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Critique de Malivriotheque


Pearline Portious est une jeune jamaïcaine qui se fait embaucher dans une léproserie où elle ramène avec elle vie et couleur. Mais elle décède en couches et c'est Mman Lazare, déjà 90 ans au compteur, qui va élever la petite Adamine. C'est elle qui raconte son histoire, elle la Crieuse de Vérité, et l'écrivain bien sûr, qui cherche à remettre les éléments du puzzle de sa vie dans le bon ordre...

J'ai vraiment cru pendant une bonne centaine de pages (la première partie en fait) de Kei Miller ferait un doublé, cumulerait 2 must-read sur 2, une première en 11 ans de lectures pour moi. Car ce poète a une écriture douce, sensible, chatoyante, réjouissante ; car ses histoires sont un mélange de féérie dans un monde brut et brutal. J'ai été embarquée par l'histoire de Pearline Portious dans cette léproserie, les interventions de sa fille Pearline Portious, alias Adamine Bustamante, qui tente de remettre les pendules à l'heure quand l'écrivain part dans de grandes envolées historiques.
Mais j'ai commencé à moins être accaparée quand la première Pearline nous quitte et que le récit se concentre sur la vie pour le moins étrange d'Adamine qui voit les esprits et devient prophétesse. Certes, le récit est toujours aussi bien mené par l'auteur, mais Adamine, par sa force surprenante sans doute et son anticonformisme bourru, est beaucoup moins attachante que sa paisible mère qui vivait sur un arc-en-ciel vraiment apaisant.
L'intrigue que suit l'auteur, dont le grand mystère est révélé petit à petit dans les derniers chapitres, a un goût étrange qui colle moyennement avec l'ambiance installée dans le début du récit, se concentrant au fur et à mesure des pages sur une filiation perdue née d'un viol et de conditions de vie abusives. Adamine est aussi envoyée en Angleterre où elle va être prise pour folle parce qu'on n'y a pas les mêmes croyances qu'en Jamaïque en matière de superstitions et prophéties. C'est dans ce fait que le lecteur français lui-même européen se sent sûrement déconnecté de la magie qu'un tel personnage peut dégager dans les Caraïbes. La fin, attachée à ce point, m'a du coup carrément laissée de marbre et je me suis sentie éloignée du propos, non sans une certaine frustration, d'autant plus que la fin est longue à se mettre en place.
Néanmoins, ça reste un roman à lire, moins fort toutefois que son petit frère By the Rivers of Babylon. Kei Miller est un auteur incroyable avec un énorme talent de conteur et un style vrai et vivant. On ne peut s'empêcher de s'impatienter de voir un troisième roman publié...
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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