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Critique de florigny


C'est écrit dessus, c'est rural et c'est noir. Mais, à ma grande frustration puisque j'attendais beaucoup de Benoît Minville, je constate que n'importe qui ne peut pas s'improviser Erskine Caldwell ou Franck Bouysse quand il s'agit d'écrire un nouvel épisode de Fantasia chez les ploucs.


La néo-ruralité a le vent en poupe, séduisante pour tous les citadins qui étouffent après 3 confinements dans les grandes métropoles entre télétravail aliénant, transports contaminants et béton concentrationnaire. La campagne est pour beaucoup synonyme de paradis, idée souvent renforcée par le souvenir de vacances enfantines heureuses et insouciantes au milieu de verts pâturages. On voit donc en conséquence fleurir bon nombre de romans ayant transplanté leurs intrigues dans les coins les plus reculés de l'hexagone. Benoît Minville s'est emparé - avant le covid - de ce créneau-porteur, en littérature comme ailleurs. le résultat m'est apparu décevant, hélas !


Je n'ai pas aimé ce dialogue ininterrompu, banal, plat, saoulant, inutilement étiré en longueur, qui met en scène des personnages auxquels je ne me suis pas attachée. J'ai à peine retenu leurs prénoms tant leur personnalité fade est esquissée et interchangeable. Je n'ai pas aimé le vocabulaire employé, constitué de miches, meules, crade, gratos, trouduc et autres chieries ou caïds, outrances vulgaires pour coller à l'idée que l'auteur se fait du genre noir. Je lui signale par ailleurs qu'on ne dit pas « une gare de treillage », mais « une gare de triage ». Détail. le style ? Simpliste, rapide, syncopé jusqu'à la caricature. Je n'ai pas aimé la vision qu'offre Minville de la Nièvre (ou de toute autre région sinistrée), où l'on ne croise que des péquenots rustres et frustes, des jeunes bouseux alcooliques qui résolvent la crise économique (évoquée en deux ou trois mots) en dealant. Tout ce que l'auteur nous donne à voir de la Nièvre, ce sont des packs de seize. Sans vouloir m'acharner, l'intrigue est ultra-light, les liens entre le passé et le présent flous, les coïncidences ou rebondissements, téléphonés.


Bref, un roman qui sonne faux, pour ne pas dire creux.
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