Le bonheur, ce n’est pas d’être heureux, c’est de ne pas souffrir.
Maman était bizarre par moments. Mais elle ne s’en rendait pas compte, elle disait que c’était moi qui étais bizarre, par moments. C’est drôle comme les gens voient chez les autres ce qu’ils ne voient pas chez eux.
La nature est belle sans le faire exprès, elle n’a pas d’intention, elle ne pense rien, elle ne sait rien, elle ne veut rien ; quand c’est joli, c’est par hasard, c’est gratuit, et c’est ça qui est plaisant.
C'était le jour où les gens choisissaient un président.
C'était dimanche. Choisir un président le dimanche, c'est étrange. C'est comme si les gens choisissaient un président pour passer le temps, parce qu'ils ont le temps.
Si j'étais président, je voudrais être choisi un lundi.
« Agathe dit que la vie c’est une succession de choix, qu’on choisit tous les jours, et qu’on est responsable de ses choix, donc de soi.
Elle le dit bien mieux que ça ; surtout c’est joli comme elle le dit, avec sa voix, presque trop douce, avec ses yeux curieux, avec ses bouclettes qui font la fête sur sa tête. C’est si joli que j’ai envie de dire oui, oui toujours on choisit. Oui mais...
Il y a une chose qu’on ne choisit pas, jamais. On ne se choisit pas, soi. Sinon...
Qu’est-ce qu’elle croit ? que je me serais choisi, moi ? »
Maman disait que quand il y avait un évènement heureux, il fallait ouvrir une bouteille de champagne; sinon c'était comme être ingrat avec le bonheur, et ça portait malheur. Tout bonheur mérite champagne.
P43 : « Parle de toi ! » Moi ? Je ne savais pas quoi dire sur moi. Mais je ne voulais pas la décevoir ; j'aurais bien aimé qu'elle plisse un peu les yeux, comme ça, sans savoir ; j'aurais bien aimé dire ce qu'il fallait, sans réfléchir, sans même m'en apercevoir. On ne nous apprend pas à parler de nous ; il ya des choses, si on ne les a pas apprises assez tôt, on se sent vite trop vieux pour commencer.
p51 : On n'a qu'une vie, et nul ne la choisit. Ou si peu; on fait ce qu'on peut.
La vie, c'est comme une partie de cartes; on part avec des cartes qu'on n'a pas piochées soi-même; on n'a pas choisi de jouer non plus, mais il faut jouer quand même.
P84 : « Il vaut mieux être vivant pour faire l'assistant, surtout en allemand. »
P106 : « J'ai pensé que c'étaient les objets qui disaient que quelqu'un avait été vivant. »
Il me semblait, parfois, entendre une troisième voix, plus basse encore, qui murmurait, qui marmonnait : « Si tu obéis toujours, tu seras un bon enfant toujours ; si tu obéis tout le temps, tu ne seras jamais grand. »
On n'a qu'une vie, et nul ne la choisit. Ou si peu; on fait ce qu'on peut.
La vie, c'est comme une partie de cartes; on part avec des cartes qu'on n'a pas piochées soi-même; on n'a pas choisi de jouer non plus, mais il faut jouer quand même. p51
Les yeux, c'est comme des fenêtres, comme si dans les yeux de quelqu'un on voyait un peu à l'intérieur de la maison. p14
Ce que pensent les gens, on ne peut jamais le savoir. p123