Je pensais que ce roman serait une biographie romancée d'
Edward S. Curtis, auteur de l'encyclopédie «
Les Indiens d'Amérique du Nord ». Si le récit met bien en scène le photographe et se base sur quelques faits réels, il s'agit en réalité d'une oeuvre de fiction qui se focalise sur les années qui ont précédé le début de son travail de mémoire sur les tribus amérindiennes.
Le récit débute en 1862 avec Mika Ohiteka, un jeune dakota, alors que lui et sa tribu sont contraints par les autorités de quitter leurs terres ancestrales du Minnesota.
En parallèle, le récit se focalise aussi sur
Edward S. Curtis, jeune photographe ambitieux installé à Seattle. Il rêve de pouvoir un jour photographier des personnalités célèbres. Pour l'heure, un projet lui fait quitter sa ville et sa famille afin d'aller au Nebraska rejoindre l'anthropologue George Grinnell qui a besoin de son aide pour photographier des étourneaux. Son voyage ne se fera pas sans encombre. Il rencontre à cette occasion Henry, un bandit, qui après l'avoir dépouillé choisit finalement de l'épargner.
Le récit très rythmé ne connait que peu de temps morts. Des chapitres très courts, des digressions pas toujours très pertinentes pour l'histoire et de nombreux personnages ont gêné ma lecture. Je suis restée à distance, déçue que l'auteur ne se soit pas focalisé sur le point essentiel du récit : la relation entre Henry et
Edward S. Curtis. Elle aurait mérité plus de temps, plus d'espace dans le roman, pour la rendre plus convaincante et authentique.
L'auteur a voulu dire beaucoup de choses sur l'Amérique de cette époque, en particulier sur l'oppression et les violences qu'ont subies les amérindiens. C'est intéressant mais pas toujours fait avec beaucoup de subtilités. A vouloir être complet et traiter de nombreux sujets à travers tous ces personnages, le récit perd en force et en émotion.
Une lecture qui ne m'aura pas convaincue. Sans doute n'aurais-je pas dû lire ce roman après la biographie d'
Edward S. Curtis, « L'attrapeur d'ombres » de
Timothy Egan.