Citations sur Histoire de l'athéisme, les incroyants dans le monde oc.. (22)
Dans leur désir de supplanter la religion, les libres penseurs, obsédés par leur haine de l'Église, sont guidés à leur insu par un véritable mimétisme : mise en place de baptêmes, de mariages et d'enterrements civils, organisation de fêtes et d'anti-sermons. Toutes ces cérémonies ne sont pas sans suggérer un phénomène d'inversion, une volonté de créer une anti-Église qui illustre plus une dépendance à l'égard de cette dernière qu'une vraie liberté.
L'expression explicite de l'athéisme est évidemment rare en dehors des grands courants philosophiques. Sans culte, sans rites, sans temples, sans textes liturgiques ou dogmatiques, quelles traces l'athée ordinaire laisserait-il de son absence de foi religieuse ? Bien souvent, son existence n'est attestée que par ses adversaires, les croyants, qui le maudissent.
L'attitude face à la mort devient le test, l'épreuve suprême qui garantit l'authenticité de l'incroyance ou qui, au contraire, marque le revirement final, la victoire ultime de la foi. C'est le moment de vérité, que l'on va guetter des deux côtés avec une certaine avidité. On assistera parfois à de véritables combats au chevet des mourants, dont l'enjeu est de marquer un point contre le camp adverse.
Ce sont donc les théologiens qui prennent le risque de lier atomisme et athéisme, ce qui est très imprudent de leur part. Car les partisans de l'atomisme ont beau se proclamer bons chrétiens, le fait qu'ils soient refoulés par l'Église au rang des incrédules, déistes ou panthéistes amènera l'opinion publique à associer le succès de leur physique au progrès de l'incrédulité des scientifiques.
[L]a lutte contre les superstitions menées par les autorités religieuses garde [un] caractère ambigu : interdire aux fidèles de crier au miracle à tout propos et en même temps lui ordonner de croire au miracle permanent de l'eucharistie est un exercice difficile, que la propagation de l'esprit critique va rendre encore plus compliqué. [...] À trop tempêter contre les superstitions, n'est-ce pas tout le surnaturel qui risque d'être englouti ? Le clergé devra faire des concessions à ce sujet, d'autant plus que dans sa lutte contre les superstitions il rencontre un allié encombrant : les philosophes, qui, eux, rejettent tout en bloc.
L'une des attitudes les plus courantes consiste tout simplement à nier la réalité de l'athéisme. Il n'y aurait qu'un athéisme de façade, chez des gens qui sans s'en rendre compte, reconnaîtrait l'existence de l'absolu divin par leur comportement. Ce qui revient à dire que tous les gens vertueux sont automatiquement, de gré ou de force, des croyants; les autres, les vrais athées, sont "coupables".
En fait , le plus frappant ,deux mille ans après Jésus-Christ,est bien de constater que la question de l'existence de Dieu ,sans avoir été résolue ,devient secondaire.Dieu ou pas Dieu quelle différence dans ce monde ?
Croire au diable ,mais pas en Dieu ,est-ce de l'athéisme?
L'attitude incroyante est une composante fondamentale, originelle, nécessaire et donc inévitable de toute société. Par là, elle a obligatoirement un contenu positif, et ne se réduit pas à la non-croyance. Elle est une affirmation: l'affirmation de la solitude de l'homme dans l'univers, génératrice d'orgueil et d'angoisse; seul face à son énigme, l'homme athée nie l'existence d'un être surnaturel intervenant dans sa vie, mais son comportement ne s'appuie pas sur cette négation; il l'assume, comme une donnée fondamentale (athéisme théorique) ou inconsciemment (athéisme pratique).
Les vérités éternelles sont indépendantes d’une quelconque volonté. Elles sont nécessaires par elles-mêmes.