Yukio Mishima, voilà un homme bien singulier. Il est capable de belles et joyeuses métaphores pour décrire les paysages au milieu d'histoires violentes comme le prouve ce petit livre composé de deux nouvelles. D'une manière générale, ce que j'aime chez cet auteur c'est la dualité très présente chez lui et qui se retrouve également dans son pays. La différence étant que le Japon m'apparaît comme un mélange de bon et mauvais, de yin et de yang, qui a su trouver son équilibre là où l'écrivain vacille entre l'un et l'autre de manière instable. Ce qui explique sûrement sa fin tragique.
Je vais commencer par Martyre, quelques pages d'une enfance où le plus cruel et inventif fait figure de moule. L'excellence à tout prix, au point d'en faire des monstres. le Japon est très bon pour en créer d'horrible dans les mythes et légendes. Les enfants, les satans comme les nomment l'auteur, n'ont rien à leur envier. Après ma lecture du dernier évènement
le chef de meute tuant l'objet de son désir , c'est sans doute la nouvelle la plus troublante de Mishima et d'une violence inquiétante.
Ken n'est pas en reste, la cruauté est également au coeur du livre, différente, plus étoffée mais toute aussi présente. La compétition, l'(homo)sexualité interdite forment un cocktail détonnant dans l'esprit de ces jeunes, faisant ressortir le pire d'eux. La victoire au détriment de la stabilité de l'esprit.
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