AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 140 notes
5
28 avis
4
16 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Une saga épique qui raconte la vie de 3 femmes. le choix des héroïnes n'est pas fortuit : une mère biologique, une mère adoptive et la fille des deux. L'adoption est un sujet important dans l'histoire. Il est traité avec justesse et une délicatesse remarquable. L'histoire personnelle de Denene Millner a certainement pétri ce thème.

La saga commence dans l'Amérique des années 1960, où quand on a la peau noire, on a le droit à rien ou pas grand-chose. La loi sur les droits civiques n'allait pas changer énormément les choses et la guérir du mal qui la rongeait.

Le racisme, le sexisme, le viol, la séparation donnent à l'histoire une atmosphère lourde, violente. Nos héroïnes noires doivent trouver au fond d'elles la lumière pour illuminer un horizon noir.
Commenter  J’apprécie          100
Trois générations de femmes sont représentées dans ce roman très touchant.

La première, Grace, vit dans le sud des Etats-Unis dans les années 60. Elle est très proche de sa grand-mère Maw-Maw qui lui a transmis son don de vision et la connaissance des plantes. Elle compte bien suivre sa trace en mettant au monde les enfants des autres, que ce soient des femmes noires ou blanches. Mais tout ne se passera pas comme prévu et après avoir vécu de multiples épreuves et connu l'amour, elle devra se résigner à abandonner son enfant, arrivé dans un monde où la femme noire n' a pas son mot à dire et doit se battre pour se faire une place.

La seconde figure féminine est Delores. Dans les années 80, elle est en couple avec Tommy et elle a, elle aussi, eu à subir son lot de souffrances. En mal d'enfants, ils adoptent TJ et Rae, les élèvent et les aiment du mieux qu'ils peuvent.

Puis nous découvrons Rae, dans les années 90. Jeune femme amoureuse, elle se pose beaucoup de questions sur sa vie de couple, sa vie de maman et la maternité au regard des comportements qu'elle a pu observer chez ses parents et ses questionnements sur ses origines.

Ces trois femmes sont liées les unes aux autres et tout le long du récit, nous découvrons leur histoire, leur traumatisme, leur réflexion et leur courage.

C'est un très beau roman sur la féminité, l'amour filial, la puissance de l'amour maternel, le couple, mais aussi le racisme et la condition féminine.

L'écriture de l'autrice est profonde et sensible et l'on comprend pourquoi : le récit est directement inspiré de son histoire personnelle.

C'est un roman extrêmement touchant, qui peut faire peur, mais qui se dévore et duquel on ressort ému et bouleversé.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          100
Une saga familiale émouvante sur trois générations de femmes noires, éprises de liberté, aux destins liés, dans la société américaine ségrégationniste des années 1960 jusqu'aux années 2000.

L'autrice américaine Denene Millner explore avec une infinie justesse et un remarquable sens du détail les différentes facettes de l'amour parental et filial, de la transmission, de la quête des origines et des absences qui nous hantent. Je remercie les éditions @lecherchemidi et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir son premier roman traduit en France.

Au milieu des années 1960, Grace, jeune fille noire exilée du Sud ségrégationniste vers un New York en pleine lutte pour les droits civiques, tombe enceinte à 16 ans en même temps qu'elle découvre l'amour. On ne lui permet pas de garder sa fille qui lui est enlevée à la naissance.

En 1967, c'est Delores, une femme stérile traumatisée dans sa chair et dans son âme, qui va adopter et élever la fille de Grace qu'elle appelle Rae. Elle tente de la préserver du poids de ses souvenirs et lui cache son adoption.

Rae, à la naissance de sa fille, Sky, devra à son tour affronter ce lourd héritage familial et faire la paix avec sa famille adoptive aussi bien qu'avec l'inconnue qui l'a mise au monde.

La structure narrative est claire et cohérente car elle divisée en trois parties, chacune relatant la vie de ces trois femmes noires : Grace, Delores et Rae. Malgré quelques longueurs, le style fluide est très agréable à lire et le lecteur s'attache très facilement aux trois protagonistes qui sont vraiment touchantes.

Ce qui m'a plu, c'est de voir l'évolution de ces trois femmes combatives au destin tragique, surtout en ce qui concerne Grace et Delores. Toutes ont un point commun qui est leur désir de liberté et d'émancipation, comme en témoigne la dernière phrase du roman : "Elle était libre".

Petit bémol : je regrette que Grace et Delores ne se rencontrent pas dans ce roman, l'intrigue aurait pas être enrichie par un échange de leur destin croisé. J'ai trouvé que l'histoire de Rae était moins captivante que celle de Grace et Delores.

