(...) la vie durant, "prof", c'est le trombinoscope mental de tous les profs qu'on a eus, et ça ne peut pas être soi-même. Ce sont ces "personnes" qu'on hallucine de croiser au supermarché, comme si c'était un scoop dément qu'un prof fasse des courses. Et donc "devenir prof", c'est en quelque sorte enfreindre les lois de la réalité, ça crée une zone de turbulences dans l'imaginaire et la perception de soi, ça fait de la friture sur la ligne du temps.
(p. 213)
- J'adore l'affiche de 'John Wick 2'. (...) Keanu Reeves et autour, plein de types qui pointent des guns sur lui.
- Ah. OK... Pourquoi tu la kiffes ?
- Aucune idée...
Au fond, si : j'ai souvent envie de me suicider, je crois. Pas réellement envie, je veux dire, mais... J'ai souvent envie de ne plus exister, en tout cas.
(p. 52 - Vincent Mondiot)
Je suis juste une brindille au milieu de la tempête, qui tourbillonne dans le vide au gré des vents violents.
Mais depuis lui, c'est pire, ça me fait plus que peur ; ça me fait mal.
Il sait transformer mon prénom en mystère.
Avoir peur et maîtriser sa peur. C'est exactement ce que veut dire oser. Il faut avoir peur pour oser, sinon il n'y a rien à oser. Et il faut maîtriser sa peur, sinon on n'ose pas.
C’est une scène d’amour sans moi et sans amour.
Un jour, Méthilde m'a dit que c'était ça, mon problème. Que je manquais de foi. Et que ça me faisait passer à côté de tout ce qui est beau dans la vie, parce que sans espérance, il n'y a pas de victoire.
Il a cette aiguille dans la pupille.
Qui déchire.
Nos six mètres sous plafond ne sont pas assez hauts pour déployer la désolation que m'évoque cette remarque.