Après tout, il existait encore en France des personnes sans Internet, qu'on obligeait désormais à déclarer leurs revenus en ligne. Moïra considérait cela comme une atteinte à leur liberté : c'était la marche forcée du progrès - et ceux qui le refusaient se voyaient toujours contraints de plier l'échine.
P 228
"La vie ne peut-elle pas se résumer à la somme de nos désirs et aux stratégies que nous déployons pour les satisfaites- ou au contraire pour les faire taire?" (p. 46)
« Bon Dieu, vous ne voyez donc pas ce qu’est en train de devenir le monde ? Le monde que nous fabriquons ? Mais ouvre les yeux ! Tu ne vois donc pas ce qu’ils nous préparent avec leurs fermes de calcul, leurs algorithmes et leurs applications ? Un monde où tout un chacun est sous le regard des autres tout le temps, jugé pour le moindre de ses faits et gestes par une armée de petits censeurs, de petits procureurs et de petits dictateurs planqués derrière leurs ordinateurs ! Un monde où si tu émets la moindre opinion divergente tu te fais insulter et tu reçois des menaces de mort. Un monde où les gens se haïssent pour un mot prononcé, pour le quart d’une idée, où il faut tout le temps aux foules des boucs émissaires à brûler et à détester. Où des gosses en poussent d’autres au suicide sur les réseaux sociaux pendant que leurs parents appellent au meurtre, à la haine et à la destruction sur ces mêmes réseaux. C’est ça, le monde dans lequel tu veux vivre ? celui que tu veux pour tes enfants ? Parce que c’est ça le monde que nous sommes en train de leur construire… »
Moïra connaissait ces data centers, d'immenses hangars bourrés de serveurs, dont certains couvraient une surface de plusieurs hectares et consommaient l'électricité d'une ville de quarante mille habitants, parfois davantage ; l'un des data centers de Google consommait à lui seul l'équivalent de la ville de Newcastle.
Il en existait déjà plus de sept mille cinq cents à travers le monde.
Rien n'est permanent sauf le changement.
Rien n'est permanent sauf le changement.
... il existait encore en France des personnes sans Internet, qu'on obligeait désormais à déclarer leurs revenus en ligne. Moïra considérait cela comme une atteinte à leur liberté: c'était la marche forcée du progrès - et ceux qui le refusait se voyaient toujours contraints de ployer l'échine.
Bon Dieu, vous ne voyez donc pas ce qu'est en train de devenir le monde ? Le monde que nous fabriquons ? Mais ouvre les yeux ! Tu ne vois donc pas ce qu'ils nous préparent avec leurs fermes de calcul, leurs algorithmes et leurs applications ? Un monde où tout un chacun est sous le regard des autres tout le temps, jugé pour le moindre de ses faits et gestes par une armée de petits censeurs, de petits procureurs et de petits dictateurs planqués derrière leurs ordinateurs ! Un monde où si tu émets la moindre opinion divergente tu te fais insulter et tu reçois des menaces de mort. Un monde où les gens se haïssent pour un mot prononcé, pour le quart d'une idée, où il faut tout le temps aux foules des boucs émissaires à brûler et à détester. Où des gosses en poussent d'autres au suicide sur les réseaux sociaux pendant que leurs parents appellent au meurtre, à la haine et à la destruction sur ces mêmes réseaux.
Eh bien, dans une société ouverte et démocratique, une minorité agissante est plus intolérante que le reste de la population finit presque toujours par imposer ses idées, ses préférences ou ses diktats à la majorité, souvent grâce aux médias qui lui donnent une visibilité disproportionnée et à l'apathie du reste de la population.
- Bon Dieu, vous ne voyez donc pas ce qu'est en train de devenir le monde ? Le monde que nous fabriquons ? Mais ouvre les yeux ! Tu ne vois donc pas ce qu'ils nous préparent avec leurs fermes de calcul, leurs algorithmes et leurs applications ? Un monde où tout un chacun est sous le regard des autres tout le temps, jugé pour le moindre de ses faits et gestes par une armée de petits censeurs, de petits procureurs et de petits dictateurs planqués derrière leurs ordinateurs ! Un monde où, si tu émets la moindre opinion divergente, tu te fais insulter et tu reçois des menaces de mort. Un monde où les gens se haïssent pour un mot prononcé, pour le quart d'une idée, où il faut tout le temps aux foules des boucs émissaires à brûler et à détester. Où des gosses en poussent d'autres au suicide sur les réseaux sociaux pendant que leurs parents appellent au meurtre, à la haine et à la destruction sur ces même réseaux. C'est ça, le monde dans lequel tu veux vivre ? celui que tu veux pour tes enfants ? Parce que c'est ça, le monde que nous sommes en train de leur construire ...
- Lester ...
- Internet est un monstre, Moïra. Cette merde nous corrompt tous. Il va tout détruire ! Il échappe à tout contrôle ! Et pendant ce temps, des boîtes comme Ming enregistrent toutes les données de l'humanité, les vendent au plus offrant et veulent tout contrôler en passant par-dessus les gouvernements ! C'est de la folie !