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Livre lu dans le cadre de l'opération Masse Critique de mai. Un grand merci à Babelio pour m'avoir sélectionnée, ainsi qu'aux Éditions Akata pour leur envoi.

Dans la liste des livres disponibles, Pour trois jours de bonheur j'ai vendu le reste de ma vie m'a quasiment sauté aux yeux en criant "Choisis moi!". Comment ne pas répondre à tel appel?

A première vue, le titre semble raconter toute l'histoire. C'est vrai sans l'être exactement. L'histoire est plus que ça. Destiné à un public "young adult", je renchérirais en précisant "young adult" qui a le moral...
Kusunoki, vingt ans, désabusé de la vie, solitaire, sans perspective et fauché, découvre une curieuse boutique où l'on peut vendre son espérance de vie contre monnaie sonnante et trébuchante. le narrateur accepte; de toute façon il abhorre le monde dans lequel il vit. A dix ans, il était persuadé d'être spécial, au-dessus de la masse médiocre de ses camarades de classe, exceptée Himeno, son alter ego à la fois rivale et amie d'enfance.

Elle a déménagée à la fin du primaire, Kusunoki est resté encore plus seul. Jusqu'à s'enfermer dans une solitude vidée de tout sens. Pas de but, un passé à oublier, des promesses de la vie non tenues, un avenir nébuleux... autant le vendre, garder trois mois et profiter de la somme ainsi gagnée. Sauf que...

Sauf qu'une observatrice de cette mystérieuse boutique va désormais le suivre nuit et jour.
Sauf que, profiter de quoi quand sa vie tient plus du néant intégral que d'une existence même banale?
Alors oui, le roman ne ménage pas le lecteur qui accompagne Kusunoki dans une sombre désespérance où ce qui lui restait à quoi s'accrocher se révèle illusoire. Et de se lamenter sur sa situation, d'en vouloir au monde comme il le fait depuis des années.
Le narrateur, par certains côtés, m'a fait penser au personnage de Pinky, héros déphasé du gigantesque The Wall de Pink Floyd. Comme Pinky, Kusunoki a bâti lui-même le mur qui le sépare de la vie. En courrant après un bonheur en lettres majuscules de 5 mètres de haut, en méprisant autrui, en s'installant avec une certaine complaisance masochiste dans une succession de ratés et de malheurs, il s'est isolé du monde, de la vie et de son essence. Et des bonheurs qu'elle offre à qui sait les recevoir.

Comme l'explique Sugaru Miaki en postface, il s'agit moins d'une histoire sur la valeur inestimable de la vie que d'un processus de déconstruction d'un schéma mental et comportemental profondément ancré, que seule l'imminence connue de la mort parvient à faire vaciller.

J'ai trouvé le récit bien mené. La personnalité de Kusunoki m'a un tantinet exaspérée dans les premiers temps. Envie de lui dire de se lâcher le nombril, de redescendre un peu sur Terre et de se bouger, que diable!
J'avais craint également quelque chose de larmoyant ou qui passerait d'un extrême à un autre en un claquement de doigts. Il n'en est rien et, si les émotions sont bel et bien présentes, c'est sans grandes effusions. Même si l'auteur réserve à son personnage comme au lecteur quelques surprises façon ascenseur émotionnel.

Côté style, rien d'exceptionnel mais la narration rend bien compte des ressentis et des introspections du jeune homme. Même s'il m'a exaspérée, je n'ai pu m'empêcher de me sentir désolée pour lui. Sa vision de la vie est un tel gouffre qu'elle donne le vertige. Vingt ans n'est pas toujours un âge facile, ni le "bel âge" du lieu commun quand on les a dépassés. Mais l'intensité noire et négative que dégage Kusunoki au départ est terrible.

Un bémol néanmoins pour ce livre, non pour le fond mais la forme : trop de mots manquent dans le texte. Ça ne le rend pas incompréhensible certes mais ça et les coquilles, on s'en passe aisément.

