheur n'arrivant jamais seul, Jacob Zuma entraînera dans sa chute la famille Gupta qui perdra de fait son statut d'intouchable en Afrique du Sud. J'aimerai vous dire que depuis la justice a fait son office mais savez aussi bien que moi que nous ne vivons pas au pays des Bisounours…

Si La Proie est le sixième roman traduit en français de la série Benny Griessel, il existe un titre encore inédit dans la langue de Molière qui vient se glisser entre En Vrille et celui-ci ; La Proie est donc bel et bien le septième opus de la série.

Il est des romans qui vous font d'emblée regretter de ne pas vous être intéressé plus tôt à leur(s) personnage(s) – surtout quand il est question de héros récurrent(s) – ; incontestablement La Proie fait partie du lot ! Avant même de le refermer j'ai compris qu'en faisant l'impasse sur la série Benny Griessel de Deon Meyer, j'étais passé à côté d'un truc grandiose (même s'ils ne sont pas tous aussi aboutis que celui-ci, je reste convaincu que les précédents romans de la série se situent dans le haut du panier).

L'auteur construit son intrigue en suivant deux arcs narratifs distincts (pour ne pas dire totalement indépendants), le premier est axé sur l'enquête de Benny Griessel et son équipe en Afrique du Sud, alors que le second nous transporte en Europe pour y suivre le parcours de Daniel Darrett. Même si on peut légitimement supposer qu'il existe un fil rouge reliant les deux récits, Deon Meyer prend son temps pour le tisser et plus encore pour nous lever le voile sur nos questionnements.

Si ces deux arcs narratifs sont aussi captivants à suivre l'un que l'autre, j'avoue toutefois avoir eu un faible pour les chapitres se concentrant sur Daniel Darret. le rythme imposé est en effet beaucoup plus soutenu et la tension est quasiment omniprésente.

Non seulement l'auteur apporte énormément de soin à ses personnages, mais son récit, même ai coeur de la tourmente, reste empreint d'humanité. Qu'il s'agisse de Benny Griessel, Vaughn Cupido ou Daniel Darret, chacun doit, en plus de ses obligations (et/ou missions), faire face à des choix personnels, des doutes et des questionnements.

Gros coup de coeur pour cette équipe des Hawks (une unité d'élite de la police sud-africaine) qui reste soudée et complice contre vents et marées. Une complicité et une confiance réciproque qui s'étendent bien au-delà du strict cadre professionnel. À l'image du duo Griessel / Cupido dont les échanges sont souvent ponctués de touches d'humour afin de faire tomber la pression.

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas encore les personnages de Deon Meyer, et hésitent à commencer la série Benny Griessel par le dernier tome paru à ce jour, je peux vous assurer qu'à aucun moment vous ne serez largué. D'une part il y a très peu de références à des enquêtes ultérieures. D'autre part l'auteur sait y faire, quand besoin, pour que les événements présents s'imbriquent avec ceux du passé. Enfin je suis convaincu que, à peine ce bouquin refermé, vous mourrez envie de dévorer les cinq tomes précédents.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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