Citations sur Peindre, c'est aimer à nouveau - Le sourire au pied de .. (13)
La meilleure façon de tuer un artiste est sûrement de lui donner tout ce dont il a besoin.
Peindre, c'est se remettre à aimer. Pour voir comme le peintre voit, il faut regarder avec les yeux de l'amour. Son amour à lui n'a rien de possessif : le peintre est obligé de partager ce qu'il voit. Le plus souvent il nous fait voir et sentir ce que nous ignorons ou ce contre quoi nous sommes immunisés. Sa manière d'approcher le monde vise à nous dire que rien n'est vil ou hideux, que rien n'est banal, plat ou indigeste si ce n'est notre propre puissance de vision. Voir n'est pas seulement regarder ; ce qu'il faut c'est regarder-voir ; c'est pénétrer du regard et observer.
Peindre, c'est se remettre à aimer. Pour voir comme le peintre voit, il faut regarder avec les yeux de l'amour. Son amour à lui n'a rien de possessif: le peintre est obligé de partager ce qu'il voit. Le plus souvent, il nous fait voir et sentir ce que nous ignorons ou ce contre quoi nous sommes immunisés. Sa manière d'approcher le monde vise à nous dire que rien n'est vil ou hideux, que rien n'est banal, plat ou indigeste si ce n'est notre propre puissance de vision. Voir n'est pas seulement regarder; ce qu'il faut, c'est regarder-voir; c'est pénétrer du regard et observer.
Quand je repense à l'année 1928, l'année où j'ai fait mes premières aquarelles, il me semble que si je n'avais pas découvert cet exutoire, je serais devenu fou. Mon oeuvre écrite ne me menait nulle part, ma vie domestique était des plus désordonnées et mes capacités à mendier réduites à zéro. Quand je découvrais les ressources de ma main gauche, ("la main gauche est la main du rêve"), je fus d'une activité débordante. Je me mis à peindre le matin, le midi, et le soir, et quand j'étais à court de peinture, j'utilisais des crayons, du fusain ou des morceaux de charbon. (Le papier de boucherie tâché de sang donne toujours des effets surprenants avec du charbon.) Mon esprit était toujours actif, car je voyais tout sous un jour nouveau, mais j'avais l'impression de peindre avec une partie cachée de mon être. Mon esprit ne cessait pas de bourdonner, comme une roue qui continue à tourner quand on la lâche, mais il n'était plus ivre et épuisé comme après quelques heures d'écriture. En jouant, (cela n'a jamais été pour moi un vrai travail), je sifflais, je fredonnais, je dansais d'un pied sur l'autre, et je me parlais à moi-même.
La pratique de tout art exige plus qu'un simple savoir-faire. Il ne suffit pas seulement d'aimer ce que l'on fait, il faut encore savoir comment faire l'amour. Dans l'amour, la personne est effacée. Seule compte la personne aimée. Que ce qu'on aime soit une coupe de fruits, une scène pastorale ou l'intérieur d'un bordel importe peu. On doit y être et y être complètement. Avant qu'un sujet puisse être transformé esthétiquement il faut le dévorer et l'absorber. Et si c'est une peinture elle doit exhaler l'extase.
Chez les peintres comme chez les écrivains, on trouve ceux qui s'accrochent à leurs armes et qui suivent la trace comme de bons limiers et ceux qui s'installent comme des oiseaux de proie sur une corniche ou sur un surplomb imaginaires prêts à fondre sur l'incident heureux qui les amènera à un port inconnu dont ils n'avaient jamais rêvé. Et chacun dans la mesure où il suit la pente de sa nature, parle une langue différente des autres.
Personne n'acquiert le génie; c'est un don de Dieu. Mais on peut acquérir la patience, le courage, la sagesse, la compréhension.
Les seuls artistes à qui je céderais mes murs, ce sont les enfants. Pour moi, les oeuvres des enfants ont leur place à côté des chefs-d'oeuvre des grands maîtres.
C'est parfois l'échec qui est le meilleur gage de succès et souvent un retard s'avère plus utile qu'un progrès. Nous sommes rarement en mesure de nous rendre compte à quel point le négatif sert à produire le positif, à quel point le mal engendre le bien.
La meilleure façon de tuer un artiste est sûrement de lui donner tout ce dont il a besoin.