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Critique de Mariloup


J'ai lu Au loin, quelques chevaux, deux plumes dans le cadre de la masse critique de janvier. C'est d'ailleurs le seul roman qui avait retenu mon attention et j'ai eu la chance d'avoir été sélectionnée pour le découvrir. Il s'agit d'un sujet, celui d'un Peuple, qui me tient énormément à coeur depuis quelques années, depuis certaines lectures, depuis plusieurs recherches et ce roman m'a grandement plu et convaincu.

L'intrigue se déroule fin XIXème et début XXème siècle, aux États-Unis. Les Blancs ont réussi à conquérir de nombreux territoires, ont terrassé les dernières tribus indiennes qui luttaient encore (l'Après-Guerre : les guerres, les résistances, les escarmouches...) et l'intrigue s'inscrit donc dans une ère d'expansion et de grands changements. On découvre les premiers pas de la fin du règne des Indiens en Amérique du Nord, à travers les personnages d'Edward, américain et d'Henry, indien. L'auteur a enrichi son récit de thèmes durs et sensibles : massacres, faux procès, pensionnats, pédophilie, prostitution, promesses bafouées, réserves... Il a vraiment mis en avant le fait que les Blancs aient fait en sorte de faire taire ce Peuple, de l'américaniser et j'ai plutôt apprécié le terme : "les rendre invisibles", car c'est tout à fait cela. Et encore aujourd'hui, malheureusement.

Parlons un peu d'Edward Sheriff Curtis (1868-1952) qui fut un photographe ethnologue américain, l'un des principaux anthropologues sociaux des Amérindiens d'Amérique du Nord _ et de l'Ouest américain _ laissant des écrits, des enregistrements sonores des chants indiens et de nombreuses photos sur verre. Il a entrepris l'inventaire photographique d'Amérindiens des 80 tribus existantes, de survivants. Enfant, il se trouva un grand intérêt pour la photographie mais l'on ne sait pas quelles ont été ses motivations, ce qui a fait qu'il ait voulu se lancer dans cette grande entreprise, en se spécialisant dans la photographie indienne. Jean-Louis Milesi a donc mis en scène une explication à ce travail titanesque _ le travail de toute une vie _ : une expédition, parmi tant d'autres, qui ne va pas se passer comme prévu et une rencontre qui va tout changer.

Le roman reste une fiction. L'auteur nous propose sa vision de la vie d'Edward Sheriff Curtis, ou du moins, d'une partie de sa vie ; a voulu mettre en avant ce qui a fait qu'il ait tenu à faire un nombre incalculable de photos sur les Indiens d'Amérique du Nord, d'aller à la rencontre des différentes tribus, de voyager... et cela pendant une trentaine d'années. Jean-Louis Milesi s'est bien entendu inspiré de faits et de personnages historiques réels, ce qui est d'autant plus impactant. le récit s'est révélé très percutant et ce, dès le début, très dur dans les mots, le ton était donné dès les premières pages !

En bref, ce fut une très bonne lecture, qui a su trouvé écho en moi. J'étais en parfait accord avec le point de vue de l'auteur, très dénonciateur quelque part vis-à-vis du sort réservé aux Amérindiens. de plus, cela m'a donné envie d'en savoir plus sur Edward Sheriff Curtis et ses travaux. J'ai d'ailleurs eu la curiosité d'aller regarder d'un peu plus près ses incroyables portfolios sublimes ! Une lecture fort enrichissante, intéressante et instructive !

Je remercie grandement Babelio et Presses de la Cité pour l'envoi et la découverte de ce roman.
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