En tout cas, Pour trois jours de bonheur j'ai vendu le reste de ma vie est un roman marquant à plus d'un sens. Car outre les éléments que j'ai développés plus haut, le récit nous renvoie à nos propres vides intérieurs, à nos doutes, nos désarrois et, parfois, à nos moments de désespérance. le livre nous adresse également la question posée dans la boutique : est-ce qu'on accepterait le marché, acculé par la détresse financière ou morale?
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Un titre long, qu'on ne comprend entièrement qu'au terme du roman de cet auteur de manga, qui s'essayait ici pour la première fois en 2013 au roman « jeune adulte ». Auteur incroyablement discret, apparemment aucune photo n'existe de lui sur la toile.

Evacuons d'entrée les imperfections d'édition, il manque en effet des mots de ci-de là, je l'ai relevé une bonne demi-douzaine de fois et sans prétendre à l'exhaustivité. Pas dramatique malgré tout…

Kusunoki, portant sa vingtaine d'années dans la souffrance psychique, se rend dans une mystérieuse boutique où l'on peut vendre sa santé, son temps, et son espérance de vie…C'est ce dernier choix qu'il fait, contre 300 000 yens (autant dire une goutte d'eau, environ 2 500 €). C'est qu'il n'attend plus rien de la vie. Quand il avait dix ans, lui et sa seule copine Himeno, ostracisés par les autres, s'étaient jurés de se mettre ensemble si dans dix ans ils n'avaient pas trouvé l'âme soeur. Seulement voilà, si lui n'a cessé de s'enfoncer, il semble qu'elle se soit mariée, et ait déjà un bébé. Elle aurait déjà divorcé, mais ne lui donne plus de nouvelles depuis quelques années.
Au terme de sa transaction, il lui reste trois mois à vivre. Il est libre d'en faire ce qu'il veut, mais sera affublé d'une observatrice permanente, la jeune et jolie Miyagi. La subtilité est que seul lui peut la voir. Elle a aussi le don de voir quel aurait été le futur du jeune homme, et lui déconseille de chercher à revoir Himeno, ce qui ne lui apporterait qu'un surplus de déception et d'amertume. D'abord un peu raide et artificielle, toute dévouée à sa mission d'observatrice qui prend des notes, Miyagi se révèle peu à peu plus fragile et sensible qu'elle n'y paraît. Elle aussi a des failles, et un passé douloureux...Et elle aussi est passée par la boutique, pour y vendre son temps. Kusunoki est attiré…mais il doit revoir Himeno…Il la reverra, en effet…Après cette rencontre, il y verra plus clair, et décidera d'écourter encore sa vie pour vivre intensément ses trois derniers jours, au rythme d'une complicité amoureuse.

Un roman plutôt plaisant qui aborde plusieurs thématiques universelles : l'amour bien sûr, traité sous l'angle platonique comme une communion d'âmes, le mal-être de la jeunesse, le sens et la valeur de la vie (qu'est-ce qui fait cette valeur ?), la volonté et la persévérance aussi, croire en ses rêves et ses passions (chez Kusunoki c'était le dessin, qu'il va redécouvrir), mais aussi admettre ses échecs et s'en nourrir pour grandir. L'approche est toute japonaise, nos héros s'émerveillent de petites choses anodines de ce quotidien si rétréci par le temps qui fuit…

Il est toutefois pénalisé à mon sens par un style d'écriture inconstant, qui alterne des passages assez poétiques avec des réflexions peu claires de Kusunoki sur sa philosophie de la vie, et un peu trop redondantes. Cela m'a semblé parfois indigeste, sans savoir évidemment si cela vient de l'auteur ou de la traduction. En outre, voir sur deux pages d'affilée l'erreur grossière du « j'ai été à tel endroit » au lieu de « je suis allé » m'a énervé.

Pour moi donc un roman sympathique, que j'ai trouvé paradoxalement un peu trop long alors qu'on le qualifie ici de roman court. Le sujet m'a fait penser à une lecture récente qui ne m'avait pas totalement convaincu non plus, Et si les chats disparaissaient du monde, de Genki Kawamura, où le héros condamné par un cancer avait vendu son âme à un Diable rigolard qu'il avait régulièrement dans les pattes.