Je conseille ce roman à celles et ceux qui s'intéressent au problème de la ségrégation aux Etats-Unis, au féminisme et aux sagas familiales.

Commenter  J’apprécie          100
Un livre coup de poing.

Il est divisé en 3 parties, retraçant le destin de 3 femmes qui sont liés : Grace, Dolores et Rae.

Il s'agit d'un roman brutal et incisif qui donne la voix à 3 femmes afro américaines qui chacune leur tour nous dévoile une partie de leur vie.

Ce roman de 600 pages est assez dense mais il se lit très facilement car l'écriture de l'autrice est très fluide, immersive et poignante.

Cette histoire que je qualifierais de fresque familiale, est un véritable voyage au coeur d'une Amérique ségrégationniste. C'est révoltant, choquant mais malheureusement criant de réalisme.

Des sujets profonds y sont brillamment traités : la filiation, la transmission, les racines, l'amour, la place des femmes et notamment des femmes afro américaines, la lutte pour les droits fondamentaux, l'adoption ...

L'autrice s'inspire d'ailleurs de sa propre histoire, ayant été elle-même adoptée.

L'histoire de ces 3 femmes m'a bouleversée. Un roman à découvrir !
Commenter  J’apprécie          70
Cette histoire est envoûtante.
Nous suivons trois générations de femmes noires qui vivent le rejet de la société américaine, à différentes époques. À travers ces parcours de femmes en quête de leurs origines, de leur héritage et de leurs racines, l'autrice nous offre une véritable ode au lien maternel et interroge sur le sens de la famille. La plume est douce, fluide et on ne peut plus immersive. On sent que cette histoire est contée avec les tripes et que l'autrice sait de quoi elle parle. Tellement de sujets importants y sont abordés. Nous entrons en total empathie avec les personnages.

J'ai trouvé ce roman tout simplement beau, émouvant et nécessaire. Un ouvrage à lire absolument.
Commenter  J’apprécie          71
Un épais roman en trois parties, racontant la vie de trois femmes noires aux USA, liées par un lien de filiation. Je précise tout de suite « noires », car cela est capital dans leur destin.
Années 60 en Virginie. La petite Grace perd d'un coup sa mère, qui va payer de sa vie sa recherche de liberté, et surtout sa grand-mère, merveilleuse accoucheuse aux pouvoirs « hoodoo ». Seule, sans aucune protection face au danger de mort qu'elle encourt dans un état ouvertement raciste, elle est sauvée par un ami qui la confie à son unique famille, une grand-tante qui vit à Brooklyn. Hélas, commence pour elle une vie de Cendrillon. Et quand elle tombe à la fois amoureuse et enceinte, son cauchemar atteint son paroxysme. Elle qui a appris de sa grand-mère adorée le miracle que représente chaque vie et chaque naissance, se voit voler son bébé par sa grand-tante qui ne veut pas s'en encombrer, la petite Rae qui sera confiée à un orphelinat.
La jeune Delores a connu le pire, tous les traumatismes imaginables. Sa future vie de mère s'achève avant d'avoir commencé. Elle s'accroche à son mari comme à une bouée de sauvetage, elle a tant besoin d'être aimée et sécurisée. Ensemble ils fondent une famille en adoptant deux enfants, TJ et Rae. Elle fera tout ce que l'on attend d'elle pour maintenir (l'illusion de ?) sa famille parfaite.
Années 90, New York. Rae pensait aussi que sa famille était parfaite, et que le modèle de sa mère était le bon. Que se sacrifier pour satisfaire son gentil mari était l'unique choix qu'elle avait. La désillusion sera cruelle.
Denene Millner s'est en partie inspirée de sa vie pour écrire ce fabuleux roman. Comme Rae, elle a découvert par hasard à douze ans qu'elle était adoptée. Ne sachant rien de sa mère biologique, elle lui a inventé une histoire, en a fait une héroïne, celle du don ultime, le don de son enfant par amour pour lui sauver la vie.
Ce grand roman, grand autant par la taille que par le contenu, nous parle d'amour, de maternité, de filiation avec ou sans le même sang, mais aussi de la violence faite aux femmes noires dans une culture en grande partie machiste et une société en grande partie raciste. Je cite Denene Millner : « Que mes mères – et toutes les mères noires avec elles – aient bataillé dans ce défilé de chagrin, de deuil, de subterfuge, de patriarcat et de douleur et soient parvenues à en sortir est un miracle. Un miracle qui mérite d'être exploré. »
Les dialogues et les situations sont criants de vérité, c'est très bien écrit, très fluide. Merci, Denene Millner, pour cette immersion dans la vie de ces femmes blessées, dignes, courageuses, si belles.
Commenter  J’apprécie          70
Trois femmes noires, trois destins bien différents mais tous marqués par une ségrégation persistante d'une violence inouïe. Entre Grace, traitée en esclave et dépossédée de son enfant contre son gré, Delores, violée, mutilée, privée de la possibilité d'enfanter, et Rae, assumant seule le poids de sa famille pour se conformer à l'idéal domestique de sa communauté, la vie des femmes noires des années 1960 à nos jours est un combat. Denene Millner donne ici à voir en détail ce qu'il se passe dans le coeur des femmes, dans leur corps, dans leur tête, tout l'héritage qu'elles portent au quotidien, le poids de la peur et du rejet, de la violence gratuite et le besoin d'être protégées, ce que leurs hommes semblent avoir du mal à comprendre et encore plus à satisfaire.

