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sur 1208 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'équilibre du monde – Rohinston Mistry

L'équilibre du monde n'est qu'un désenchantement d'une population indienne à vivre son existence dans les années 70-80. Est-elle seulement meilleure aujourd'hui ? le film « Lion » qui fait référence à l'Inde et de 80 000 enfants disparus par an ne fait que nous dévoiler une inaptitude d'un gouvernement à privilégier ses semblables.

Pour revenir sur le livre, à travers des yeux de divers protagonistes et dans une écriture accessible et fluide, j'ai parcouru ce roman-fleuve de près de 900 pages avec consternation.

La misère et sa mendicité sont bien représentées comme la méchanceté d'un gouvernement et de sa corruption. L'arrogance des puissants, la brutalité policière, les castes et leurs niveaux sont eux aussi mis en exergue à travers une parabole de l'Inde de Rohinston Mistry.

Le peuple essaye de s'en sortir avec le ramassage d'ordure et de sa revente, du ramassage de cheveux comme des os humains où la simulation des douleurs lors d'accident et, ce pour avoir un maximum de roupies. Les castes ne pas bien définies et détaillées, car cela reste un roman et après recherche cela reviendrait à complexifier un domaine qu'ici l'auteur a souhaité plus léger.

L'amour quant à lui est celui d'une France qui n'a plus cour avec sa dote… La vasectomie comme la ligature des trompes fait partie du planning familial mis en place dans un état d'urgence avec l'emploi d'Incitateur créé et qui prend une place importante dans l'histoire.

Si le changement est en route, la population doit s'adapter et la destruction des logements donne à la précarité encore plus de précarité avec les habitants dans la rue, j'en passe et des meilleures.

Surtout ne pas tomber pas gravement malade dans une usine, car en cas d'inaptitude, le logement n'est plus assuré.
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Rohinton Mistry est un auteur canadien né à Bombay en 1952. L'équilibre du monde est son deuxième roman. Il y rapporte le quotidien d'indiens désargentés dans une mégalopole indienne des années 70 : deux hommes issus d'une famille de tanneurs, l'oncle et le neveu, Ishvar et Omprakash, réussissent grâce à la persévérance du frère d'Ishvar et du père d'Omprakash, à gravir les échelons du système de castes pour devenir tailleurs. On suit ainsi leur parcours de l'atelier protégé d'un ami de la famille aux bidonvilles des grandes villes. Chacune de leur rencontre est l'occasion pour l'auteur de dépeindre le quotidien difficile de ceux qui se battent contre le sort qui leur est imposé à la naissance. Dina, leur patronne, a refusé les prétendants fortunés suggérés par son frère aîné pour épouser un homme qu'elle aime moins favorisé. Son logement est géré par une mafia locale qui n'a aucun scrupule à pressurer les plus pauvres. On croise aussi le roi des mendiants, à la fois exploiteur et sauveur de ceux qui n'ont plus rien, pas même des membres en état de bon fonctionnement. Shankar, le cul-de-jatte, n'est plus seulement un handicapé pitoyable dans les yeux de Rohinton Mistry. Il devient une source d'inspiration distribuant son sourire à qui veut bien le recevoir. Rien n'est simple, rien n'est figé. L'étudiant Maneck, a priori plus chanceux, n'a pas non plus la vie facile. L'auteur dresse un tableau vivant, animé, humain d'une Inde très éloignée des clichés bollywoodiens. Il ne s'agit pas seulement de dénoncer les injustices sociales, il s'agit d'en montrer l'équilibre instable et précaire, l'imbriquement inextricable des situations et des relations. L'entraide, l'écoute, l'empathie ressortent victorieux de ce grand marasme. Lorsqu'elles font défauts des vies s'effondrent.

