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Anna Moï offre avec ses nouvelles un enchaînement de tableaux qui alternent sans cesse entre légèreté et gravité.
Des merveilles d'écriture parsèment tout le livre:
" le Viêt-nam et le dernier pays où les sirènes viennent embrasser les pieds des hommes, où les jeunes filles de quinze ans survivent aux cages à tigre et où nous serons peut-être un jour protégés de notre propre barbarie." Elle évoque ainsi une amie qui fut enfermée au bagne pendant la guerre. "Je vous attends depuis deux ans, deux siècles, deux millénaires. Voyez-vous, j'ai perdu un peu la notion du temps." Il faut lire la nouvelle "Alias" , sur l'éclectisme des Vietnamiens à travers la figure de son père.
Ou encore "Parfum de pagode", où la narratrice prend possession de vous pour vous conduire au territoire des Sept pagodes.
En plus, la première nouvelle s'ouvre sur une scène dans une piscine en France, dans le Gers dont je suis originaire, un joli clin d'oeil .
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C'est la première de couverture qui a capté mon regard.
La photo est magnifique.
Blonde et vert pâle, traversée de fines flèches ombrées.
On entend murmurer l'eau, chuchoter la rizière.

Un roman qui se lit comme un carnet de voyages, instantanés de vie, pensées annotées, souvenirs épars.
Une plume légère, cristalline, pluie tiède et bienveillante.

Il manque peut-être un liant pour asseoir le tout.
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Une série de tableaux de la vie du Viêt-nam d'après la guerre, des tranches de vie, des récits toujours empreints d'un humour sous-jacent. Tel pourrait être le résumé de l'ouvrage d'Anna Moï intitulé : «La nostalgie de la rizière .

Sans doute, le vocable de nostalgie peut apparaître impropre à évoquer une période de l'histoire du Viêt-nam marquée par d'interminables souffrances provoquées par les conflits successifs. L'auteure réussit à introduire dans ces scènes d'une vie pas tout à fait quotidienne des souvenirs plus légers :
« Dans les tunnels de Cu Chi, au plus fort de la guerre, entre deux alertes aériennes, on faisait du théâtre et du chant. La guerre est une période de création artistique intense, car face à la souffrance, l'hormone du bonheur doit être à tout prix stimulée. le chant, ainsi que toutes les formes d'art, ont sauvé les Vietnamiens du malheur. »
Anna Moï évoque le sort d'une amie enfermée au bagne de Poulo Condore tristement célèbre à cette époque, pour tentative d'attentat sur un bâtiment public. La description de l'état actuel de cette amie surprend : « Elle habite aujourd'hui une campagne proche de Saigon(…), le Viêt-nam est le dernier pays où les jeunes filles de quinze ans survivent aux cages à tigres et où nous serons peut-être un jour protégés de notre propre barbarie. »

On décèle dans cet ouvrage, comme dans ceux d'autres écrivains vietnamiens, la poursuite d'un but commun : restituer aux yeux d'un lecteur pas forcément averti des détails de l'histoire la force de ce pays, la beauté de ses traditions, sa capacité formidable de résilience. Cet objectif est largement atteint, ce qui nous conduit à recommander vivement la lecture de cette auteure.

Lien : http://www.bretstephan.com
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La beauté ! C'est le mot qui vient en premier à la lecture de ces trente-sept petites nouvelles, qui n'en sont pas, en fait. Plutôt que des nouvelles, ce sont des notes, de voyage le plus souvent, ou bien écrites pendant des moments de désoeuvrement, au fil du temps, en désordre. Toutes parlent de la vie de l'auteure, de ses rencontres, avec des amants d'un jour (ou d'une nuit), avec ses enfants parfois, avec ses souvenirs toujours. le Viêtnam (l'extrême-sud), la France, la nostalgie est omniprésente, qu'il s'agisse de l'un ou l'autre pays. Entre les deux mon coeur balance, comme dit la chanson. Poésie des images, douceur des mots, et par-dessus tout un humour fait d'une extrême connaissance de ce qui fait mouvoir et s'émouvoir hommes et femmes de tous âges. Un petit bijou, qui ravira les amateurs de perles rares…
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Nostalgie de la rizière est un livre à l'écriture peu orthodoxe. Alternant les périodes d'euphorie et la douleur diffuse d'un pays au tournant de la guerre, Anna Moï nous fait partager trente-sept anecdotes évoquant sa vie au Viet-Nam. Dans ces récits autobiographiques sous forme de notes de voyage, l'auteure évoque ses rencontres, ses passions du moment, ses enfants... Des souvenirs parfois légers, parfois violents mais jamais dénués d'un humour bien particulier.

Cet ouvrage est d'une étonnante puissance évocatrice dont le but principal est de faire comprendre au lecteur quelle est la force de caractère du peuple vietnamien. Malgré la période troublée par des conflits successifs, on perçoit un engouement partagé pour l'optimisme et un incroyable élan artistique.

La nostalgie est omniprésente. Une sorte de mélancolie ambiante qui donne une atmosphère singulière au livre. On a comme l'impression de voyager au fil de l'eau, de descendre une calme rivière en pirogue. Malheureusement, je voyage a fini par m'ennuyer. Arrivée à la moitié du livre environ, j'ai décroché et j'ai décidé d'arrêter ma lecture.

Je pense que ce livre n'est pas fait pour être lu d'une traite. Par bribes au gré des envies, on saisi probablement bien mieux la beauté du texte, c'est pourquoi je n'y renonce pas et le garde pour le moment à portée de main.
Lien : https://mallysbooks.blogspot..
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Il est écrit "Nouvelles" sur la couverture, mais Nostalgie de la rizière n'est pas vraiment un recueil de nouvelles. Il s'agit plutôt d'un recueil de souvenirs. Ou une succession de tableaux et de paysages. Chaque histoire ne fait que quelques pages et se lit très bien toute seule. En fait, j'ai lu ce recueil de manière peu orthodoxe : il s'intercalait entre la lecture d'autres romans plus imposants et plus linéaires, je prenais un chapitre au hasard en faisant la queue, un autre pendant une pause au travail... C'est un livre où on peut piocher et papillonner, y trouver des moments de respiration entre deux autres lectures.

Nostalgie de la rizière évoque le passé et sa douleur diffuse, thème récurrent de la littérature vietnamienne traduite en français, mais cela parmi mille et une autre choses, comme la couleur rouge de la terre, une petite marchande de tofu, ou l'eau des jarres qui croupit. Ce ne sont que des petites histoires, des notes de voyage, des souvenirs personnels, de menus détails. L'histoire d'un petit garçon qui vend un cochon pour pouvoir aller chanter au conservatoire, le chemin pour aller à la Pagode des parfums ou Saigon à 4 heures du matin.

Ca n'a l'air de rien. Mais en racontant ces petites choses, en esquissant ces fragments de vie avec une écriture qui mélange poésie et simplicité, et un ton d'une grande douceur, l'auteure dresse un tableau du pays plus évocateur et plus charnel qu'il n'en parait à prime abord. C'est en tout cas celui qui m'a le plus émue parmi toutes les lectures que j'ai faites. Car j'y ai retrouvé un état d'esprit que je n'ai vu que chez ma grand-mère et certaines de mes rencontres pendant un séjour là-bas : un mélange d'humour, de volonté cachée derrière un sourire discret et de nostalgie douce-amère. Anna Moï y raconte son Vietnam, mais un Vietnam qui touchera tous les lecteurs sensible à la beauté diffuse.
Lien : http://www.exploratology.com/
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