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Citations sur Aux racines du religieux: Jung et la religion (86)

Si nous croyons que les formes religieuses qu'on voit apparaître d'une manière constante dans des civilisations différentes, séparées par le temps et l'espace, sont toujours les mêmes croyances malgré les formes différentes, nous sommes obligés de nous rendre à l'évidence: il existe dans l'inconscient de l'homme, des idées, matrice des formes, qui génèrent nécessairement les mêmes signifiants. Jung appelle ces matrices des formes, "archétypes". Il est conscient de l'originalité de son idée et aussi des résistances qu'elle peut provoquer dans le monde de la psychologie, de la théologie et même de la science.
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Nous pouvons dire que dans le polythéisme, l'unité divine est toujours présente, comme un élément d'union des diverses formes, de même que dans le monothéisme le plus absolu apparaissent des formes polythéistes plus ou moins conscientes. Ainsi dans le catholicisme, la Vierge Marie occupe la place de la Sagesse biblique et des déesses mères, et même dans une religion farouchement monothéiste comme l'est l'Islam, le culte des imams dans le chiisme, ou des saints marabous dans le sunnisme, remplace symboliquement le culte des dieux anciens. Nous sommes loin du dilemme évolutionniste monothéisme-polythéisme. Pour le psychologue il ne s'agit pas d'un dilemme mais d'un dualisme qui manifeste les deux facettes lumineuse et obscure du phénomène numineux : projection multiforme des diverses sensations où le sacré se manifeste par une multitude de dieux bons et mauvais et par un travail d'unification, ou "individuation", dans lequel se réalise le "mysterium conjunctionis", en une forme sacrée unique qui contient dans l'unité toute la variété antérieure.
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Il est possible que l'imago Dei ne parvienne pas à la conscience. Dans ce cas, il nous faudra attendre que par un dynamisme inconscient elle puisse un jour remonter de l'inconscient pour apparaître. Les théologiens appellent ce phénomène "conversion", le psychologue le voit comme la restauration des relations entre la conscience et la dynamique archétypique qui était jusque-là réprimée dans l'inconscient.
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La culture, ou l'appartenance à une culture, peut tendre un piège à l'homme : avoir la prétention de posséder toute la vérité; dans ce cas-là, les autres civilisations et religions sont forcément fausses et logiquement n'ont point le droit d'éxister, puisque leur existence est un mensonge qui, en se donnant l'apparence de la vérité, peut mettre en danger la croyance propre. Telle fut la prétention de notre civilisation chrétienne telle que l'exprimait un aphorisme latin du moyen âge :"extra Ecclésia nulla salus". Cette fermeture intransigeante qui nous a donné les guerres de religion, les inquisitions et les délits d'opinion, est malheureusement loin d'être morte. Les intégrismes religieux et les extrémismes en général, transforment la religion et la culture en institutions mortifères et dangereuses, et ses membres, souvent consentants, sont soumis à un dogmatisme tyrannique et meurtrier. En face de cet extrémisme se situent les positions d'ouverture, dans lesquelles sans renier rien d'essentiel à sa propre croyance, on s'ouvre à tout ce qu'il y a de positif et d'utile dans les autres civilisations, où nous trouvons des valeurs communes qui nous réconfortent et un échange de valeurs complémentaires qui nous enrichissent mutuellement.
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Jung lutte contre l'image de Dieu transmise par ses parents, que malgré ses efforts, il ne peut intégrer; en effet son expérience de la divinité s'écare de celle de son père. A une conception puritaine et rigoriste, il oppose l'expérience d'un Dieu vivant, immédiat et tout puissant qui est au-dessus de la Bible et de l'Eglise, un Dieu qui appelle l'homme à sa liberté. Mais cette expérience contient aussi un côté redoutable: il se pourrait bien que Dieu soit aussi quelque chose de terrible.
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Le catéchisme chrétien enseigne que Dieu est la suprême bonté et dans le langage populaire Dieu est le synonyme du bon. C'est cette image de "Bon Dieu" que les mères transmettent aux enfants. Le petit Jung reçoit aussi cette image à laquelle il adhère, mais la vie du presbytère avec la présence presque banale de la mort et de la souffrance, va mettre en question la bonté infinie de Dieu. (...)
