Il avait appris à ses côtés qu'il ne suffisait pas de laisser rentrer une personne dans sa vie, qu'il fallait l'accepter entièrement, avec son passé et ses zones d'ombres.
Il se passa une main sur le front, complètement sonné. Alors c'était cela que sa dulcinée lui dissimulait depuis plusieurs semaines. Céleste avait beau être une excellente menteuse, Will la connaissait par cœur. Il avait senti que quelque chose clochait, rien qu'à sa façon de se comporter en sa présence. Elle était constamment sur qui-vive, aux aguets. Les représailles. Voilà ce que Céleste redoutait.
Ils s'étaient figés, tous sans exception. On aurait dit des statues de cire, suspendus aux lèvres d'une folle, attendant que le couperet tombe. Ils le voyaient venir avec effroi, refusant néanmoins d'y croire, priant intérieurement pour que cette conversation ne soit qu'un affreux cauchemar.
Dubreuil connaissait suffisamment la nature humaine pour anticiper leurs réactions. Ce serait moche, cruel, et injuste.
Pourtant, se bercer d'illusions n'était pas dans sa nature. Imaginer le pire permettait de se préparer à ce qui pouvait arriver, or dans ce cas précis, Céleste ne l'était pas.
La plupart du temps, j'oublie que j'ai peur. Je reste sans bouger durant des heures, sans même voir ce qui m'entoure. Je ne pense pas, je ne réfléchis pas, je reste seulement là à patienter.
Nous attendons. Nous attendons quelque chose qui ne viendra peut-être jamais. C'est étrange comme sentiment. Il me semble être comme suspendue entre deux mondes. Le temps s'est en quelque sorte arrêté pour Lucie et moi, et maintenant pour William.