Il n'y a pas si longtemps, j'expliquais ici que je ne relisais jamais des livres que j'avais déjà lus, car j'en avais encore beaucoup à découvrir. Je pense pourtant déroger à cette règle pour ce livre. Pourquoi ?
Parce que ce que j'ai apprécié dans ce livre, c'est la description de cette jeunesse chinoise. On parle d'une jeunesse pour qui le monde occidental était encore plus ou moins un mystère dans les années 80 à 90. Une jeunesse qui découvrait l'amour, le sexe, la drogue, le rock, le sida, et la jet-set occidental, le tout presque en un bloc. Une jeunesse qui semble désabusée avant même d'avoir commencé à vivre et en même temps qui veut quand même tout découvrir, tout essayer, tout voir, quitte à se bruler les ailes trop vite. Car cette toile de fond n'est là que pour nous aider à comprendre les errements de ces jeunes qui ont perdu tous leurs repères et tâtonnent à la recherche d'une vérité qui pourraient les sortir de leur fuite en avant.
Et c'est ce qui arrive à nos deux principaux protagonistes Xiao Hong, issue d'une famille d'intellectuelle mais qui refuse le chemin tout tracé pour elle, et Saining, issu d'une famille très aisée dont il profite pour vivre sa vie sans se soucier de l'aspect matériel. de leur début en musique à la découverte de la drogue, de leurs premiers émois amoureux au sida, de fêtes somptueuses aux cures de désintoxication, on va les suivre et découvrir cette Chine encore un peu fermée au reste du monde. La Chine d'une génération qui a "grandi avec des films soviétiques et nord-coréens, écoutait de la musique anglaise en se gavant de nouilles dans la cuisine, en se demandant si ils n'avaient pas le sida, fumant du hasch du Xinjiang, gobant des pilules à trois yuans le flacon et se passant de la punk quand ils étaient high..."
Par contre, ce qui m'a bloqué et la raison pour laquelle je vais relire ce livre, c'est que
Mian Mian utilise, dans une première partie du livre, une narration linéaire et claire. Mais passe ensuite à une narration à plusieurs voix, parfois dans le même paragraphe, ce qui est un peu déroutant pour le lecteur. Ce n'est que bien trop tard que je me suis rappelée de cette quatrième de couv qui parlait d'"une voix nue et indomptée". Et que j'ai compris que cette construction servait elle aussi au récit, autant que les mots eux-mêmes. A relire donc, pour redécouvrir ce récit avec cette donnée en tête.
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