Puisant dans sa propre histoire, l'autrice raconte l'adoption, le désir et l'impossibilité d'être mère, l'envie de fonder une famille, les responsabilités domestiques qui incombent aux femmes – particulièrement dans la communauté noire aux Etats-Unis où la valeur d'une femme s'apprécie avant tout par rapport à son rôle d'épouse, de mère, de ménagère. Avec ses personnages plus vrais que nature et son écriture détaillée, elle donne une profondeur énorme au récit, une épaisseur romanesque d'une grande puissance à ces thèmes. Malgré quelques longueurs, j'ai apprécié le soin apporté aux descriptions, à l'exploration de la vie intérieure des personnages, qui apporte une grande richesse, une plus grande compréhension – et, en ce qui me concerne , une prise de conscience.

C'est un roman d'une grande intensité, qui remue ce qu'il y a de plus profond en nous. J'ai appris beaucoup sur la condition des femmes noires à travers ce texte et j'espère avoir l'occasion de lire à nouveau des écrits de cette autrice.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
Commenter  J’apprécie          60
Dans « du même sang », trois générations de femmes se succèdent sur trois époques : Grace de 1965 à 1969, Delores de 1967 à 1999 et Rae de 1999 à 2004. Trois femmes noires, issues du même sang, bataillent dans une Amérique raciste pour faire valoir leurs droits, mais aussi leur place dans leur propre foyer. Ces trois portraits apportent un éclairage saisissant de trois périodes clés de l'histoire américaine et de l'évolution de la société. Leurs destins sont intimement mêlés par les épreuves qu'elles vivent, les hommes qui croisent leur route et surtout leurs aspirations de liberté. En prenant comme base la situation de la femme noire, Denene Millner s'adresse également à toutes les femmes, de toutes origines et de toutes situations. Journaliste de métier, l'auteure a envisagé ce texte comme une véritable enquête de société. La narration y est puissante par ce style journalistique qui rapporte des faits, tout en décortiquant les ressentis de chacune. Une écriture affûtée pour un roman d'une puissante densité où les questionnements sont nombreux et les émotions déferlantes. « du même sang » célèbre la magie des filles et femmes noires, et montre à quel point la couleur de peau s'inscrit dans une sorte d'héritage générationnel, entre clivages, fractures et renouvellements, et quêtes d'idéaux.

« du même sang » s'ouvre sur un poème de Mari Chiles, « le sang des générations qui a trouvé le chemin jusqu'à tes veines. Il est d'or. » L'essence de ce livre se trouve précisément là.

Le roman est décomposé en 3 parties d'une richesse prodigieuse où Denene Millner aborde les traditions, la maternité, le couple, l'amour sous toutes ses formes, les pouvoirs de la transmission ou au contraire son absence. Une place importante est accordée à l'homme noir, maître en sa demeure, chef de tribu, figure de proue d'une manière de vivre. Elle y décrypte la façon de penser des hommes, leur manière de réagir, leurs aspirations et parfois leur violence.

Trois destins de femmes que la vie a charriés de manière très différente, mais trois destins qui posent les mêmes questions : qu'est-ce qu'être une femme noire ? Comment s'en sortir quand on est une femme noire ? Où fixer les limites quand on est une femme noire ?

Grace perd sa grand-mère adorée lors d'un accouchement qui a mal tourné, et sa mère battue à mort. Envoyée chez sa grand-tante, elle deviendra sa « bonne à tout faire ». L'auteure montre que l'esclavagisme existe aussi dans la communauté noire, entre membres d'une même famille.

Delores dite Lolo, orpheline, est placée chez son cousin. Sa mère est morte, son père a fui. Son cousin, marié, la viole tellement souvent qu'elle finira évidemment par tomber enceinte. Cette grossesse aura des conséquences terribles sur le reste de sa vie.

