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4,37

sur 1221 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un long récit bouleversant, très humain. Il y a quatre personnages de castes différentes et ils vont se retrouver, après une description de leurs parcours, dans la "ville" infernale pendant l'état d'urgence. Les existences décrites ne peuvent être totalement inventées et celles des deux tailleurs, en particulier, est terrible. Il faut beaucoup de grâce et de courage à ceux-là pour franchir toutes les étapes. C'est une très belle et très cruelle description de l'Inde; les odeurs, les couleurs, les mots et l'univers indien deviennent peu à peu familiers ...

Ce livre traite de l'arbitraire, de la fatalité. Il est compliqué d'avoir du recul face à ces tragédies dans ce pays sans règles, fou, mouvant comme un océan qui avale tout. Très fort.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Mais quel livre !!!!!! J'ai adoré, dévoré, rit, pleuré... surtout en refermant le livre parce que j'en aurais pris encore et encore... Un des meilleurs livres que j'ai lu dans ma vie !!! C'est, à mon humble avis, un véritable chef-d'oeuvre !
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Une fresque de l'Inde des années 1970, vue à travers le peuple.
Quelques personnages dont on suit les heurts et malheurs : Dina, jeune femme qui aurait dû avoir un avenir souriant mais que la mort de son père puis de son mari obligé à gagner sa vie comme elle peut. Les tailleurs Ishvar et Om qui travaillent pour elle. L'étudiant Maneck qui ne supporte plus sa résidence universitaire et s'installe chez elle comme hôte payant, le mendiant Shankar…. Et bien d'autres qui gravitent autour de ceux ci. Certaines des parties sont consacrées à l'histoire d'un personnage.

Le quotidien est souvent sordide, outre la faim jamais très loin, il y a la saleté, les vers, les cafards, la distribution d'eau intermittente. Également les relations entre les castes et particulièrement envers les intouchables totalement à la merci de la méchanceté des classes supérieures qui considèrent avoir droit de vie et de mort sur eux. Mendiants ramassés dans la rue et emmenés loin pour travailler contre un logement inconfortable et une maigre pitance.L'administration bien sûr corrompue qui échange droits contre stérilisation ou fait pire encore...

Et au dessus de tout cela la figure du premier ministre, jamais désignée nommément, Indira Gandhi. Il me semble qu'elle bénéficie en Occident d'une image assez positive , mais ce n'est pas le cas sous la plume de Rohinton Mistry. Légèrement ridicule, autoritaire, elle se déplace dans les campagnes pour prononcer de longs discours sur ses efforts en faveur des plus pauvres mais ses meetings ne déplacent les foules que parce que des rabatteurs viennent dans les bidonvilles promettre nourriture et argent à ceux qui montent dans les bus. Promesse même pas correctement tenue. Culte de la personnalité digne d'autres pays considérés comme dictatures, tricherie dans les élections, état d'urgence, Indira Gandhi à bien perdu de sa valeur à mes yeux.

On est souvent entre le rire jaune et les larmes comme dans cette scène ou un homme possédant deux singes qu'il nourrit comme il peut et un chien qui doit se débrouiller seul retrouve après avoir été embarqué pour un meeting, lesdits singes dévorés par le malheureux chien qu'il essaie alors s'étrangler.

Je conseille chaleureusement ce roman dans lequel on ne s'ennuie pas un instant malgré ses 882 pages. Et si vous connaissez un livre équivalent sur l'Inde de ces trente, quarante dernières années parmi les plus pauvres, je suis preneuse. Déjà il y a les deux autres titres de Mistry Un si long voyage et surtout Une simple affaire de famille que je retiens, mais ils concernent les classes intermédiaires.
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Pour se faire une idée de la vie en Inde, je pense qu'il n'y a pas mieux que ce roman passionnant sur la cohabitation entre les différentes couches de populations et leurs conditions de vie... Et bien que l'auteur ne nous épargne pas la noirceur et la misère d'un monde corrompu, les personnages font preuve malgré tout d'une bonne humeur contagieuse qui nous laisse percevoir de purs moments de bonheur au travers de tout ce chaos.
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On dit de ce livre qu'il est une fresque . C'est tout à fait ce que j'en pense. Les personnages sont bien campés , dans un décor bien décrit mais sans trop de minutie.
Cependant, on imagine sans peine la misère , la sueur et la crasse sans tomber dans le sordide.
Les personnages sont attachant et on voudrait qu'ils s'en sortent mais la fin est terrible comme la vie sait si bien l'être . C'est le destin de Maneck qui m' a le plus troublée , désarçonnée. Il m'a fallu réfléchir pour arriver à comprendre comment il a pu en arrive là.
Bref, ce livre est à relire, à prêter et à offrir.
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Une plongée passionnante dans l'inde des années 70 et 80 avec toutes ses dérives : politiciens et policiers corrompus, abus de l'état d'urgence, maintien du système des castes, mise à l'index des musulmans puis des sikhs, campagnes de stérilisation forcée, bidonvilles éphémères et plus généralement extrême pauvreté. A travers la vie de deux tailleurs intouchables, d'une veuve et d'un jeune parsi dont la famille vit la fin d'un monde, ce roman fleuve nous immerge dans une société malheureusement authentique, dans lequel j'ai retrouvé tous les ingrédients du roman documentaire " Bombay" décrivant pourtant une époque plus récente. le livre, bien écrit, est prenant, et ses 800 pages se dévorent sans qu'on ne les voit passer. Je vous en recommande la lecture, non seulement pour le caractère poignant de l'histoire racontée, que vous n'oublierez pas, mais aussi pour son ouverture sur une Inde que l'on a du mal à imaginer.
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Très belle fresque au travers de laquelle on découvre le visage complexe de l'Inde des années 70.
900 pages dévorées ! Très belle lecture réaliste.
C'est un roman bouleversant à la fois triste et violent, émouvant et cocasse.

