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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Souvenez-vous, j'avais déjà beaucoup aimé La onzième plaie, le premier roman d'Aurélien Molas, paru en 2010. Je n'avais d'ailleurs pas été la seule, puisqu'il avait récolté une belle moisson de prix littéraires dont le Prix Polars Pourpres Découverte, le Prix raisin noir et Prix raisin noir des lycéens, le Prix Sang pour Sang polar 2010. Avec Les fantômes du delta, ce jeune auteur revient en force. Un deuxième roman comporte toujours un risque, on vous attend au tournant, le lecteur pourrait être déçu. Soyez rassurés, ce polar est à la hauteur du précédent, différent mais tout aussi dérangeant et passionnant ! Une fois ouvert, vous ne pouvez plus quitter ce delta… ces 500 pages se dévore d'une traite.

Une fois n'est pas coutume, je vous propose une très bonne chronique de mon amie Christine ((Blog : Bibliofractale) à laquelle j'adhère en tout point , je ne pourrai pas faire mieux…

Nous sommes dans le delta du Niger. Une des zones les plus polluées de la planète.
Exploitée par les grandes compagnies pétrolières qui s'en moquent comme d'une guigne que le pétrole infiltre tout. Qui n'en ont rien à faire de ruiner l'économie locale. Ou de pousser au désespoir puis à la révolte paysans et pêcheurs, qui sont chaque jour plus nombreux à gonfler les rangs des fantômes du Delta : ceux dont on ne voit plus qu'une ombre, mais qui sont prêts à tout pour survivre.
C'est là que vit le père David. Un prêtre de 68 ans aux convictions marxistes vacillantes, responsable d'un orphelinat. Une femme se présente un soir pour abandonner une petite fille.
Oui mais pas n'importe quelle petite fille.
Elle est, d'une part, la fille de David. Et elle est, d'autre part, « pas comme les autres ». Si le père David ne la protège pas, elle risque d'être victime des superstitions locales, comme des milliers d'autres enfants dits différents.
Pour le père David, il est impossible que ce bébé soit le sien. Les dates ne collent pas. Mais il recueille tout de même l'enfant.
Sans savoir en quoi elle est différente.
En ignorant que cette différence est âprement convoitée.
En raison de sa valeur marchande, certains n'hésiteront pas à tuer pour la kidnapper.
Comme les dirigeants du M.E.N.D. (mouvement pour l'émancipation du delta du Niger). Considérés comme terroristes par le gouvernement du Nigeria, ils voient en la petite Naïs un moyen d'obtenir des millions de dollars pour financer leur lutte.
Plus de cent millions de dollars. C'est ce que certains organismes de recherche sont prêts à payer cash. Même à des terroristes.
Ce que le gouvernement ne peut tolérer. Cet argent, c'est à lui qu'il revient.
Pas question que des ennemis de l'État touchent à la petite fortune que représente ce bébé, pas question que le M.E.N.D. devienne chaque jour plus fort.
Lorsqu'arrivent Jacques Rougée et Benjamin Dufrais, deux médecins en mission humanitaire pour Médecins Sans Frontières, ils ne savent pas encore dans quel piège ils vont tomber.
Et le sait encore moins Megan, jeune infirmière de Chicago, elle aussi hantée par ses propres fantômes, quand elle va les croiser.
Qu'est-ce qui peut justifier autant de morts autour de Naïs ?
Quel est ce secret dont l'enjeu est un bébé ?