Rohinton Mistry a été primé pour chacune de ses publications. Incontestablement, il est un auteur à lire pour comprendre la société indienne la moins visible. Ses portraits sont toujours d'actualité et l'Inde des années 70's portent déjà en germe celle d'aujourd'hui.
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Fascinée par l'Inde, son histoire et sa culture, je n'ai bien évidemment pas su résister quand une libraire inspirée m'a chaudement recommandé L'Equilibre du monde. Sorti en 1995, ce roman digne des plus grands classiques de la littérature française raconte l'Inde des années 1970, sous l'état d'urgence mis en place par la Première Ministre Indira Gandhi – une époque que j'avais déjà eu l'occasion d'explorer, du côté des dirigeants, avec le sari rose, que je vous recommande également. Alors que le pays, encore exsangue de la partition avec le Pakistan, est gangrené par les inégalités et la corruption, la vie des pauvres gens se retrouve d'autant plus complexifiée qu'une grande campagne de stérilisation forcée est lancée. Victimes de choix, Ishvar et Omprakash, villageois intouchables de la caste des Chamaars (tanneurs), ne cessent d'être pris pour cibles par le gouvernement alors qu'ils tentent de survivre dans la grande ville, aux côtés de la veuve Dina, de l'étudiant Maneck et du mendiant Shankar.

Transcendant le système de castes, toujours en vigueur à l'époque, et notamment dans les campagnes comme le décrit l'auteur, ce récit replace les protagonistes au même niveau, une fois vaincues les réticences initiales des uns et des autres. La candeur de Maneck, descendu de ses montagnes, permet d'apaiser la méfiance de Dina, terrorisée à l'idée de perdre le peu qu'il lui reste depuis la mort tragique de son mari bien aimé. En s'appuyant les uns sur les autres, ils parviendront à recréer un peu de bonheur dans ce pays exsangue traversé par la folie des hommes.

