Je relis souvent «
Je me souviens » de
Georges Perec.
D'abord, parce que beaucoup de ce dont il se souvenait, je m'en souviens et qu'ainsi je replonge avec plaisir dans des images « inessentielles » de mon passé.
Tenez, j'avais une amie qui vendait des bijoux Burma qui s'en souvient de ces bijoux ? Ou, je conserve quelques précieux « Signes de pistes » que tous les gamins lisaient autrefois mais je ne les prête jamais…
Et puis, surtout j'adore ce recueil parce que cette liste en dit tellement sur ce qu'il aimait : le cinéma, le Jazz, la variété française, le tour de France et le cyclisme, Paris… Ce furent les loisirs de nos parents, un peu des miens aussi.
Certaines associations d'idées ne parlent qu'à ceux qui se souviennent, justement. Ainsi en note 341, Perec se souvient de Jean Constantin et dans la suivante de Moustache, deux corpulents chanteurs qui se ressemblaient effectivement.
Et puis, c'est aussi, au fond, une sorte de sociologie par le petit bout de la lorgnette de l'après-guerre jusqu'aux années 60.
Pour les plus jeunes, une lecture avec son portable pas trop loin aidera pour écouter la clarinette de Woody Herman ou la voix de Joseph Gandour dit Reda Caire
Perec était un immense nostalgique et moi aussi. D'ailleurs, tenez,
je me souviens surtout qu'il fut mon voisin et que c'est vraiment dommage qu'il ne le soit pas resté beaucoup, beaucoup plus longtemps.