Un grand merci néanmoins à Babelio et à Akata pour cet envoi, qui alimente toujours plus ma passion pour la littérature nippone.
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“Saviez-vous qu'il est possible de vendre une partie de sa vie contre une belle somme d'argent ? C'est en tout cas ce qu'a entendu dire Kusonoki, jeune Japonais désabusé qui n'attend plus rien de l'existence. Aussi, un matin, il décide de commettre l'irréparable et se rend au bureau de vente. Surpris, il y apprend que sa vie ne vaut pas grand-chose. Mais peu lui importe… Il choisit de ne conserver que trois mois de sa longévité, et de profiter du peu de temps qu'il lui reste. Mais alors qu'un fatidique compte à rebours est lancé, son quotidien lui réserve soudain de nouveaux rebondissements… Hélas, n'est-il pas trop tard pour réapprendre à vivre ?”

Pour moi, ç'a été une vraie plongée dans un univers inconnu. L'immense solitude du héros d'abord, si jeune et pourtant si désabusé de la vie. La présence très forte de la nature ensuite, mais qui n'est pas la nôtre, avec un superbe passage descriptif sur une constellation de luciole. Et puis ces objets d'un quotidien qui ne nous est pas familier, comme tous ces distributeurs automatiques qui distribuent tout et n'importe quoi…

Ajouté à ça une plume très simple en apparence mais qui ne faiblit pas devant l'exploration des méandres de l'âme et qui se confronte très courageusement à cette question : qu'est-ce qui vaut la peine d'être vécu ?

La réponse, parce qu'il y en a une, évite tous les écueils et les clichés d'une réflexion superficielle pour nous offrir un très joli moment d'émotion.

Un sujet courant donc, mais un traitement inhabituel et de vrais passages réflexifs qui devraient donner à penser à nos jeunes (et moins jeunes).
Lien : https://chikitalit.com/akata/
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Kusunoki décide de vendre une partie de sa vie...
J'ai bien aimée cette histoire , j'ai eu quand même un peu de mal à rentrer totalement dans celle ci .
Il y a eu des moments où je m'ennuyais un peu mais dans l'ensemble c'est une bonne lecture que je peux recommandé !
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Si vous deviez faire un choix, préféreriez-vous avois une longue vie où le bonheur est plus ou moins inexistant et où vous subissez cette vie qui est la vôtre, où choisiriez-vous une vie beaucoup plus courte mais tout simplement heureuse ? C'est difficile comme question, surtout lorsque l'on sait que finalement nous avons peu d'emprise sur la vie et sur le nombre d'années qui nous sont attribuées sur Terre.
Ce roman, je le divise en deux parties, que je trouve assez distinctes d'ailleurs, il y a la première où nous rencontrons Kusunoki, tout d'abord en tant qu'enfants avec des rêves plein la tête, ensuite nous le retrouvons alors qu'il a une vingtaine d'années. Toujours dans cette première partie, par moments j'ai carrément eu envies de le secouer un peu, il m'a énervée au possible, franchement une véritable tête à claques par moments. Cela m'a fait peur pour la suite, bien que ce livre est assez court, je me suis dis que cela ne le ferait pas trop s'il avait le même genre de comportement jusqu'au bout. Ensuite, eh bien j'ai essayé de me mettre à sa place plutôt que de lire sa vie, et là j'ai un peu modifié ma perception des choses, je l'ai plus vu comme un garçon de dix ans, ce qu'il était en fait, un jeune garçon avec tout ses rêves, parfois un peu trop, mais qui se voit et s'imagine un avenir. Cela m'a permis de mieux le comprendre, de le trouver un peu moins imbu de lui-même, après tout lorsque nous sommes enfants, nous avons tous des rêves plein la tête.
La seconde partie, du moins ce que je considère comme étant la seconde partie, eh bien elle est un peu plus joyeuse, il y a plus de sourires, comme si dans un ciel très nuageux, ceux-ci avaient enfin pris la décision que le temps était venu de nous laisser entrevoir le ciel bleu qui se cache derrière.
L'auteur aborde beaucoup de thèmes dans ce livre, certains sont peu développés et nous laisse une part de réflexion, mais franchement j'ai trouvé que le tout est assez bien équilibré malgré tout. Pour moi, la plume de l'auteur est une véritable découverte, mais une très belle découverte, je trouve qu'elle sonne juste, qu'elle relate la réalité de la vie finalement, avec tout ce que celle-ci a de bon mais également ce qui l'est moi. C'est un roman court, mais franchement une superbe découverte pour ma part.
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Kusunoki, jeune homme maussade, n'arrive pas à être heureux ou tout simplement trouver un sens à sa vie. Désespéré et dépressif , il trouve un bureau de vente qui échange des années, du temps ou de la santé contre de l'argent. Il choisit donc de garder 3 mois à vivre. Petite surprise, il est accompagné pour ces quelques mois par Myagi qui doit contrôler son comportement afin d'éviter tout geste ou comportement désespéré. Une relation étrange va peu à peu s'installer entre ces deux êtres piégés par la vie.
Un livre signalé comme littérature jeunesse mais dont les thèmes sont bien plus matures. Les thèmes sont la mort, quel sens donner à sa vie, réussir dans la vie ou réussir sa vie et les souvenirs. Ils sont abordés avec délicatesse et de façon approfondie. On se pose évidemment la même question que Kusunoki: si on connaissait son avenir, serions nous capable de la vendre pour la vivre mieux. Les personnages sont savoureux avec une vraie personnalité. La plume est particulièrement fluide, facile à lire, qui décrit avec délicatesse les émotions et le ressentis des personnages. On imagine tout à fait une adaptation manga, le livre s'y prête vraiment
Je recommande aussi bien pour les jeunes (de plus de 15 ans )que pour les adultes pour toutes les questions existentielles évoquées mais aussi par sa qualité d'écriture.
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Comment évaluer la valeur d'une vie?
Par la réussite financière? le niveau de bonheur ? Ou bien la popularité ?
C'est la question qu'un professeur a posée à sa classe un jour, et c'est la question que se pose aujourd'hui Kusonoki. À 20 ans, il se considère comme un raté, un rebut de la société. Seul et sans aucun palmarès il est même à zéro sur son compte en banque !
Il décide alors de vendre sa vie, 30 ans de sa vie plus précisément. Il considère 3 mois largement suffisants pour faire ce qu'il a à faire.
Mais qu'a-t-il à faire exactement ? Il ne le sait même pas. Mais il va devoir les passer avec Miyagi, son observatrice.

