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Critique de fanfanouche24


Je poursuis mes grands rangements et inventaire de bibliothèque : je retombe sur une lecture ancienne. Heureusement, ma manie des soulignements au crayon à papier, me remet aussitôt en mémoire cette lecture plaisante mais quelque peu oubliée ; pleine d'informations sur Henry Miller. Il y parle de tous les sujets, de l'amour, des femmes, de la littérature, de ses auteurs préférés : Dostoïevski, Hamsun, William Blake, etc.,de l'amitié , de sa première vocation : la peinture…sa venue au métier d'écrivain

- « C'est par une sorte de désespoir, vous savez que je suis devenu écrivain…après avoir tenté de faire tout, sauf cela. Tout, oui. J'ai fait plus de cent métiers avant d'en arriver là, et finalement je me suis dit : « Tu n'es bon à rien ; pourquoi, au fond, n'essaierais-tu pas d'être un écrivain ? » (p.23) » .

H. Miller dit aussi une mère mal-aimante, qui avait honte que son fils soit écrivain, le critiquait sans cesse, il raconte également avec beaucoup de finesse les raisons, et les origines de ses écrits sulfureux…

« Oui, c'est vrai que, dans –Sexus , il y a beaucoup de sexualité, peut-on dire. C'est du concentré. Mais cela concerne uniquement une certaine période de ma vie. Et pourtant, à cause de cela, on a toujours l'air de me prendre pour une espèce de géant de la pornographie. C'est faux ! Et qu'on ne vienne pas me dire que je suis anormal. Personnellement, je me trouve parfaitement normal…peut-être même pas assez ! (…)
Et aussi, inconsciemment peut-être, c'était une libération pour moi, une façon de me libérer de l'esprit puritain. Né en Amérique comme je l'étais, élevé par des parents puritains, c'était probablement un moyen de me libérer, oui, je crois.
« le monde du Sexe », je l'ai écrit exprès pour le censeur qui interdisait mes livres aux Etats-Unis… » (p.106-107)

[…] » Au lieu de parler de Dieu, disons, je parlais du sexe. le sexe remplaçait Dieu, d'une certaine façon, vraiment. Cela peut paraître sacrilège ; mais ce n'est pas ainsi qu'il faut le prendre. Il s'agit d'un simple remplacement, je crois. Car, en même temps, j'étais, à cette époque-là, le même homme religieux. Je n'ai jamais perdu ce sens » (p.111)

Un petit volume… attachant, captivant où le « sulfureux » Miller parle de philosophie, de « sacré », du bouddhisme, de ses pulsions suicidaires qu'il a réussies à gérer, de l'Humain, encore et encore…

« Oui, je préfère, j'aime ceux qui ont deux visages et qui ne les cachent pas, parce que ça, en tout cas, c'est humain.
J'aime tout ce qui est humain. Etre humain, totalement, c'est peut-être ce qui est le plus près de l'ange » (p.127)

Je rappelle que ce texte est le croisement d'entretiens enregistrés en septembre 1969, pour l'O.R.T.F, d'une part pour France Culture et la radio, sous la direction de Pierre Sipriot, d'autre part pour l'émission télévisée de Michel Polac, « littérature de poche »

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