L'histoire de chaque protagoniste est tragique à sa façon, reflétant systématiquement la société indienne de l'époque, ses préjugés, son fonctionnement archaïque, sa volonté de modernité et sa corruption enracinée. Rien n'est jamais acquis pour ces différents personnages, même pour Maneck, pourtant le plus aisé d'entre eux. Leur histoire bouleverse, questionne et remue, et on plonge tête la première dans ce roman d'une rare intensité, un voyage au coeur de l'Inde contemporaine, dans toute sa vérité, sa noirceur et sa beauté. A lire absolument.
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Un livre ou il fleure bon la vie . Dans cette Inde moderne qui oscille entre l'extrême pauvreté et l'opulence les personnages qui se croisent , interagissent nous font voyager vers cette terre emplie de parfum et de rêve
en savoir plus
https://unlivrequejaime.lepodcast.fr/lequilibre-du-monde-de-rohinton-mistry-un-livre-que-jai-aime
Lien : https://unlivrequejaime.lepo..
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A travers un style poétique et détaillée l'auteur nous fait découvrir toutes les nuances de la culture indienne dans ce roman. de la pauvreté et la précarité la plus complète des basses castes à l'opulence et l'inhumanité des hautes castes en passant par la corruption et la brutalité de la politique, ainsi que la débrouillardise et l'entraide du peuple. On est projeté dans une société incompréhensive à travers des périples extraordinaires au sens où ils semblent inconcevables ici. Les personnages révèlent leur nature à la fois égoïste et immensément bienveillante. Ce roman dégage un grand sens d'humanité au coeur d'une société hiérarchisée et cruelle.
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C'est une chronique vivante et passionnante de la société indienne des années 40 aux années 70.
A travers les destins croisés des intouchables, les tailleurs Ishvar et Om, de Manek, jeune étudiant de bonne famille et de la superbe Dina, couturière parsie, le roman permet d'appréhender les archaïsmes, les violences, les misères et aussi les changements à marche forcée de cette société indienne « démocratique »encore immature.
Non sans ironie mais avec la dureté qu'inspire l'arbitraire, la critique du système politique et de ses tenants - avec le paroxysme de l'état d'urgence - est une constante du roman.
Alors de quel équilibre s'agit-il?
A l'échelle du pays, le contrôle des masses passe par le maintien de l'équilibre entre espoir et désespoir.
A titre individuel, « le secret de la survie réside dans l'équilibre de l'espoir et du désespoir, dans l'amour du changement. »
Savoir s'adapter en toutes circonstances, au risque de chuter.
J'ai beaucoup aimé ce roman original, à la fois dur, violent, fataliste mais avec quelques nuances d'espoir placées dans le coeur de l'homme.
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En toile de fond l'Inde des années Indira Ghandi, des vies entrecroisées appartenant à différentes castes et milieux.. Une société violente, brutale, profondément injuste. Sidérant. Les aventures à rebondissement des personnages, très attachants et finement dépeints sont captivantes. A lire absolument
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En 1975, en Inde, dans un train, se trouvent trois personnages, Ishvar Darji, tailleur, Omprakash Darji, dit Om, tailleur lui aussi, son neveu, et Maneck Kohlah, un jeune étudiant. Une accélération impromptue du train provoque une chute des livres que transporte Maneck sur Om ; les trois personnages font ainsi connaissance. Ils se rendent compte qu'ils vont exactement au même endroit, chez Mrs Dina Dalal. Les tailleurs vont y travailler car elle vient de créer une petite entreprise de couture, tandis que Maneck sera un hôte payant. En effet, Dina, malgré un frère riche et prospère, manque d'argent et veut conserver son indépendance. Ensuite, on va remonter le temps dans les premières années de l'indépendance de l'Inde, à la fin des années quarante et au début des années cinquante, pour observer les jeunes années de Dina en ville ainsi que celles d'Ishvar, dans un village pauvre à l'écart des métropoles. ● C'est une fresque fascinante, très romanesque et aussi très réaliste, qui porte à la fois sur un pays et sur trois familles : les Darji, les Schroff-Dalal et les Kohlah. On y voit combien le système des castes, au moins dans les campagnes, autorisait tous les abus de pouvoir des hautes castes, sous prétexte de l'« équilibre du monde » : une place pour chacun et chacun à sa place. ● Mais « l'équilibre » du titre reçoit d'autres définitions dans le roman, comme : « ‘ Il faut parfois utiliser ses échecs comme marchepieds vers le succès. Maintenir un bon équilibre entre l'espoir et le désespoir. ' Il s'arrêta, considérant ce qu'il venait de dire. ‘ Oui, répéta-t-il. Au bout du compte, tout est une question d'équilibre.' » ● On se rend compte aussi de l'autoritarisme du régime indien sous le gouvernement d'Indira Gandhi (dont j'avais pourtant une image plutôt positive), et tout spécialement sous l'état d'urgence et le « MSI » (Maintien de la Sécurité Intérieure) des années 1975-1977, qu'elle décréta pour être en mesure de conserver le pouvoir. Cet état d'urgence a autorisé tous les abus, toutes les corruptions, toutes les violences. ● La première ministre est ridiculisée dans les meetings qu'elle tient en forçant des milliers de pauvres hères à y assister pour faire nombre. ● le roman montre avec brio la vie des « gens ordinaires » broyée à la fois par les hautes castes et par le gouvernement, la police et tous leurs affidés. C'est ainsi par exemple que sous prétexte de limiter la population, des stérilisations forcées furent réalisées à grande échelle, ou encore, sous prétexte de l'embellissement des villes, on démolit les bidonvilles à tour de bras et sans préavis, jetant leurs habitants dans la rue du jour au lendemain. « Tu ne comprends donc pas ? Pour eux, nous sommes moins que des animaux. » ● Une ironie féroce est parfois utilisée par l'auteur : « Certaines blessures sont si banales que ça ne marche plus. Par exemple, arracher les yeux d'un bébé ne rapporte plus automatiquement d'argent. Des mendiants aveugles, il y en a partout. Mais aveugle, avec les orbites vides, des trous à la place des yeux et un nez coupé – pour ça, n'importe qui paye. Les maladies aussi, c'est pas mal. Une grosse tumeur sur le cou ou la figure, d'où suinte du pus jaune, ça marche très bien. » ● J'ai appris beaucoup de choses que j'ignorais sur cette période dans ce pays. Mais le livre n'est pas didactique, c'est un vrai roman, d'une ampleur et d'une flamboyance magnifiques. On ne voit pas passer les 880 pages, on ne s'ennuie pas une seconde, car l'auteur est un conteur hors pair. Il donne d'ailleurs une sorte de définition du récit : « Veillait-il à agencer les événements spécialement pour elle ? [Maneck raconte sa vie à sa mère.] Peut-être pas – peut-être que le fait même de raconter créait un dessin naturel. Peut-être les êtres humains possédaient-ils ce don de mettre de l'ordre dans leurs existences désordonnées. » ● Les personnages, fort bien décrits, complexes, riches, sont extrêmement attachants, y compris les personnages secondaires, comme le mendiant Shankar, le Maître des mendiants, Ibrahim le collecteur de loyers ou encore les parents de Maneck. ● C'est aussi une réflexion sur la précarité de la vie, sur l'impossibilité du bonheur qui pourtant n'empêche pas de rester au moins fataliste dans l'adversité. « La vie ne garantit pas le bonheur. […] Tout finit mal. C'est la loi de l'univers. […] En ce qui concerne les êtres humains, les seuls sentiments valables qu'ils puissent nous inspirer sont l'étonnement, pour leur capacité à supporter l'adversité, et la tristesse, car ils n'ont rien à espérer. » Car Dieu nous a abandonnés : « Maintenant je préfère croire que Dieu est un géant qui fabriquait un patchwork. Avec une infinité de motifs. Et le patchwork a tellement grandi qu'on ne peut plus discerner le modèle ; les carrés, les rectangles et les triangles ne s'emboîtent plus les uns dans les autres, tout ça n'a plus de sens. Alors Il a abandonné. » ● de plus, cet ouvrage est particulièrement bien traduit. ● Je remercie l'ami babeliote @traversay qui m'a recommandé ce livre superbe, qu'à mon tour je recommande vivement.
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L'équilibre du Monde - Rohinton Mistry - le livre de Poche - en librairie depuis le 20 juin 2001 - Donné en conseil de lecture par Gislaine Piegay - Professeure de Français - Institution Saint-Charles - Vienne (Isère) :

