La situation était vraiment merdique. Pire que dans la plupart des cas d’enlèvements : des témoins incertains, une vidéo surveillance manquante, pas d’indice clé et peu de temps.
Les exclusivités vous valaient des louanges éphémères. Votre scoop sort en même temps chez le concurrent ? Partie nulle, mais c’est une victoire « morale ». Mais se faire devancer par un autre journal – perdre – eh bien… malheur au journaliste qui avait manqué une nouvelle.
Les rédacteurs étaient impitoyables.
Quand on vivait au rythme du crime, on dépendait de ce qui sortait des émetteurs radio.
Parce qu’elle s’était blessée au bassin à l’adolescence, les médecins avaient déclaré qu’elle ne pourrait jamais avoir d’enfant. Mais elle avait refusé de les croire. Elle avait refusé de perdre espoir. Elle avait supplié Dieu de la laisser avoir un bébé ; elle avait plaidé que si le ciel le lui accordait, elle ne demanderait plus jamais rien d’autre.
Tout devait être parfait. Ils étaient si proches de la vie dont elle rêvait, la vie qu’elle méritait. Bientôt, ils auraient quitté cette ville du mensonge pour les rives du paradis, comme dans une vieille chanson qu’elle connaissait.
Nous sommes dans une guerre du tirage. Si nous perdons, c’est la mort du Mirror. Nous obtenons de cette manière une publicité que nous ne pourrions pas acheter.
Même si elle n’avait jamais caché le fait qu’elle détestait travailler au pupitre des affaires criminelles de soir et que tout le monde savait qu’elle en arrachait lorsqu’elle devait couvrir les nouvelles de dernière heure, elle lui laissait toujours une note de suivi des événements de la soirée. Sauf cette fois-ci. Ça ne collait pas.
Les choses ne marchent pas toujours comme on veut.
Elle sourit à Dylan et le berça doucement. Son cœur brûlait d’amour pour lui, pour Lee, pour leur vie ensemble. Ce n’était pas parfait. La période sombre avait mis leur mariage à rude épreuve. Les temps difficiles avaient grevé leur compte en banque. Mais les choses allaient mieux désormais.