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Citations sur Villes rêvées (7)

Paris, au Salon d'Automne de 1922, Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier (1887-1965), présente le Plan pour une ville contemporaine de 3 millions d'habitants dont les principes, après avoir fait scandale, auront une influence considérable sur l'urbanisme de reconstruction en Europe et au Japon après la Seconde guerre mondiale.
Pour Le Corbusier, imaginer la ville ne doit plus souffrir de subjectivité et d'idéologie politique. "J'ai bien tenu à ne pas quitter le terrain technique, écrit-il dans Urbanisme. Je suis architecte, on ne me fera pas faire de politique."
Sa ville est une synthèse des villes imaginées avant lui. On y trouve le plan en échiquier cher à tous les utopistes, les principes de circulation énoncés par Hénard - carrefour à giration, plates-formes superposées - et ses "avions-insectes" nommés ici "aéro-taxis", les visions hygiéniques de Richardson, l'application des cités-jardins de Morris, la socialisation du sol comme chez More et Cabet, les toits-terrasses de Tony Garnier, la prévision de la réduction du temps de travail annoncée par Owen etc.
La Cité radieuse, p. 107.
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L'image de la ville idéale, rêvée, l'utopie d'un futur enfin réussi, est une figure récurrente depuis la Renaissance. Elle illustre le sens du temps qui fonde l'occident, la flèche du temps, l'idée d'une maîtrise toujours croissante de l'homme sur le monde. Et dans ce siècle de toutes les ruptures, on peut dire que l'utopie à été réalisée, en force, confondue avec le déterminisme scientifique.
Après des siècles de croissance progressive, les villes, comme les fleuves qui débordent, sont sorties de leurs cours il y a quarante ans. Elles se sont étendues, diluées, elles semblent même parfois avoir changé de substance (p. 177).
Christian de Portzamparc
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Des lois très strictes règlent la sexualité. Les jeunes filles ne sont pas exposées à un homme avant dix-neuf ans et les hommes ne s' adonnent pas à la génération avant vingt-et-un ans, "ou plus, s' ils n'ont pas bonne mine..." "Après force ablutions, ils font l'amour tous les trois soirs, les grandes et belles filles avec les hommes grands et intelligents, les grasses avec les maigres, et les maigrelettes avec les gros, de manière à tempérer les excès... L'heure [de l'accouplement] est déterminé par l'Astrologie et le Médecin.
La Cité du Soleil, Tommaso Campanella (1568-1639).
p. 29.
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L'humanisme scientifique qui introduit la perspective et la proportion en peinture comme le développement fulgurant des villes de foires à la Renaissance vont transformer radicalement l'idée de la ville, et le mythe de la société idéale va devenir un thème récurrent. Après More, bien d'autres "écrivains" s' y intéresseront. L'italien Tommasso Campanella avec sa Cité du Soleil et l'anglais Francis Bacon avec La Nouvelle Atlantide, en s' inspirant de More, inventeront à leur tour des villes rêvées. Le peintre Francesco Di Giorgio à plusieurs reprises illustrera ce thème (p. 11).
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Des lois très strictes règlent la sexualité. Les jeunes filles ne sont pas exposées à un homme avant dix-neuf ans et les hommes ne s' adonnent pas à la génération avant vingt-et-un ans, "ou plus, s' ils n'ont pas bonne mine..." "Après force ablutions, ils font l'amour tous les trois soirs, les grandes et belles filles avec les hommes grands et intelligents, les grasses avec les maigres, et les maigrelettes avec les gros, de manière à tempérer les excès... L'heure [de l'accouplement] est déterminé par l'Astrologie et le Médecin.
La Cité du Soleil, Tommaso Campanella (1568-1639), p. 29.
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En réaction à l'étouffement des villes industrielles du XIXe siècle, et les ravages des épidémies dont le choléra, certains théoriciens inventent l'urbanisme hygiénique. La propreté est la loi suprême d'Hygeia, ville utopique imaginée par le médecin anglais Richardson, et à Icara, autre ville utopique, les placards sont si hermétiques que la poussière n'y pénètre pas. Sur le modèle londonien, Napoléon III imposera à Paris des squares et des bois, dans la pure lignée des utopistes britanniques, tels Richardson et William Moris (p. 11).
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La Crècherie de Zola [Zola Emile, Travail, paris 1993] et la Cité Industrielle de Garnier sont presque identiques, l'architecte s'étant inspiré des descriptions de l'écrivain. La maison commune, le marché central, les habitations pareillement conçues - et pareillement blanches, la couleur symbolique et dominante de la ville -, la situation géographique, à flanc de montagne, le complexe industriel et ses hauts fourneaux, etc.
Tony Garnier qui jamais ne renia cette inspiration suggérait d'inscrire sur les façades des salles d'assemblées de sa cité industrielle, des extraits du roman de Zola, dont cette phrase qui résume à elle seule la Cité Industrielle de Garnier. " C'était là le cloaque qu'il voulait assainir, l'antique geôle du salariat qu'il s'agissait de raser, avec ses iniquités et ses cruautés exécrables, pour guérir l'humanité de l'empoisonnement séculaire. Et il rebâtissait à cette même place, il évoquait la ville future, la Cité de vérité, de justice et de bonheur, dont il voyait déjà les maisons blanches rire parmi les verdures, libres et fraternelles, sous un grand soleil d'allégresse."
La cité de Garnier est inscrite dans son temps. "C'est à des raisons industrielles que la plupart des villes neuves que l'on fondera désormais devront leur fondation," écrit-il avant d'imaginer, au coeur de la ville, deux grandes usines, l'une métallurgique et l'autre hydroélectrique, chargées d'alimenter la ville en force, lumière et chauffage.
On est loin de la vision de Morris et des théoriciens de la cité-jardin, qui dispersent l'industrie et l'artisanat à travers la campagne dans un décor passéiste.
Garnier, lui, construit sa ville autour des usines, sources de ce travail libérateur de l'homme. "Et quel admirable régulateur que le travail, quel ordre il apporte, partout où il règne ! Il est la paix, la joie, comme il est la santé... Et c'est pourquoi je voudrais que fût enfin fondée la religion du travail, l'hosanna au travail sauveur, la vérité unique, la santé, la joie, la paix souveraine," écrivait Zola.
(p. 92).
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