Voici le grand roman de l'Inde contemporaine, réaliste, foisonnant, inspiré – traversé par le souffle d'un Hugo ou d'un Dickens. L'histoire se déroule au cours des années 1970 et 1980.
Dans le même quartier vivent des personnages venus d'horizons très divers : Ishvar et Omprakash, les deux tailleurs – des «intouchables» – ; Dina, la jeune veuve, qui, pour survivre, se lance dans la confection à domicile ; Maneck, descendu de ses lointaines montagnes pour poursuivre ses études ; Shankar, le cul-de-jatte, exploité par le maître des mendiants. Bien d'autres encore… À travers les heurs et malheurs de leurs existences, Rohinton Mistry, romancier anglophone né à Bombay, brosse une fresque qui est à la fois l'odyssée d'une nation et une parabole de la condition humaine. Un roman-fleuve qui nous emporte irrésistiblement.

"Je viens de fermer la 882ème et dernière page de ce livre...Le livre le plus terrible que j'ai jamais lu...Un livre d'une indicible beauté...d'une ineffable douleur...dont on ne peut sortir indemne...Le livre que chacun devrait lire...". Gislaine Piegay.

Merci infiniment Gislaine Piegay de nous recommander ce livre. Il y a des auteurs à lire et à relire ! Cet ouvrage en fait partie ! Bonne lecture à vous toutes et à vous tous.

Lien : http://binchy.canalblog.com/..
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Une incroyable fresque historique qui emporte vraiment avec plaisir malgré l'épaisseur du roman. Malgré des scènes difficiles et un un contexte historique et social pesant, de nombreuses scène donne à sourire voire rire et une saveur douce amère ressort de nombreuses scènes. Une grande justesse je pense
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