Au travers des trois derniers mois de vie de kusonoki on réfléchit, on pleure, on sourit. Et avec l'arrivée des beaux jours, on se sent bien et prêt à être heureux nous aussi.
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Ce n'est pas du tout le genre de livre vers lequel j'ai tendance à me tourner, mais en discutant avec la libraire et en lui disant que j'avais beaucoup aimé Everless de Sara Holland, elle m'a dit qu'elle avait vu passer un roman dans le même genre. Intriguée je repars de ma librairie avec ce roman qui reprend le concept de vendre du temps pour de l'argent. Malheureusement, le charme n'a pas aussi bien opéré, et je ressors de cette lecture plutôt mitigée…

On démarre notre lecture en suivant un Kusunoki âgé de 10 ans, jeune garçon exclu et qui le veut bien, mais à une amie/ennemie du nom d'Himeno qui est un peu comme lui.
Eux deux se faisant la promesse de se mettre ensemble 10 ans plus tard s'ils étaient encore laissés pour compte. Suite à cela Himeno doit déménager, et les voilà séparés. On retrouve un Kusunoki 10 ans plus tard qui a complètement lâché les études, qui n'a plus vraiment d'ambition pour sa vie, qui se laisse vivre. Jusqu'au jour où il décide de vendre des livres, des CDs de musique et que les vendeurs lui parlent d'un acheteur particulier, puisqu'il échange du temps, de l'espérance de vie ou de la santé contre de l'argent. de ce fait Kusunoki va vendre les trente années qui lui restaient et garder seulement 3 mois de vie.
Le lendemain de ces événements, une observatrice va débarquer dans sa vie pour le surveiller pour ne pas déranger autrui, lui donner des conseils et peut lui apporter des informations complémentaires.

