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Critique de Bazart



" M, le bord de l'abime" : le titre du dernier roman de Bernard Minier semble être un hommage à "M, le maudit de Fritz Lang "(plus qu'au chanteur Mathieu Chédid, qui arbore la même lettre comme nom d'artiste), mais plus prosaïquement, c'est la première lettre de "Ming" , un géant chinois du numérique basé à Hong Kong, où une vague de suicides et de morts suspectes se succèdent depuis un certain temps et où une jeune française, Moïra est amenée à travailler dans une ambiance particulièrement suspicieuse.

Bernard Minier, qui a connu un vif succès depuis son premier roman "glacé" , notamment ceux avec son héros récurent, le commandant Servaz, dont le réussi Soeurs l'an dernier, sort en cette année 2019 plus que largement de sa zone de confort de thriller montagnards et un peu gores, en allant fureter du coté du milieu des géants chinois du numérique sans son cher Servaz, qui a du prendre un repos bien mérité.

Croisé au dernier Quais du Polar , Bernard Minier nous confiait avoir certainement écrit son roman le plus ambitieux à ce jour sur un sujet ô combien d'actualité d'intelligence artificielle, de mondialisation galopante et d'harcelement au travail.

On sent que l'auteur s'est particulièrement documenté pour décrire ce microcosme particulièrement inhumain, Minier tenant à faire un thriller contemporain et pas un roman d'anticipation; du coup, l'ensemble est parfaitement crédible, et comme c'est avant tout un thriller anxiogène truffé de rebondissements, il soigne particulièrement le climat oppressant qui sert de décor à ce mécanisme où la paranoïa et la manipulation sont légions.

On sent bien que son auteur n'est pas un fou du monde actuel ultra connecté, que la société actuelle, telle qu'elle figure actuellement, est certes un terreau formidable pour confectionner un thriller aux petits oignons , mais lui parait terriblement inquiétante pour les années et les générations à venir.

Bref, notre cher Bernard Minier semble plus proche dans l'état d'esprit de son double inversé de fiction Martin Servaz, qui devrait, toujours si j'en crois ses confidences glanées sur Lyon en avril dernier, revenir très vite aux affaires...

Quoiqu'il en soit, ce "M, le bord de l'abîme " et ses 560 pages bien roboratives sont à amener sans coup férir sur les plages de France... et de Hong Kong!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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