Quand on fait la rencontre d'un inconnu dans la rue ou dans un parc, on ne peut jamais anticiper ce qui peut se cacher derrière qui un sourire de bienvenue, qui de belles promesses, les histoires d'amour apportent leur lot de surprises, de découvertes, d'envie et de plaisir, se fier à son instinct, préserver et cultiver son propre jardin secret pour se garder d'une éventuelle porte de sortie, dire que l'on croit connaître sa moitié pour s'en convaincre totalement, comme il est de bon ton de préciser parfois qu'il faut balayer devant sa porte avant de prétendre donner des leçons à autrui, apprendre à se découvrir c'est le programme d'une vie, c'est creuser dans son passé et celui de nos aïeuls, appréhender ses vices et ses vertus, dans la spirale d'une existence, les courants ascendants et descendants sont la norme pour en apprécier toute la quintessence, le poids des souvenirs et de ce passé qui n'en finissent plus de nous rappeler à l'ordre, comme un devoir de mémoire, la vie nous apprend et nous en fait voir de toutes les couleurs.
Pour Lucrèce et Edouard, les deux personnages principaux, cela démarre comme une belle histoire plein de bons sentiments et de projets excitants, ils sont jeunes, plein d'ambitions et pétris de talents complémentaires pour former ce que l'on peut qualifier de couple ou de relation sérieuse.
Pourtant, contre toute attente, des désordres et des brèches vont commencer à apparaître et miner quelque peu le moral au beau fixe, la mécanique bien huilée que chacun s'efforcait de mettre en exergue et au sein du foyer tourne sournoisement au vinaigre, le joli nid d'amour est-il en train de perdre de sa superbe ?
Après avoir découvert la plume prometteuse et brillante de l'auteure dans
Ometeolt ("Un thriller irrésistible, addictif, un vrai page-turner !!!") et
Pour une vie ("Un trip vertigineux, une intrigue ciselée, diablement addictif, une histoire à vous faire froid dans le dos, difficile d'en ressortir indemne. Lire
Albane Mondétour, c'est l'assurance de passer un très bon moment de lecture."), au risque de se répéter, après la lecture de
la dette, le constat est sans appel, le thriller peut se targuer désormais de compter sur une nouvelle voix originale, de celle qui sait éviter les pièges du suspense et des clichés, le thriller est l'art et la manière de poser des bases, de tirer par tous les côtés pour en saisir l'instant, apprécier l'évolution des personnages souvent égarés dans le tourbillon sans visière ni ceinture de sécurité des chemins de vie, à leurs risques et périls, la traversée des zones de turbulence, en souffrance avec eux, approuver ou craindre le pire dans leurs choix, augmenter le palpitant ou flirter avec la déferlante des révélations qui viendront prendre le lecteur à contre-pied, de surprises en surprises, s'affranchir des codes littéraires pour mieux les bousculer et en créer de nouveaux.
Inutile de tourner autour du pot ou de me tirer les vers du nez pour en apprendre sur le fond de l'histoire, pour tous les fans du thriller et d'histoires sortant des sentiers battus,
Albane Mondétour vous emmènera très loin dans l'énergie sous-jacente et de tous les jaillissement possibles, le rythme va vite devenir infernal dans la deuxième partie du roman pour ne plus vous lâcher, la construction alterne passé et présent, rien de nouveau dans la forme, en revanche quand ce style et la psychologie des personnages s'orchestrent comme un ensemble harmonieux avec toutes les attentes, l'atmosphère s'assombrit et prend à la gorge, l'appétit vient en mangeant, le lecteur sera comme envoûté par la progression et les nombreux coups de théâtre, inéluctablement, le récit prend une tournure qui vire à l'obsession de ses personnages pour en retrouver leur équilibre, s'appesantir et s'accrocher aux bastingages, dans la délicate transition qui attende Lucrèce et Edouard, jusqu'où est-on capable de pousser la résolutions d'une énigme mystérieuse ?
Dans les diversions et la dynamique à l'oeuvre, l'existence de Lucrèce s'apparente à un exercice de survie, chacun porte en soi des vérités comme autant d'atouts, l'âme en perdition suit des chemins tracés, cette résilience pourrait alors créer un état de conscience, une volonté de s'appuyer sur des ordres improbables,
La dette est encore loin d'avoir divulguer tous ses secrets, impossible de ne pas trouver l'intrigue terriblement excitante, comme un appel d'air à nos propres vies, n'avez-vous jamais entendu ou ne vous-êtes vous jamais posé cette question, qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ceci ou cela ? Quelle faute ai-je pu commettre pour devoir la racheter d'une manière ou d'une autre ? Quand ils vous arrivent des choses et d'autres, se pourrait-il que cela soit finalement juste la conséquence du poids des responsabilité et de la culpabilité ? Les résurgences du passé interviennent souvent là où on ne les attendait plus ...
Et si l'amour se mesurait aux épreuves que l'on traverse, à la fréquence des quêtes intransigeantes pour soulever le coeur et l'esprit, juqu'où serait-on vraiment prêt à oser braver les interdits, les risques maximales à prendre avant de s'accorder ici et pour le reste de nos vies ? Un thriller qui jongle entre plusieurs niveaux de lecture pour trouver sa propre orientation que l'on veuille bien lui tracer, les vies brisées et les blessures indélébiles appartiennent à chacun de les accepter ou de les rejeter, la sensibilité et l'équilibre mental font le reste, la perdition et les états d'âme en recherche permanente de solutions pour avancer et tourner la page,
La dette vous poussera dans vos derniers retranchements pour savoir ce qu'il vous reste à faire, pour appréhender les réactions et les agissements des deux personnages principales, comme un indicateur précieux du degré d'empathie, une soupape de sécurité ?
C'est sans prendre de gants que je vous invite à découvrir la plume d'
Albane Mondétour pour une histoire tout simplement bluffante, originale, vous qui aimez être surpris pour ne pas trouver le temps long ou sortir de votre zone de confort,
La dette pourra largement répondre à vos attentes de lecture exigeante, ainsi que pour les fans d'
Ometeolt et
Pour une vie, la confirmation d'une auteure qui est encore loin d'avoir démontré toutes ses cartes, clairement
La dette la hisse à un niveau encore plus élevé et abouti, l'auto-édition prouve encore une fois, si c'était nécessaire, que les perles ou les nouvelles voix de la littérature, thriller, fantastique ou suspense ne sont pas juste réservées au monde de l'édition.
Je salue également la belle couverture de
la dette signée Brian Merrant, autre auteur indépendant et talentueux artiste designer par ailleurs,
Albane Mondétour a refondu les visuels de ses deux premiers livres pour une accroche de toute beauté !
Bonne lecture en compagnie de Lucrèce et de l'univers fascinant d'
Albane Mondétour !