Rae est la seule à avoir fait des études. Elle est productrice d'une émission de télé spécialisée dans la musique. Mariée, mère d'une petite fille, elle a découvert qu'elle avait été adoptée très jeune en fouillant dans les affaires de sa mère.

Chacune a un rapport difficile avec un membre de sa famille, chacune a subi au moins un drame dans son existence, chacune tente de garder la tête haute et surtout la vie. Car, au-delà du racisme à leur encontre, au-delà de la société « blanche » qui se sert d'elles comme de simples femmes de ménage, chacune doit livrer bataille contre un ennemi bien plus terrifiant : l'homme noir. Car dans « du même sang », Denene Millner raconte sans filtres ce que c'est réellement de vivre avec un homme noir, comment il pense, comment il agit, comment il entend que son existence et son foyer fonctionnent… Les femmes sont battues quand elles ne meurent pas sous les coups, violées pour satisfaire tous les instincts, abandonnées quand elles sont enceintes. Ce que les femmes se transmettent s'appuie d'abord sur cette vérité-là. L'homme noir peut être un prédateur. « Les hippies avaient beau s'égosiller sur l'“amour libre” et la “révolution sexuelle”, les épouses, elles, savaient. C'étaient les hommes qui décidaient. Laisser son foulard sur la table de chevet, c'était la plus grande autonomie corporelle qu'elle eût connue depuis vingt-trois ans qu'elle était sur cette terre. » Par crainte de cette fameuse « appropriation culturelle », je n'irai pas plus loin dans mon analyse, lisez-le livre et vous comprendrez.

Ce roman aborde également les relations difficiles entre blancs et noirs. Impossible de faire autrement, et je ne pense pas que Denene Millner aurait voulu faire autrement. « C'était comme ça, avec les Blancs ; ils comptaient sur les parties du corps des Noirs — des mains pour la lessive, des dos pour labourer la terre, des seins pour nourrir leurs bébés —, mais ils ne supportaient pas les corps entiers ni les âmes qui les habitaient. Ces âmes qui, tous les matins, devaient rassembler leurs forces fragiles pour convaincre le corps de se soumettre au labeur, encore et toujours, sans avantages ni pauses ni droit de se plaindre. »

Ce n'est pas pour rien que le texte commence en 1965 avec une scène marquante qui donne le ton, un dilemme pour Maw Maw, la grand-mère de Grace, accoucheuse, pour des raisons qui nous semblent aujourd'hui aberrantes et totalement hors de propos. Lorsque Grace quitte le Sud pour se rendre à New York où une partie de sa famille semble avoir intégré une « nouvelle communauté » où les problèmes raciaux ne sont pas d'actualités, elle découvre évidemment une tout autre réalité.

En 1963, Lolo vit un épisode encore plus traumatisant… car dans « du même sang », les abus et les traumatismes sont de plus en plus terribles, spécialement lorsqu'ils se déroulent dans les années 60… Dans la communauté noire, le « péché contre Dieu » donne lieu à des actes d'une violence inouïe. Les rapports de Lolo avec la communauté blanche qu'elle fréquente à l'occasion sont tous aussi « problématiques. » « Dans sa tête, c'était tout ce que faisaient les Blancs : ils vous privaient d'air, coupaient votre flux de sang, vous dépouillaient de votre humanité, faisaient en sorte d'avoir tout, et vous, eh bien, vous avec votre peau noire, vous n'aviez pas droit à grand-chose. Rien que les restes. Et même ça, ils cherchaient à vous le prendre. »

Rae est la seule à nous être la plus contemporaine. Femme accomplie professionnellement puisqu'elle est journaliste de métier, Denene Millner se sert de son portait pour faire un point précis de la situation de la femme noire dans son foyer, à l'extérieur de son foyer, mais aussi et c'est sans doute l'essentiel, de l'évolution des relations mère-fille. Une fois mère, Rae comprend énormément de choses sur sa propre mère qu'elle aimait, mais craignait. « Cette fois, elle vit une femme. Pas sa mère. Pas la femme de son père. Pas la ménagère hargneuse et violente, mais une femme qui avait eu la vie dure, qui s'était sacrifiée et avait protégé sa famille avec une férocité douloureuse non seulement pour ses enfants, mais aussi pour elle-même. Rae vit une femme très simple qui avait survécu à une vie extraordinairement triste et compliquée. » Elle est aussi celle qui rompt le cercle des secrets de famille, et des usages dans le foyer. « Depuis huit ans, elle était un échafaudage humain, elle faisait ce travail dangereux, épuisant, en équilibre instable tout autour de sa structure à lui qui se tendait vers le ciel, objet inanimé qui visait la gloire, mais qui projetait une ombre sur tout ce qui l'entourait. Sur elle. Elle ne pouvait plus le supporter. Enfin, elle passait un accord avec elle-même : elle n'était pas obligée. »