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Un juste portrait de l'humanité.
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Si, comme moi, vous connaissez très peu l'Inde mais que vous avez envie de la découvrir, alors ce roman est fait pour vous.

Le voyage sera fait d'expressions fleuries, de couleurs, de parfums d'épices, et d'une envie irrésistible de chapatis (petits pains).

En revanche, le voyage aura un prix, celui de l'histoire complexe d'un pays, celui des vies de quatre personnages imparfaits, ballottés par le destin, implacable, et par leurs choix.

Une fois encore, je tombe KO sous les coups de la bêtise humaine, de la sombre folie qui s'empare de l'Homme qui reçoit quelques grammes de pouvoir. Je pleure les morts et leurs cendres ont un goût de sel dans ma bouche. Je hurle aux vivants de s'enfuir, loin, quitte à vivre au fond d'une grotte glacée de l'Himalaya.

Vous l'aurez compris, je suis pourtant d'un naturel optimiste mais à chaque fois que je lis des romans qui nous parlent d'une (triste) réalité, ici les années 70-80 en Inde et notamment l'état d'urgence de 1975 à 77, je ne peux m'empêcher, quelle que soit la beauté de l'histoire ou de l'écriture, de ressentir un profond écoeurement pour les dérives de l'âme humaine.

Quoi qu'il en soit, ce roman est très bien écrit et vaut la peine d'être lu, même s'il fait mal au coeur. (mal au coeur peut-être nécessaire pour que la phrase "plus jamais ça" ait un tout petit peu de sens)

Dina, Om, Ishvar et Maneck, j'ai souffert de ce que Rohinton Mistry vous a fait subir, bien qu'il ait écrit un chef d'oeuvre, et je vous aime.
Lien : http://oxybeurresale.canalbl..
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Fresque romanesque, l'Equilibre du monde, c'est Les Misérables ou Les Temps Difficiles de Dickens, transplanté dans le cadre de l'Inde contemporaine. Dans un pays en pleine mutation, prenant la voie d'une modernisation agressive, secoué par les troubles sociaux, inter-religieux, inter-castes, par la contestation politique, Rohinton Mistry nous fait partager, avec maestria, les destinés croisées d'une humanité attachante et laissée pour compte.

Comment ne pas être profondément touché par les tribulations d'Omprakash et de son oncle Ishvar, tailleurs de leur état, symboles de la foule innombrable des petites mains, de ses basses castes, “intouchables”, dont l'ombre même est considérée comme impure, condamnées à baisser les yeux, à effacer la trace de leur pas, corvéables à merci, traitées pire que des bêtes, réquisitionnées pour des travaux publiques, vendues comme des marchandises, stérilisées arbitrairement , victimes des lois liberticides de l'état d'urgence, de la corruption et de la violence à tous les étages de la société, de l'incurie généralisée, du logement insuffisant, de condition d'hygiène inexistantes? Et cependant, leur humilité, leur naïveté et la grande humanité de leur caractère, renforce, s'il est possible, l'empathie du lecteur. Comment passer sous silence la kyrielle de personnages inoubliables tels tante Dina, la veuve fière et indépendante, refusant la tutelle de son frère à la suffisance insupportable? Et Manec, l'étudiant échoué dans la grande ville, orphelin de ses montagnes natales; Shankar dit Ver de terre, le cul-de-jatte optimiste, ravi de se rendre utile; Rajaram le collecteur de cheveux, serial coiffeur et tapeur en série; Ibrahim le collecteur de loyer; et le chef des mendiants?

Rarement ai-je lu un roman, avec autant d'empathie pour ses personnages, de désespérance pour la misère profonde de leur existence. Jamais l'intérêt de la lecture ne s'est démenti. On est proprement et magistralement happé par cette fresque foisonnante, absurde, atroce. Merci monsieur Mistry, votre roman est un chef-d'oeuvre, dont on ne ressort, certes pas, indemne.
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