Oubliez les thrillers abracadabrantesques, aux intrigues capillotractées, à la mécanique aussi subtile qu'un Caterpillar dans un champ d'orchidées.
Ceci est un vrai bon roman. Que dis-je ? Un vrai excellent roman.
Utilisant certes les éléments du thriller, mais insérés dans une trame autrement plus effrayante, autrement plus cynique, autrement plus sordide que toute fiction : le monde actuel.
Aurélien Molas attire notre attention sur une actualité qui devrait tous nous concerner.
Multinationales qui pillent et polluent sans vergogne, états laxistes ou voyous, misère de peuples prêts à tout pour retrouver une certaine dignité. Trafics, exploitations (du sol ou du vivant), violences, tout est bon pour remplir les caisses et oublier toute forme d'honneur ou de morale.
Les quelques humains de bonne volonté ne sont pas exempts de défauts ou de faiblesses. Mais qui l'est ? de plus, on apprendra relativement peu de choses de leur passé, et quelle importance ?
Seule compte la période allant de 2003 à 2010 et la manière dont ils la traverseront. Dans la peur, la fuite, la corruption, la lutte.
Dans l'espoir aussi.
On suit tour à tour les différents personnages, pour mieux entrer dans cette histoire aux multiples facettes.
Écrit sous la forme de très courts chapitres, comme autant de scènes fortes, comme autant d'instantanés capturant dans les moindres détails un élément de l'histoire, ce roman s'anime tel un folioscope pour laisser en persistance rétinienne après la dernière page une fresque épique, pleine de bruits, de sang, de sursauts de révolte ou d'abattement.
Rien de manichéen.
Et rien que les faits.
Pour être bien documenté, c'est sacrément bien documenté.
Moins noir que « la onzième plaie », différent également, mais tout aussi dérangeant et passionnant, un roman ambitieux et qui va droit à l'essentiel.
Construction parfaite, personnages crédibles, quelques traits d'humour comme seuls en sont capables ceux qui côtoient la mort tous les jours, ce livre pointe du doigt tous les chancres purulents qui sont la plaie de cette planète en général, et de l'Afrique en particulier.
Sans en rajouter, sans trop en faire, ce qu'il se passe tout au long des pages pourrait être à la Une du journal d'aujourd'hui.
Il est indispensable d'ouvrir l'oeil. Ce roman prouve que la littérature, sortie des autofictions ineptes et des thrillers formatés, contribue de belle manière à réveiller le lecteur.
Après avoir lu « La onzième plaie », je vous avais prévenus : « Attention, talent ! »
Je confirme.
On peut allier plaisir de lecture et lecture intelligente. Cela arrive, en voici la preuve.


Lien : http://bibliofractale.over-b..
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Le Nigéria : Pays sous l'emprise des compagnies pétrolières, où règne la corruption, la violence et la manultrition de la population. Benjamin et Mégan font parties de Médecins Sans Frontières et se retrouvent au Nigéria. Ils croisent Naïs une fillette à la maladie rare, qui engendre malgré elle une longue route de violence et de sang. En effet, la particularité de sa maladie fait d'elle un objet de convoitise pour le gouvernement, le MEND (groupe dit terroriste contre le gouvernement) et des autres pays.

Aurélien Molas nous livre ici un thriller au contexte géo-politique tendu, qui je l'admet, m'est complétement inconnu. En effet, je ne me passionne pas particulièrement à l'Afrique, encore moins au Nigéria et je suis donc ravie d'en apprendre un peu plus grâce à ce livre.
Même si l'histoire racontée ici est une fiction, l'auteur a intégré quelques éléments véridiques pour étoffer son récit : notamment les personnages du MEND ou encore la maladie de Naïs (dont je ne dirais rien de plus pour laisser une part de suspense !). Aurélien Molas nous livre donc un polar certe, mais extrêmement bien documenté.

Le livre se présente sous forme de nombreux chapitres (166 au total !) mais rassurez vous, ceux ci ne font qu'une page ou deux. Cela représente tout de même un sacré pavé de plus de 500 pages ! Malgré tout, ce livre se lit bien et j'ai été capté du début à la fin !
Et poutant ce n'était pas gagné ! J'avais un peu peur que ce soit une lecture compliquée et chiante (à la base, je l'ai lu pour le boulot) mais au final, j'ai appris des choses et le rythme m'a tenu en haleine jusqu'au bout !

A savoir qu'il y a pas mal de personnages et il faut mieux les mémoriser dès le début, car certains reviennent en cours de route ! Mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier à sa juste valeur ce livre fort !

On ne ressort pas indemne de cette lecture. Ce livre m'a bouleversé et remis un peu à ma place. Parfois lire des livres comme cela fait réellement du bien !


Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Les fantômes du delta est un livre intéressant, bien écrit, bien documenté. A partir de faits historiques, Aurélien Molas brode une histoire d'enlèvements liés à une enfant qui aurait une maladie rare et dont la vie serait monnayable. Les enjeux de chacun des partis (le gouvernement nigérian, la police, le MEND, les « chasseurs de prime », les intérêts financiers des pays, etc…) sont bien décrits, l'auteur adoptant tour à tour les différents points de vue. On prend conscience de l'existence au Nigeria de la malnutrition, la pollution, la non redistribution de l'argent lié à la production de pétrole aux habitants, des attentats et de la violence que tout cela engendre. Aurélien Molas nous fait part, sans jugement, de la corruption, l'argent sale, la drogue, la prostitution, la misère, les guerres inter ethnies et entre chrétiens et musulmans qui sévissent dans ce pays. J'ai également apprécié le parti pris de l'auteur de ne pas transformer les meneurs du MEND en « héros romantiques », en les présentant comme des hommes dignes qui assument leurs choix, mais qui n'hésitent pas à troquer la vie d'une enfant ou à éliminer ceux qui se trouvent sur le chemin pour financer leur « révolution ». J'ai également trouvé pertinentes les petites citations mises en avant entre chaque partie, qui donnent un éclairage intéressant au déroulement de l'histoire qui suit. Je me suis sentie complètement dépaysée, et ai appris des choses sur l'histoire et la situation du Niger.
On peut peut-être reprocher à l'auteur un découpage du livre pas toujours à propos en chapitres très courts (bien que cela facilite la lecture dans les transports en commun), et une histoire pas toujours ou totalement vraisemblable (j'ai eu du mal à « accrocher » à certains personnages), mais globalement, j'ai été vite prise par l'histoire. Un bon moment de lecture.
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Août 2003, Nigéria, quelque part sur la rive du fleuve Niger. Une femme se présente à l'orphelinat catholique d'Owerri. Dans ses bras, une petite fille qu'elle confie au directeur de l'établissement, le père David. Parce que la petite Naïs est différente, les croyances locales mettent sa vie en danger, elle sera plus en sécurité si sa mère l'abandonne.
Juin 2006. Deux médecins de Médecins sans frontière sont chargés d'établir des statistiques sur la malnutrition au Nigéria et de vacciner les enfants contre la rougeole. Ils arrivent à l'orphelinat tard dans la nuit. L'établissement est devenu un centre de soin. Les dirigeants de ce centre, qui ressemblent plus à des geôliers qu'à des médecins, acceptent de réveiller les enfants malgré l'heure tardive. le comportement d'une petite fille intrigue les deux médecins... Mais ils n'ont pas le temps de s'interroger sur l'étrangeté du lieu, des détonations de fusil automatique retentissent dans la nuit...

En toute honnêteté, je n'aurais certainement jamais acheté ce roman policier si je n'avais eu l'occasion d'entendre l'auteur présenter son livre lors d'une interview croisée à Paris Polar. Entendre Aurélien Molas parler des motivations qui l'ont poussé à écrire ce thriller m'a convaincu de l'intérêt que je pourrais trouver à lire ce polar.
Et, sans conteste, Les fantômes du Delta est un bon thriller : intrigue assez bien ficelée, rythme soutenu, personnages fouillés, tous ces ingrédients en font un roman prenant que l'on a du mal à lâcher. Mais ce roman est bien plus qu'un bon page-turner. L'auteur dresse en effet un portrait complet, triste et poignant de la situation dans le delta du Niger : mainmise des grosses compagnies pétrolières sur les terres, extrême pollution du fleuve, situation catastrophique des populations locales qui souffrent de la faim et de conditions sanitaires déplorables, terrorisme, révolte des paysans, règne de l'argent et de croyances d'un autre âge (peut-on vraiment croire qu'enterrer des femmes enceintes vivantes rendra une terre fertile ?); autant de maux contre lesquels des hommes et des femmes tentent de lutter. Mais les actions des organismes humanitaires, des médecins ou des religieux semblent bien vaines face à l'ampleur de la tâche.