L'enfant avait compris que l'image de la bonté suprême de Dieu avait une faille, il ne savait pas encore où ni comment, mais il était déjà convaincu que l'image divine n'était pas aussi nette que son père et sa mère le prétendaient. On peut dire que par la méfiance du Seigneur Jésus, Dieu de son père, commence pour le petit Jung, une ébauche de conscience.
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Dans l'institution dogmatique existe une confusion entre le bien commun et le dogme. La liberté humaine est aliénée au nom de la croyance. Les conséquences sont énormes et dangereuses puisqu'au nom de la croyance, une autorité dogmatique peut déclarer bon et licite quelque chose qui peut être intrinsèquement mauvais; les exemples de ces excès sont infinis dans l'histoire où, au nom de la croyance, de la race et de la raison d'état, au nom du Christ ou d'Allah le Clément et le Miséricordieux, se sont justifiés les exécutions capitales, les bûchers de l'Inquisition, les croisades et autres guerres de religion, les génocides et les multitudes d'horreurs que nous apprenons, non seulement dans les livres d'histoire, mais aussi par les nouvelles que nous écoutons ou lisons chaque jour, sur nos téléviseurs et journaux préférés.
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A l'origine de chaque religion se trouve une "révélation". Si par ce mot on entend une communication que Dieu a fait à l'homme, on se situe dans le cadre religieux et théologique proprement dit, et là, la psychanalyse n'a rien à dire. Mais si par révélation nous entendons une prise de conscience du dynamisme des formes archétypiques, qui surgissent du tréfonds de l'inconscient collectif, nous sommes obligés, en tant qu'analystes, de prendre en considération cette "révélation" qui structure les peuples et les civilisations et qui est à la base de toute culture.
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La première de nos histoires est vieille de plus de trois mille ans, c'est la naissance du dieu Krishna, un des avatars de Vishnu. (...)
Le "Mahabharatha", un des livres sacrés indiens, nous raconte sa naissance prodigieuse; ses enseignements et sa doctrine se trouvent, eux, dans le receuil de la "Bagavad-Gita".
La deuxième histoire nous emmène dans la forêt de Lumbini, entre l'actuel Népal et la terre indienne. Il y a déjà deux mille cent ans qu'y règne un prince vertueux, le prince Sakya Sudhodana marié à la très belle Mahamaya. (...)
Une nuit, un rêve lui annonce sa prochaine maternité virginale, son fils sera un être divin qui sauvera le monde de ses malheurs (Bouddha). (...)
La troisième histoire nous amène à Nazareth une petite ville de Galilée.: "L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galiléé du nom de Nazareth à une jeune fille accordée à un homme nommé Joseph, de la famille de David; cette jeune fille s'appelait Marie. (...) L'ange lui dit: 'Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé fils du Très Haut." (...)
Trois histoires presque identiques, toutes trois encore actuelles: Krishna, Bouddha, Jésus: trois religions et trois cultures. Tous les trois sont fils de rois, tous les trois naissent virginalement, tous les trois présécuté et confrontés dès leur naissance aux forces du mal, tous les trois seront élevés par des gens humbles, tous trois seront vainqueurs et reprendront le trône de leur père.
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Otto Rank étudie la naissance et l'apparition des héros. En comparant les diverses légendes, il arrive à trouver des traits communs qu'on peut appeler essentiels, puisqu'ils se retrouvent, plus ou moins développés, dans tous les récits où il est question de la naissance d'un héros. Nous pouvons les résumer ainsi:
-Le héros est souvent le fils d'un d'un roi ou de parents d'un haut rang social.
-Ses parents sont souvents stériles ou très âgés, mais la plupart des fois il est conçu par une vierge ou bien par une femme n'ayant pas eu de rapports sexuels avec son mari. Il y a des oracles et des songes, qui annoncent que cet enfant sera un danger pour le père ou pour son représentant: pharaon, roi etc.
-Il en résulte que le nouveau né, le plus souvent par ordre du père ou de la personne qui le représente, est destiné à être mis à mort ou chassé. (...)
-Il est ensuite sauvé par des animaux ou par des gens d'humble condition qui l'élèvent comme s'il était leur propre enfant.
-Devenu homme, il retrouve ses parents de haut rang et, au cours d'aventures très diverses, se venge de son père et de l'injustice subie. reconnu comme l'enfant perdu il retrouve l'honneur et la gloire auxquels il était appelé par sa naissance.
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