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EAN : 978B01K0VFJ9U
University Press of New England (30/11/-1)
5/5   1 notes
Résumé :
Ce livre propose le commentaire serré de six textes hébraïques fondamentaux, par dix-huit éminents spécialistes réunis ici par Alan Mintz. Chaque texte (poème ou nouvelle) est accompagné de trois explications qui en dégagent les significations, et l'original hébreu de chacun figure en fin de volume. On trouvera : "La vache rousse" de M. J. Berdychevski, "Au soleil" de Saul Tchernikowsky, "Le sens de l'odorat" de S. J. Agnon, "La maison de l'homme" d'Uri Tsvi Grinbe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Plutôt qu'une introduction générale à une littérature inconnue, divisée en chapitres chronologiques et composée d'essais sur ses plus grandes figures, ce livre dirigé par Alan Mintz fournira au lecteur qui sait l'anglais une voie originale et efficace d'entrée dans la littérature hébraïque moderne. Sa méthode a l'avantage de nous mettre en contact avec des textes (certes traduits), des figures individuelles (comme dans les anthologies classiques), mais surtout, surtout, avec des lecteurs : chacun des six textes traduits de l'hébreu moderne est accompagné de trois essais critiques proposant trois lectures, trois analyses, trois explications de texte, si l'on permet cette expression scolaire. de la sorte, le lecteur étranger n'est pas laissé seul devant le texte étrange (quoique traduit), sans aucun outil pour le placer dans un contexte historique, géographique et littéraire. Cela vaut cent fois mieux que ces "histoires littéraires" qui survolent auteurs et oeuvres pour n'en laisser que des idées générales, valables pour toutes les littératures.

Sur les six auteurs sélectionnés, quatre (deux poètes et deux prosateurs) sont nés avant la naissance de l'Etat, et en Europe centrale. Ce sont donc des écrivains hébreux qui avaient de la langue une connaissance livresque et non "naturelle" (ils étaient de langue maternelle yiddish), traditionnelle, religieuse, et surtout, de type ashkénaze (ce qui est d'une énorme conséquence pour la prononciation de la langue en poésie, avant la normalisation de la phonétique). Les deux derniers sont des poétesses nées dans le pays et de langue maternelle hébraïque. Un siècle environ de création littéraire est envisagé.

Enfin, les dix-huit essayistes sont soit israéliens, soit américains, et les essais de "littérature seconde", commentaires critiques, sont indispensables pour revenir sur les textes, rompre avec nos mauvaises habitudes de lecture-consommation de masse et relire, pour aiguiser, corriger, éclairer, les impressions qu'un premier contact a laissées. A la fin du volume, le texte original hébreu des six textes est donné (18 pages sur un total de 270) pour les chanceux qui savent l'hébreu moderne. Car cette littérature n'est vraiment pas comme les autres : elle n'a jamais cessé de vivre et de croître sous forme écrite, mais pendant deux mille ans, sous forme écrite seulement, les auteurs s'exprimant en d'autres langues pour leur vie quotidienne. Et ce n'est que depuis le XX°s que cette langue écrite, aussi savante que le latin et le grec ancien, est devenue une langue parlée tous les jours, avec les conséquences littéraires inattendues qu'on peut supposer.

Quel dommage que pareil ouvrage n'existe pas en français !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le choix de poésie hébraïque de l'entre deux guerres s'est fait sur l'oeuvre d'Uri Tsvi Greenberg (1894-1981). Considéré comme le plus grand poète hébreu du XX°s, Greenberg se place dans un antagonisme ouvert contre la poésie classique incarnée par Avraham Shlonsky et Natan Alterman. (...) Pour eux, le poème finement ouvré s'appuie sur l'esprit néo-classique et sur les subtiles propriétés mystiques du langage. Pour Greenberg, le poème hurle l'angoisse de son âme intime dans de longs vers déclamatoires réunis en de massives unités d'expression.
Ces effets poétiques puissants ne peuvent demeurer sans modulation. L'intensité prophétique et déclamatoire alterne, en fait, avec des poèmes de tranquillité lyrique et d'introspection. C'est particulièrement le cas du livre magistral de Greenberg de poésie du génocide [Holocaust poetry], "Les rues de la rivière" ; là, au milieu des grands cycles de poèmes qui s'attaquent aux assassins non-juifs [Gentile perpetrators] et qui évoquent des images de vengeance juive, il y a des poèmes pénétrants de confidence lyrique. "La maison de l'homme", poème choisi pour être analysé ici, appartient à cette veine.

p. 15
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Un mot enfin sur l'identité des commentateurs qui ont été rassemblés à la table où ces textes ont été placés. Ils représentent des autorités en littérature hébraïque dans les universités américaines, avec d'autres de même niveau venus d'Israël... La disproportion entre Américains et Israéliens répond au projet original, intitulé "Lire Israël en Amérique". La littérature hébraïque est maintenant la production culturelle de la société israélienne et nous souhaitions examiner quelle différence cela fait d'enseigner et d'étudier cette littérature en Amérique du nord plutôt que dans le pays qui l'a créée. (...) La position du commentateur, qui a été formé dans les universités américaines, enseigne à des étudiants américains, écrit en anglais dans des publications américaines, universitaires ou de vulgarisation, fait-elle la différence dans sa manière de lire un texte et même dans l'importance qu'il accorde à tel ou tel aspect du texte ?

pp. 9-10
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