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Critique de Topper67


Ah Henry Miller ! Il y a 6 mois je ne connaissais pas cet auteur et je viens maintenant de terminer le deuxième ouvrage issu de sa plume. Comment j'en suis arrivé là ? Une collègue (prof de français, elle a quand même un moment dans sa vie posé ses fesses dans une fac de lettre) me l'a conseillé. Elle m'a dit, textuellement « tu aimes Zola ? Alors, tu aimeras Miller »

Ce postulat posé, je dois vous avouer que je n'ai vu aucun rapport entre ces deux auteurs. Si je devais classer Miller, je le ferais parmi les inclassables justement ! "Tropique du Cancer" n'est pas vraiment un roman… encore que. Ce n'est pas non plus à proprement parler un essai philosophique… encore que. Ce n'est pas 100 % autobiographique… encore que.

Dans cet ouvrage, Miller nous parle de ses années en France principalement à Paris. Ses errances, ses galères, son rapport à la femme (qui en dehors de son véritable amour dont il parle peu consiste à « lever des poules » et fréquenter des prostituées… souvent payées par ses potes, car il n'a pas les moyens), sa vision du monde, ses beuveries, ses petits boulots… Il s'avère être un personnage adorable (et il aurait sûrement haï qu'on dise cela de lui) et détestable à la fois. Il peut être un odieux con misogyne, et une personne empreinte d'une profonde humanité.

Il donne l'impression de s'en foutre de tout, rien ne compte, rien n'est grave. du moment qu'il trouve à manger tout va bien, et il sait y faire ! Il sait être copain avec les bonnes personnes qui vont le régaler, il nous livre ses petits trucs pour « taper » les copains. Quand c'est son tour d'avoir de l'argent en poche, il régale. le lendemain ? Connaît pas !

Soyons honnêtes, le lire est parfois ardu. de premier abord cela peut même être rebutant. J'ai d'ailleurs préféré "Tropique du Cancer" à "Tropique du Capricorne". Réponse de ma collègue (encore elle !) : « c'est parce qu'entre-temps tu t'es habitué au style ».

Parlons-en de son style ! Quelle plume ! Quelle écriture ! On dirait qu'il écrit sans effort (et c'est ce qu'il veut nous faire croire), que les mots arrivent comme ça, directement de ses pensées au papier. C'est parfois fouillis, parfois dense, mais c'est chaque fois magnifique !
Quand vous fermez du Miller, vous ressentirez diverses sensations : de la fierté d'être arrivé au bout, de la frustration de n'être pas sûr d'avoir tout compris, du soulagement et l'envie de lire quelque chose de plus simple doublé d'une furieuse envie de relire du Miller parce qu'à mon sens, une fois que l'on a découvert ce style, on a envie d'en reprendre une bonne tranche.

Henry Miller c'est un peu comme de la picole : on sait qu'on risque d'avoir mal au crâne, mais bon Dieu quelle euphorie quand on est plongé dedans !
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