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Critique de Laurent81


Ce ne sont pas les "je me souviens" de Georges Perec. Mais du Modiano pur jus, toujours avec cette interminable quête de sa recherche du temps perdu, ce travail de reconstitution de la mémoire comme un puzzle que l'on tente d'assembler cinquante ans après. Qu'est-ce qui relève de la mémoire, qu'est-ce qui relève du rêve ou de l'imagination ? On ne saurait le dire mais est-ce si important ? Modiano nous entraine, d'un pas lent dans les quartiers de Paris, dans les cafés, toujours les cafés (des cafés ouverts, avec des clients dedans, assis à table et fumant une cigarette, si si, je vous jure !!) et en le suivant dans ses pérégrinations, on croise des passants, des passantes que l'on retrouve ailleurs, dans un autre quartier, quelquefois éloigné. Des petits bouts de vie qui vont s'imbriquer dans la sienne pour un temps, puis plus tard au hasard de la vie. Il semble y avoir de la nostalgie chez Modiano, un regard sur son adolescence vu depuis aujourd'hui à l'aide du futur antérieur (quelle belle jeunesse on aura eue). Ses sentiments pour les six femmes qui composent ce récit ne sont jamais exprimés, tout juste suggérés, quelquefois complètement occultés. J'aime sa solitude,son humilité, son côté introverti qui transparaît dans nombre de ses romans. Je termine avec ce couplet des Passantes que chantait Brassens car j'y ai pensé plusieurs fois en cours de lecture.

"Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir"

Challenge multi-défis 2021.
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