C'est donc un roman que je recommande à toutes celles et ceux qui souhaitent associer un bon polar à une réflexion sur la course à l'argent qui détruit le monde !
Un petit bémol toutefois : si la narration est incontestablement prenante, elle est également un peu trop hachée à mon goût. Les chapitres sont souvent trop courts et les coupures parfois assez déstabilisantes; l'éditeur aurait voulu générer de la page pour en faire un livre plus volumineux qu'il ne s'y serait pas pris autrement... mais n'était-ce pas le but recherché ? C'est dommage...
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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Non loin du delta du Niger pollué par les plate-formes pétrolières étrangères, le père David tient un orphelinat catholique pour accueillir les enfants abandonnés ou qui n'ont plus de parents. Mais en août 2003, une femme vient lui amener une petite fille, lui affirmant qu'il est le père de cette enfant. Effectivement, le père David a eu une faiblesse bien humaine mais le temps a passé depuis. Il accepte néanmoins de s'occuper de la petite Naïs malgré un malaise profond qui l'étreint car la petite fille est considérée comme une sorcière parmi les siens. En 2006, deux médecins français appartenant à MSF doivent visiter tous les orphelinats du pays pour vérifier la santé des enfants et pour les vacciner mais lors de leur périple, ils découvrent un orphelinat sous haute surveillance militaire …
J'avoue que j'étais un peu inquiète de lire une histoire se passant majoritairement en Afrique car si ce continent me fait rêver grâce à ses animaux et son côté sauvage, je suis nettement moins attirée par le côté sociologique et politique de celui-ci, avec ses guerres, sa corruption, sa violence, sa pauvreté et sa douleur omniprésente. Mais Aurélien Molas sait, sans aucun doute possible, accrocher ses lecteurs ! Grâce à des chapitres courts, il crée un rythme soutenu qui m'a permis de tourner les pages sans aucune lassitude et avec un intérêt toujours renouvelé. Et s'il montre une Afrique sombre et en grande difficulté, loin des clichés paradisiaques des grandes plaines remplies d'animaux, j'ai trouvé que cela restait passionnant car les personnages sont attachants … enfin, pas tous … il y a quand même des « méchants » mais qui ne sont pas toujours si méchants que ça quand on voit leur parcours et leurs motivations. Cet aspect du roman où rien n'est bien tranché, où chacun a ses qualités et ses défauts, m'a d'ailleurs beaucoup plu. La violence est omniprésente, de même que les manipulations en tous genres mais les valeurs humaines tiennent une part importante de l'histoire, étant même l'élément moteur de l'ensemble. le suspense est présent tout au long des pages et il y a plusieurs rebondissements, même si on sait assez rapidement ce qui va advenir de certains personnages (de ce côté-là, j'hésite un peu sur mon avis … ça crée une tension de lecture mais peut-être que j'aurais quand même préféré ne rien savoir). J'ai trouvé le livre quand même un peu moins sombre que le premier roman de l'auteur (peut-être est-ce du au fait que je m'attendais plus à ce genre d'ambiance en Afrique) mais tout aussi passionnant et prenant. L'écriture est toujours autant de qualité, fluide à lire mais sans céder à la facilité. Il est sûr que je lirai sa prochaine parution et Aurélien Molas est très bien parti pour faire partie des valeurs sûres du thriller français !
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Après avoir lu à la vitesse de la lumière " La Onzième Plaie " l'année passée, je n'attendais qu'une chose : des nouvelles pages à lire d'Aurélien Molas.
Pourtant, à la sortie des " Fantômes du Delta " j'ai freiné des quatre fers ... j'ai attendu longtemps avant de lire le livre. Je lui ai tourné autour, je l'ai dragué, je me suis finalement laissé amadouée ....Bien qu'en poche, il est resté quelques semaines dans ma Pile à Lire ... sans priorité
J avais peur de cette nouvelle histoire; peur d'être déçue ... car radicalement opposée au premier essai d'Aurélien ( alors j imagine son stress à la sortie de son nouveau livre ... ) Finalement, j'ai plongé....

Et j ai été séduite ! emballée, une petit drogue douce car poignant, touchant, émouvant. Un thriller poussé, détaillé et riche. Il lui manque juste du rythme qui vient par vagues ... mais n'est jamais crescendo. J'ai encore en souvenir : un début et une fin rythmées, un milieu comme un bon creux de plat ...
Lien : http://www.tetedelivres.com/..
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