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Citations sur La face humaine de Vincent Van Gogh (20)

Si la médecine n'est plus celle de Vincent, ce qu'il attendait des médecins est très actuel.
(...)
Il y a, il y aura de plus en plus, en ces temps de technologie galopante, des docteurs Peyron et des docteurs Gachet qui diront : je vous ai fait passer au scanner ou à l'IRM, vous avez eu le meilleur traitement, que voulez-vous de plus ?
Je voudrais, répondrait Vincent, que vous vous intéressiez à moi plus qu'à ma peinture. Que vous m'aimiez tel que je suis, aussi anormal que je vous semble. Que vous regardiez mes toiles, non pour votre collection ou vos enchères, mais pour la passion que j'y ai mise.
(...)
Ce qui différencie l'interne Rey et les Drs Peyron et Gachet est au cœur de la médecine de demain ; elle sera humaine ou ne sera plus.
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Oui, ils sont fous les humains, qui font leur malheur d'aveuglements, frustrations et masochismes divers. Oui, ils sont fous d’égoïsmes, indifférences et suffisances. Drogués d'avoir et de pouvoir, de paraître et d'idolâtrer. Et à notre folie, demande Kenzoburo Oe, qui nous dira "comment survivre" ?
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PÉTITION DES HABITANTS D’ARLES – Février 1889

Monsieur le Maire,
Nous soussignés habitants de la ville d’Arles, place Lamartine, avons l’honneur de vous exposer que le nommé Vood (Vincent), paysagiste, sujet hollandais, habitant ladite place, a depuis quelque temps et à diverses reprises donné des preuves qu’il ne jouit pas de ses facultés mentales, et qu’il se livre à des excès de boissons après lesquels il se trouve dans un état de surexcitation tel qu’il ne sait plus, ni ce qu’il fait, ni ce qu’il dit, est très inconstant pour le public, sujet de craintes pour tous les habitants du quartier, et principalement pour les femmes et les enfants.
En conséquence, les soussignés ont l’honneur de demander, au nom de la sécurité publique, à ce que le nommé Vood (Vincent) soit au plus tôt réintégré dans sa famille ; ou que celle-ci remplisse les formalités nécessaires pour le faire admettre dans une maison de santé, afin de prévenir tout malheur qui arrivera certainement un jour ou l’autre si l’on ne prend pas des mesures énergiques à son égard.

Le 19 mars, Vincent Van Gogh écrit à Théo une lettre superbe, « non pas comme un fou, mais en frère que tu connais ». Cette pétition hostile m’a été « un coup de massue en pleine poitrine », qui m’a meurtri : « J’aurais préféré crever que de causer et subir tant d’embarras. » La pensée que des gens aient été assez lâches pour se grouper « contre un seul et un malade », lui est horrible.

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C'est une règle de l'économie névrotique de ne fonctionner qu'en accusant l'autre, les autres, la société.
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Bon et généreux, il prête aux autres ses sentiments : les médecins doivent être bons, donc ils le sont. La réalité déçoit cet incorrigible naïf et il ne pouvait en aller autrement, la déception étant inscrite dans la logique de ces quêteurs d'affection qui, attendant trop, ne recevront jamais autant.
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Il est "navré", "ahuri" jusqu'au désespoir, mais il veut "continuer, continuer, voilà ce qui est nécessaire", pour aller au bout de lui-même, pour peindre ce qu'il sent de l'humain, de la vie, de la mort.
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On ne saurait imputer au Dr Gachet la responsabilité du suicide de Vincent, pas plus qu'aux psychiatres actuels celui de leurs mélancoliques. Mais il avait le devoir de s'interroger sur ses tendances suicidaires. Qu'a-t-il fait pour les contrarier ? Avait-il créé ces liens qui libèrent la parole et évitent le passage à l'acte ?
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La mélancolie, ce n'est pas un état d'âme, un penchant psychologique, le spleen à la boutonnière, c'est une maladie grave, dont on peut mourir et Vincent en est mort.
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Lorsqu'il s'est vu, regardé par le "copain Gauguin" qui, avant la crise de Noël 1888 l'avait peint devant ses tournesols, il a estimé : "C'est bien moi, mais moi devenu fou."
Le regard serait donc un miroir de la folie ?
Cette question va investir une part de sa peinture quatre ans durant. De février 1886 à mai 1890, son départ de Saint-Rémy, il a peint plus de trente autoportraits, justifiés par l'absence de modèles, mais scrutateur de l'évolution de son regard serein, tragique ou halluciné, selon ses fluctuations mentales.
Dans cette série de toiles il s'est observé, épié, interrogé : suis-je fou ?
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Les pourquoi sont légitimes, les parce que simplistes ne le sont pas. Évidente est la différence entre un parce que médical (Vincent avait des crises parce qu'il était épileptique et absinthique) et un parce que psychanalytique (il s'est suicidé parce que...).
Aucun individu n'échappe à son inconscient ; or, rien de l'inconscient ne peut être connu de façon objective, aucun discours ne rend compte de l'inconscient, qui est précisément ce qui échappe à la parole. Personne n'a le savoir, ni le pouvoir, qui lui permettent d'affirmer un parce que de l'inconscient de l'autre.
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