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Critique de Goeland2


Le narrateur a dix-huit ans en 1962. Il a fui Paris pour une ville proche de la Suisse, non désignée mais qui est semblable à Annecy, par peur de la conscription pour la guerre d'Algérie. Il rencontre une jeune femme éthérée, Yvonne, qui a joué dans un film et qui rêve mollement de devenir actrice. Souvent accompagnée de René Meinthe, un homosexuel provocateur et excentrique, elle se laisse entraîner dans des soirées louches et participe à un concours d'élégance qu'elle remporte. le narrateur, qui se fait désormais appeler Comte Chmara, partage la chambre d'hôtel d'Yvonne, qu'ils ne quittent qu'avec regret pour suivre Meinthe dans ses nuits parfois mystérieuses. Elle veut être actrice, Chmara, être écrivain. Il organise leur départ en Amérique sur les traces de Marylin Monroe et d'Arthur Miller
Dans ce livre qui est son quatrième roman, Patrick Modiano, se pose dans une ville moyenne de province, triste en hiver avec ses militaires qui transitent en gare et ses notables qui s'ennuient, de villégiature et plus animée en été avec ses soirées mondaines et ses touristes plus ou moins conventionnels.
Yvonne et Chmara sont pris de torpeur, en apesanteur. Quand Yvonne emmène Chmara chez son oncle, garagiste dans un faubourg de la ville, un calme les envahit : « Une nouvelle vie aurait pu commencer à partir de cette nuit-là. Nous n'aurions jamais dû nous séparer. Je me sentais si bien entre elle et lui, autour de la table de jardin dans ce grand hangar qu'on a certainement détruit depuis ».
Dans ce roman, plus que dans le suivant « Livret de famille », plus directement autobiographique et factuel, Patrick Modiano installe son style et sa magie qui s'épanouiront totalement à partir de « Rue des boutiques obscures ».
Ce livre, tout en atmosphère, donne envie de revoir Annecy, son lac, ses ombrages, ses avenues, si délicieusement décrits.
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