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Critique de ValentinMo
On connaît surtout Arthur Miller pour son histoire d'amour avec Marilyn Monroe et son oeuvre de dramaturge : il a écrit un nombre important de pièces de théâtre pour lesquels il a d'ailleurs été primé d'un prix Pulitzer et six Tony Awards. Parmi l'ensemble de ses écrits, on note un seul véritable roman : « Focus » publié en 1945, à la sortie de la seconde guerre mondiale, alors que bon nombre d'américains tiennent la communauté juive pour responsables de l'entrée en guerre des Etats-Unis. Arthur Miller né dans une famille d'immigrants juifs polonais, décide donc de dénoncer cette montée de l'antisémitisme à travers un récit singulier et savoureux.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Laurent Newman vit paisiblement à New York une vie calme et bien sous tous rapports : intégré socialement, il vit dans un joli pavillon en banlieue avec Gerturde et s'occupe quotidiennement de sa vieille mère et part travailler chaque jour à Manhattan en tant que cadre à la direction du personnel dans la même société depuis une quinzaine d'années. Il ne fait pas de vagues et se comporte toujours comme il faut jusqu'au jour où il est réprimandé par son chef pour avoir engagé une secrétaire « à l'air juif », erreur que son supérieur impute à sa mauvaise vue. Laurent achète donc sa première paire de lunettes. Or celles-ci font ressortir son nez.
Et là commence sa descente aux enfers (et en même temps sa rédemption si on regarde cela d'un point de vue philosophique). Car il se rend compte en se voyant dans un miroir et surtout dans le regard des autres : avec ses lunettes, il a l'air d'un juif.
Soudainement victime de l'antisémitisme de son entourage, il va alors connaître l'exclusion, perdre son travail ou encore être persécuté par ses voisins et la Ligue Chrétienne.
Un roman qui aborde la question de l'antisémitisme sous un angle intelligent et novateur (surtout quand on sait que « Focus » a été publié en 1945).À l'instar de « La Moustache » d'Emmanuel Carrère – sorti bien des
années après - par un jeu subtile, un changement de physionomie, l'auteur nous montre comment un individu tout à fait innocent verra sa vie bouleversée par un entrelacs de réactions malveillantes à ce changement d'apparence dû à de simples lunettes, que ce soit dans son voisinage, au travail et, finalement dans son couple jusqu'à se remettre en question pour finalement se découvrir une personnalité propre.
.
Car si Laurent Newman est la quintessence de l'individu normal, comme tous les gens de son milieu, de son quartier ou de son travail, Laurent Newman est antisémite. C'est pour lui une chose évidente et naturelle, comme pour son entourage. Laurent Newman n'aime pas les juifs parce que... ils ne sont pas comme lui. Il est persuadé de la véracité de tous les clichés véhiculés sur les juifs : ils sont âpres au gain et pingres, voleurs, sales, etc.
Laurent Newman possède un autre trait de caractère qu'il partage avec la plupart de ces gens : il est lâche. le livre débute par une scène dans laquelle il est réveillé par des cris en provenance de la rue. Il aperçoit une femme noire ("une moricaude") se faisant violenter. Il va se recoucher en se disant qu'elle n'avait rien à faire dans son quartier de toute façon.
Puis il faut dire que sa vue baisse terriblement et cela commence à l'handicaper dans son travail. Il a repoussé la nécessité de porter des lunettes jusqu'à maintenant, car cela donnait à son visage un aspect différent qui le gênait un peu. Il a essayé les verres de contact, mais ne les supporte pas physiquement. le voilà donc contraint à porter des lunettes qui vont être responsables de sa descente aux enfers (et en même temps sa rédemption si on regarde cela d'un point de vue philosophique).
Un texte tout simple, facile à lire et en même temps passionnant, qui déontre par l'absurde toute la lâcheté qui peut découler de cet antisémitisme ordinaire, d'apparence inoffensif mais qui est en réalité lourd de conséquences dans le quotidien de beaucoup de personnes.
En résumé, un roman fort et engagé plus que jamais nécessaire face à l'antisémitisme et l'intolérance qui prospèrent.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Laurent Newman vit paisiblement à New York une vie calme et bien sous tous rapports : intégré socialement, il vit dans un joli pavillon en banlieue avec Gerturde et s'occupe quotidiennement de sa vieille mère et part travailler chaque jour à Manhattan en tant que cadre à la direction du personnel dans la même société depuis une quinzaine d'années. Il ne fait pas de vagues et se comporte toujours comme il faut jusqu'au jour où il est réprimandé par son chef pour avoir engagé une secrétaire « à l'air juif », erreur que son supérieur impute à sa mauvaise vue. Laurent achète donc sa première paire de lunettes. Or celles-ci font ressortir son nez.
Et là commence sa descente aux enfers (et en même temps sa rédemption si on regarde cela d'un point de vue philosophique). Car il se rend compte en se voyant dans un miroir et surtout dans le regard des autres : avec ses lunettes, il a l'air d'un juif.
Soudainement victime de l'antisémitisme de son entourage, il va alors connaître l'exclusion, perdre son travail ou encore être persécuté par ses voisins et la Ligue Chrétienne.
Un roman qui aborde la question de l'antisémitisme sous un angle intelligent et novateur (surtout quand on sait que « Focus » a été publié en 1945).À l'instar de « La Moustache » d'Emmanuel Carrère – sorti bien des
années après - par un jeu subtile, un changement de physionomie, l'auteur nous montre comment un individu tout à fait innocent verra sa vie bouleversée par un entrelacs de réactions malveillantes à ce changement d'apparence dû à de simples lunettes, que ce soit dans son voisinage, au travail et, finalement dans son couple jusqu'à se remettre en question pour finalement se découvrir une personnalité propre.
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Car si Laurent Newman est la quintessence de l'individu normal, comme tous les gens de son milieu, de son quartier ou de son travail, Laurent Newman est antisémite. C'est pour lui une chose évidente et naturelle, comme pour son entourage. Laurent Newman n'aime pas les juifs parce que... ils ne sont pas comme lui. Il est persuadé de la véracité de tous les clichés véhiculés sur les juifs : ils sont âpres au gain et pingres, voleurs, sales, etc.
Laurent Newman possède un autre trait de caractère qu'il partage avec la plupart de ces gens : il est lâche. le livre débute par une scène dans laquelle il est réveillé par des cris en provenance de la rue. Il aperçoit une femme noire ("une moricaude") se faisant violenter. Il va se recoucher en se disant qu'elle n'avait rien à faire dans son quartier de toute façon.
Puis il faut dire que sa vue baisse terriblement et cela commence à l'handicaper dans son travail. Il a repoussé la nécessité de porter des lunettes jusqu'à maintenant, car cela donnait à son visage un aspect différent qui le gênait un peu. Il a essayé les verres de contact, mais ne les supporte pas physiquement. le voilà donc contraint à porter des lunettes qui vont être responsables de sa descente aux enfers (et en même temps sa rédemption si on regarde cela d'un point de vue philosophique).
Un texte tout simple, facile à lire et en même temps passionnant, qui déontre par l'absurde toute la lâcheté qui peut découler de cet antisémitisme ordinaire, d'apparence inoffensif mais qui est en réalité lourd de conséquences dans le quotidien de beaucoup de personnes.
En résumé, un roman fort et engagé plus que jamais nécessaire face à l'antisémitisme et l'intolérance qui prospèrent.
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