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Critique de LZ


LZ
23 janvier 2021
Il est des ouvrages qu'il vaut mieux ne pas lire en période de confinement. Tempêtes en fait partie…
Ce 4è opus de la québécoise Andrée A. Michaud est en effet particulièrement anxiogène (tout comme Bondrée et Rivière Tremblante).
Tempêtes, ce sont deux histoires, deux personnages, deux lieux isolés, une montagne et ses tourments pour seul paysage. Et en fond d'écran : peur, paranoïa, cauchemar réel et folie irrationnelle. le décor est planté !

Direction le Massif Bleu dans les Cold Mountain. Une première partie intitulée Blizzard : sur un versant de la montagne, un chalet dont a hérité Marie Saintonge après le suicide de son oncle. L'hiver et son blizzard ne tarde pas à pointer leurs flocons. La jeune femme se retrouve confinée dans un environnement hostile. La tempête s'éternise, l'électricité est coupée, une silhouette rode et les fantômes imaginés ou réels surgissent. La folie aussi. Et ce, dès la première page : « Quand mes hurlements frôlaient ainsi l'hystérie, j'étais persuadée qu'il s'amusait, que son visage masqué par l'obscurité s'éclairait du sourire de l'homme qui vous sait prise au piège et qui prend tout son temps, pas à pas, pour vous rendre folle. »
Une spirale infernale qui va conduire la jeune femme à commettre des actes irréparables et à s'enfoncer toujours plus loin dans les hallucinations. Un huit-clos oppressant, parfois déroutant pour le lecteur, qui ne sait plus très bien où se situer.

Une deuxième partie intitulée Orages : sur l'autre versant de la montagne, Ric Dubois installe sa « résidence d'auteur » dans le camping des Chutes rouges au bord de la Red River. Il veut achever le manuscrit de Chris Julian, auteur de thrillers, dont il joue le prête-nom. Ce dernier est mort mystérieusement dans une piscine.
C'est l'été, il fait chaud et les vacanciers profitent de léthargiques vacances dans ce camping avenant. Mais chaque orage, dit « démentiel » par les autochtones locaux, apporte son lot de cadavres et d'incidents. Ric, l'écrivain raté et solitaire, a alors tout du coupable idéal… Ses gentils voisins de caravane deviennent méfiants et sont gagnés par la paranoïa. Et Ric s'enferme dans sa folie lui aussi : « A ce moment, j'ai su que la tempête m'avait rendu fou. […] L'orage n'était qu'un leurre. Ric Dubois, le pseudo-romancier qui fomentait des meurtres sordides, déraillait à la vitesse des éclairs zébrant l'horizon. »

Un thriller étonnant, qui déroute et qui perd parfois le lecteur. Mais si on accepte de se laisser perdre, alors, la dimension tellurique de la montagne vous porte. La première partie m'a perdue, j'avoue. Je suis restée imperméable à la folie de Marie Saintonge, accélérant la lecture pour éviter d'y plonger. J'ai trouvé la deuxième partie plus accessible, moins oppressante mais pas moins angoissante. le camping et son environnement deviennent hostiles et cauchemardesques. A lire donc si le confinement n'entache pas votre santé mentale… ou que la folie des autres ne vous rebute pas.
Encore un sacré coup de chapeau à donner à cette auteure québécoise en tout cas !
Lien : https://deambulationsrennais..
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