C'est une lecture qui d'une certaine manière m'a plutôt mise mal à l'aise, puisque la mort était traitée un peu par-dessus la jambe j'ai trouvé, comme si on parlait de soleil et de pluie… On traite beaucoup de mort, de suicide, de souffrances, de douleurs, de misères, des sujets qui ne font pas vraiment rêver, et c'est le cas…
De plus je n'ai pas eu d'attachement particulier pour Kusunoki que j'ai trouvé très antipathique, et je m'en foutiste…
Contrairement à Miyagi dont j'ai beaucoup apprécié le personnage, discret, mais posé.
On va suivre leur rapprochement tout au long de l'histoire, chacun se dévoilant au fur et à mesure pour être connu de nous aussi. Ils vont partager des moments forts, et des moments beaucoup plus tristes qui auront su m'arracher quelques larmes.

En revanche, là où ça fait mal c'est que l'auteur ne développe pas assez son univers, son roman. Beaucoup de questions restent en suspens, je ne pourrai pas dire ici toutes les questions qui me restent parce que je risque de spoiler certaines informations, et je ne voudrai pas surtout si vous êtes intéressés par cette lecture.
Déjà ce que je peux dire c'est que je me demande comment est calculé le reste de cette vie, comment peuvent-il savoir ce que représente vraiment la valeur de notre vie ? Ensuite, je me suis demandée aussi comment ils faisaient pour extraire notre espérance de vie, notre temps et notre santé ? Mais aussi, sur ces fameux observateurs, comment ils le deviennent ? Et d'autres questions sur eux encore.

A mon humble avis, le récit voulait se concentrer surtout sur le fait de vivre sa vie à fond, de vivre ses passions, de faire ce que l'on a envie parce que la vie peut-être courte voire très courte, mais en même temps on ne peut pas forcément faire tout ce que l'on a envie parce qu'on n'est pas tout seul, et qu'ils n'ont pas le même destin que nous. Et le récit ne se concentrait pas du tout sur ces informations, mais c'est tellement dommage parce que ça aurait apporté tellement plus à cette histoire…

Je voudrai d'ailleurs parler de l'édition qui est géniale, sur la couverture on voit un jeune homme tout seul, et dès que l'on ouvre on a une page en couleur, où ce garçon n'est plus seul, mais il y a une fille à côté de lui, et on comprend par la suite qui est cette jeune fille. La fin était prévisible du coup, mais par certains côtés, elle m'aura étonné, puisque certains événements m'ont beaucoup surprise.
Lien : https://takeabreakavecsachik..
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Livre lu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Je remercie les Éditions Akata de s'être prêtées au jeu, et à Babelio pour sa proposition.
Kusunoki a vingt ans. Étudiant peu assidu, faisant des petits boulots.
Il a longtemps été un très bon élève, au point de se croire supérieur, et souvent mis à l'écart par ses camarades. Il est convaincu qu'il réalisera un jour de grandes choses, mais… ses fausses idées font de lui un être désabusé qui décide de vendre son espérance de vie. Cette vente ne lui donne que peu d'argent, et il ne lui reste que trois mois à vivre.
Kusunoki est un idiot au sens où il a toujours trop peu considérer ses relations sociales ; il est seul et selon l'un des critères de calcul de l'espérance de vie, « la valeur dépend d'à quel point le restant de votre vie sera heureux, rendra les autres heureux, verra vos rêves s'accomplir, contribuera à la société, et cetera ». Triste destin pour le jeune homme. A ses côtés pendant ces trois derniers mois, il y a une observatrice que lui seul peut voir, une jeune femme nommée Miyagi.
Le livre va dès lors nous relater le parcours accompli par Kusunoki (la relation qui se développe avec Miyagi, sa passivité, son nombrilisme qu'il abandonne, ses tentatives pour retrouver son amie d'enfance) comprenant peu à peu que le monde et les autres existent à côté de lui, et que les grandes choses et la réussite dont il rêvait, ce seront les moments vécus et leurs valeurs.
Sans prêter de fausses intentions à l'auteur, Sugaru Miaki, je me suis interrogé sur sa vision de la jeune génération japonaise : le tableau est globalement assez sombre – même si le livre n'a pas cette tonalité.
Le projet est intéressant parce qu'on a un personnage, pas très finaud, auquel on finit pas s'attacher, même si ses choix globalement nous attristent… et nous interrogent aussi évidemment…
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J'avoue que j'avais un peu peur de commencer ce roman. Ce n'est pas le genre de livre que je lis habituellement, surtout quand ça sonne un peu moralisateur sur la vie. Bref. Je fais confiance aux éditions Akata et j'ai eu raison. Malgré le fait que le début, spécialement les propos de Miyaki sur la vie de Kusunoki sont un peu moralisateurs, j'ai aimé le côté psychologique de l'histoire et tous les sujets abordés.