« du même sang » est un roman d'une exceptionnelle densité qui aborde des thématiques et des problématiques d'une profonde consistance. Denene Millner y apporte autant de romanesque que sans doute de réalités. Suivre le chemin de ces femmes est un fabuleux cadeau dans le sens où il permet de faire ouvrir les yeux sur des vérités qui nous échappent. J'ignore si cela est prévu ou même envisagé, mais « du même sang » ferait sûrement un excellent film. le lecteur est sans cesse ballotté entre révolte et espoir, tendresse et haine, tentative de compréhension et totale incompréhension. Il est si difficile de se mettre à la place des autres, mais l'auteure s'emploie à essayer pour nous faire ressentir les situations au plus près. J'ai aimé chacune de ses femmes. J'ai été remuée par chaque vécu, chaque destin, et souvent, par des paroles d'une grande sagesse. La sagesse de celles qui n'ont pas eu une vie facile. Être une femme, être une femme noire, être mère, être épouse, travailler, s'épuiser, planifier, être considérée comme une esclave à l'intérieur et à l'extérieur du foyer, s'émanciper peu à peu… Même Lolo, qui a pourtant une autre conscience de qui elle est et dans quel environnement elle évolue, finira par dire : « Je ne suis obligée de rien faire du tout, à part rester noire et mourir. » Ce récit est non seulement bouleversant, mais aussi nécessaire pour appréhender des pans de vie éloignés des nôtres. Éclairant, émouvant et tellement intelligent !

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
Commenter  J’apprécie          60
Dans ce roman d'une grande justesse, nous découvrons la vie de trois femmes afro-américaines. Nous rencontrons Grace en 1960. Lorsque sa grand-mère Maw Maw est emprisonnée, elle se retrouve aux côtés de sa grand-tante. Elle tombe enceinte, mais ne pourra pas garder cet enfant. Rae sera adoptée par Delores.
———
Un roman en trois parties,
Donnant la voix à trois femmes.

Grace,
Delores,
Rae…
3 femmes,
Une même histoire.

Du sud des États Unis en 1960,
Au New-York d'aujourd'hui.

L'importance du sang,
de l'éducation,
de la culture,
des origines.

Un roman magistral,
Une écriture poétique,
Poignante,
Puissante.

Un roman qui vient prendre aux tripes.
Un coup de coeur, un coup au coeur.
Commenter  J’apprécie          60
Non, "Du même sang", ce n'est pas seulement ce pavé de 619 pages. Non, ce n'est pas non plus une énième fresque familiale.
Ce livre - le premier roman de Denene Miller, connue pour la publication d'articles et d'essais - est un hommage aux femmes et à leur(s) pouvoir(s) et un cri de liberté inassouvie mais si fortement souhaitée.
Ces pages retracent la destinée de Grace, Delores et Rae, grâce à un schéma narratif qui permet de mettre en lumière leurs personnalités et leurs parcours de vie : chacune est abordée dans un livre et les trois histoires se succèdent, laissant ainsi se dénouer certains mystères au fil de la lecture.

Car, naturellement, ces femmes sont liées et leurs vies difficiles et leurs combats quotidiens le sont aussi. Des liens du sang ? Oui, mais pas seulement au sens de la lignée familial que l'on donne aisément à cette expression.
Le sang, pour ces femmes, représentent aussi les blessures, l'accouchement. le sang, pour les lecteur.ices que nous sommes, fait écho au battement de ce c(h)oeur de femmes qui vibre au rythme des coups de sang, du sang-froid, du sang d'encre aussi, et lorsque le sang ne fait qu'un tour.

Cette plongée dans l'Amérique des années 60 à 2000 nous entraine aux côtés de personnages complexes, mais inspirants et attachants (valable également pour kes personnages dits secondaires), et nous propose différentes visions et façons de vivre sa vie de femme, et une vie de femme noire en particulier. Une réussite pour la plume enlevée de Denene Millner, dont on attendra avec impatience les prochains romans !

Un très grand merci au @cherchemidiediteur pour l'envoi de ce superbe livre, et dont la fin, très poétique, vient magnifier ce long récit tout en nuance 🌟

  《La phrase à retenir》
"Il en allait ainsi, chez les gens comme eux. Les vies, les histoires étaient vécues en silence, enfouies au plus profond, tout au fond de la mémoire, de la moëlle des os."
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (691) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1435 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}