Pupa, tome 3

-On l'a échappé belle...
-Monsieur... Je crois que j'ai fait un peu pipi dans mon pantalon...
-Moi, je crois que j'ai fait un peu caca...
-Hein ?!

Je ne dois pas devenir père. Je l'ai toujours pensé, et je le pense encore. Il y a des gens qui ne devraient jamais devenir parents. Ceux qui sèment le malheur autour d'eux, intentionnellement ou pas, ne devraient jamais fonder de familles. Lui, il a tout cassé autour de lui. Alors moi qui suis son fils, vous me me voyez en père de famille ? Je ne peux pas l'imaginer. Je ne le veux pas. Bah quoi, il suffit de voir ma tête. Je lui ressemble tellement.

Ce papillon a toujours été à mes côtés, mais il a voulu partir en me laissant seul. Alors je lui ai arraché les ailes.

Ah... Comme c'est beau... Les plaies tuméfiées reluisent dans les ténèbres comme des vers de terre. Tout ça, c'est de l'amour. C'est ma façon à moi de t'aimer.

N'ayant jamais été aimé, il ne savait comment aimer à son tour.

Utsutsu était le premier être qui lui était lié par le sang. Un enfant à lui... Il ne pouvait pas ne pas l'aimer. Mais ça ne l'empêchait pas d'éprouver de la jouissance en voyant son fils se faire écrabouiller comme une larve.

Il était une fois un garçon surnommé ''le ver de terre''. Le malheureux n'ayait jamais connu sa mère car il avait été abandonné à sa naissance dans les toilettes publiques. Alors qu'il vivait dans un orphelinat, il a été repéré et adopté par un certain Genjuro Imari. En découvrant le garçon, son adoptant lui a dit ''Tu seras une oeuvre d'art magnifique''. Mais le garçon n'a connu que l'enfer auprès de l'homme qui l'a emmené sur son île privée sans lui révéler le sort qui l'attendait. C'est ainsi que le garçon a été fouetté durant des années. L'homme aimait peindre le dos du garçon recouvert d'innombrables plaies dues aux coups de fouet, et il ne cessait de lui répéter ''C'est par amour que je fais ça''... Mais par un beau jour sans nuages, l'homme trépassa et le garçon libéré. Il quitta alors l'île et changea de nom. Et depuis, le souvenir de son douloureux passé s'estompa. Mais parfois, les anciennes blessures se réveillaient, lui faisant comprendre que la vue du sang et les cris de terreur lui procuraient du plaisir. Surtout lorsqu'ils provenaient d'êtres chers.

Le monde est rempli d'absurdités.