« Pour trois jours de bonheur, j'ai vendu le reste de ma vie » raconte l'histoire de Kusunoki, un jeune de 20 ans, désabusé et un brin « dépressif ». Un jour, il entend parler qu'on peut vendre sa vie. Ce jeune homme subit sa vie, se rattachant au passé sans pour autant exploiter le présent. Sa vie ne vaut pas grand-chose alors il décide de tout vendre sauf 3 mois.

En grandissant, Kusunoki pense à la promesse qu'ils se sont faite avec sa meilleure amie/ennemie (elle, pas de commentaire pour sa super idée…). Alors qu'il a désormais 20 ans, subissant sa vie dans ce monde morose, seul et sans avenir, il se met en retrait. Il est vraiment renfermé sur lui-même, pas que ça soit gênant, attention mais pour lui, ça ne lui va pas. D'où que j'emploie le mot « dépressif » un peu plus haut. Il n'a plus de lien social, à part son travail. Après avoir vendu sa vie, il va se questionner sur sa vie, ses relations à autrui… Il va avoir plusieurs émotions comme la colère (d'ailleurs un passage, WTF ?!, bonjour le moment destructeur – perso pour moi là, c'est un abruti), ce sentiment d'incompréhension, d'injustice. Il va revoir sa perception des choses, en se reprenant en main avec provocation et opportunité.

Ce roman parle de beaucoup choses notamment à travers la rétrospection de la vie de Kusunoki, de son enfance à l'ère de l'âge adulte, de sa conception et de sa réflexion sur lui. Montrant les rêves, les espoirs, en passant par la « dépression » et le cercle vicieux qui en découle. Il aborde d'autres termes, comme les normes de la société et du paraître tout en ratissant large sur les thématiques avec l'enfance, la naïveté, le monde adulte avec le système et les personnalités. Les sujets sont plus ou moins survolés. Il ne faut pas s'attendre à une analyse mais à une subtilité des thèmes abordés, à ce contraste de perspective en étant enfant et jeune adulte et aussi à s'oublier pour rentrer dans le moule d'une société.

Miyaki est un personnage intéressant. Cette jeune femme a également ses problèmes personnels. Nous en apprenons petit à petit sur elle avec son histoire, son passé et sa relation avec cette « entreprise ». Elle évolue autant que Kusunoki. Pour elle, elle joue un rôle de « soutien », d'externe tout en ayant un rôle de bousculeur, de remise en question, de relation. le début, elle est un peu moralisatrice. Mais en avançant, nous la découvrons réellement. Celle qui était effacée, va s'épanouir.

L'intrigue en tant que telle n'existe pas vraiment. L'histoire c'est de suivre Kusunoki dans son développement en tant qu'être, et nous, en tant que lecteur·rices nous assistons à la complexité du roman. Ce livre se lit très facilement. Nous sommes embarqués dès les premiers instants. À chaque page, on se questionne sur l'idée de l'auteur avec des rebondissements, des moments plus saisissants pimentés, des petites « révélations » et les distributeurs automatiques où le sourire apparaissait souvent. En plus de la facilité de l'écriture, nous poursuivons facilement les pages. La romance englobe sereinement le roman. Les deux protagonistes se complètent, s'entraident et se comprennent. D'ailleurs, dommage que Miyaki ne soit pas sur la couverture.

C'est un roman court et complexe, sans pour autant être barbant, il aborde énormément de thèmes et la perception du monde. Alors, la vie combien vaut-elle ? Est-ce le fait de contribuer à la société ? Ou des petits bonheurs du moment ?
Lien : https://de-fil-en-histoire.b..
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