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Citations sur Essais, tome 1 (208)

L'intelligence qui nous a esté donnée pour notre plus grand bien, l'employerons-nous à nostre ruine, combatans le dessein de nature, et l'universel ordre des choses, qui porte que chacun use de ses utils (outils) et moyens pour sa commodité ?

"Que le goust des biens et des maux dépend en bonne partie de l'opinion que nous en avons", chapitre XIV, page 53.
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Nous sommes mieux en la compagnie d'un chien cognu qu'en celle d'un homme duquel le langage nous est inconnu. (D'après Saint-Augustin)

Chapitre IX - Des Menteurs.
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Et qui se cognoist, ne prend plus l'estranger faict pour le sien ; s'aime et se cultive avant toute autre chose ; refuse les occupations superflues et les pensées et propositions inutiles.

Chapitre III - Nos affections s'emportent au-delà de nous
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C'est, respondit-il, que ce seul dernier déplaisir se peut signifier par larmes, les deux premiers surpassans de bien loin tout moyen de se pouvoir exprimer.

Chapitre II - De la Tristesse
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Il ne faut rien projeter de si longue haleine ou au moins avec telle intention d'être affecté si l'on n'en voit la fin...

Sortez de ce monde comme vous y êtes entré. Le même passage que vous fîtes de la mort à la vie, sans passion et sans frayeur, refaites-le de la vie à la mort. Votre mort est une des pièces de l'ordre de l'univers. c'est une pièce de la vie du monde..."

Les mortels s'échangent la vie entre eux et, comme des coureurs, ils se transmettent les flambeaux de la vie. (Lucrèce, "De rerum natura")

Je veux que la mort me trouve plantant mes choux mais nonchalant d'elle, et encore plus de mon jardin imparfait...
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L'amour est un effort pour fonder une amitié à partir de la vue de la beauté" (Cicéron, "Tusculanes", d'après la définition donnée par Zénon).

Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne peut s'exprimer qu'en répondant : parce que c'était lui : parce que c'était moi...

L'ancien Ménader disait celui-là heureux, qui avait pu rencontrer seulement l'ombre d'un ami. Il avait certes raison de le dire, surtout s'il en avait tâté. Car à la vérité si je compare tout le reste de ma vie, quoiqu'avec la grâce de Dieu je l'ai passée douce, aisée, et sauf la perte d'un tel ami, exempte d'affliction pesante, pleine de tranquillité d'esprit, ayant pris comme mon dû mes commodités naturelles et originelles sans en rechercher d'autres - si je la compare, dis-je, toute, aux quatre années, qu'il m'a été donné de jouir de la douce compagnie et société de ce personnage, ce n'est que fumée, ce n'est qu'une nuit obscure et ennuyeuse. Depuis le jour que je le perdis, je ne fais que traîner languissant. Et les plaisirs qui s'offrent à moi, au lieu de me consoler me redoublent le regret de sa perte. Nous étions à moitié de tout : il me semble que je lui dérobe sa part...

(Chapitre 28)
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[Le style et la pensée]
... C'est aux paroles à servir et à suivre, et que le gascon y arrive, si le français n'y peut aller. Je veux que les choses surmontent, et qu'elles remplissent de façon l'imagination de celui qui écoute, qu'il n'ait aucune souvenance des mots. Le parler que j'aime, c'est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu'à la bouche ; un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné, comme véhément et brusque ("Seul vaudra le style qui frappera", Vita Lucani). Plutôt difficile qu'ennuyeux, éloigné d'affectation, déréglé, décousu et hardi ; chaque lopin y fasse son corps [que chaque morceau se suffise à lui-même] ; non pédantesque, non fratesque, non plaideresque, mais plutôt soldatesque, comme Suétone appelle celui de Jules César.

I-25, "De l'institution des enfants", p. 265.
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[La grammaire et la philosophie à l'école]
Ce sont là préceptes épineux et mal plaisants, et des mots vains et décharnés, où il n'y a point de prise, rien qui vous éveille l'esprit ; en cette-ci [la philosophie] l'âme trouve où mordre, où se paître. Ce fruit est plus grand sans comparaison, et si sera plus tôt mûri. C'est grand cas [chose étonnante] que les choses en soient là en notre siècle, que la philosophie soit jusques aux gens d'entendement, un nom vain et fantastique, qui se trouve de nul usage, et de nul prix par opinion et par effet. Je crois que les ergotismes [raisonnements trop subtils] en sont cause, qui ont saisi ses avenues. On a grand tort de la peindre inaccessible aux enfants, et d'un visage renfrogné, sourcilleux et terrible : qui me l'a masquée de ce visage pâle et hideux ? Il n'est rien plus gai, plus gaillard, plus enjoué, et à peu que je ne dise folâtre. Elle ne prêche que fête et bon temps : une mine triste et transie montre que ce n'est pas là son gîte.

I-25, De l'institution des enfants, p. 246
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Je trouve vraisemblable qu'il [Solon] ait ... voulu dire que ce même bonheur de notre vie, qui dépend de la tranquillité et contentement d'un esprit bien né, et de la résolution et assurance d'une âme réglée, ne se doive jamais attribuer à l'homme, qu'on ne lui ait vu jouer le dernier acte de sa comédie, et sans doute le plus difficile. En tout le reste il peut y avoir du masque : ou ces beaux discours de la philosophie ne sont en nous que par contenance, ou les accidents ne nous essayant pas jusques au vif, nous donnent loisir de maintenir toujours notre visage rassis [tranquille]. Mais à ce dernier rôle de la mort et de nous, il n'y a plus que feindre, il faut parler français. Il faut montrer ce qu'il y a de bon et de net dans le fond du pot. "Car alors les paroles de vérité jaillissent enfin du fond du coeur ; le masque est arraché, demeure la réalité" (Lucrèce III-57). Voilà pourquoi se doivent à ce dernier trait toucher et éprouver toutes les autres actions de notre vie. C'est le maître jour, c'est le jour juge de tous les autres : c'est le jour, dit un ancien, qui doit juger de toutes mes années passées. Je remets à la mort l'essai du fruit de mes études.

I-18, "Qu'il ne faut juger de notre heur, qu'après la mort", p. 122.
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je répète, j'ai vécu. si dieu nous donne encore un lendemain, accueillons le avec joie. heureux celui qui est maitre de soi-même, attend le lendemain sans inquiétude. chaque jour qui se lève, est pour lui une aubaine. curae leves loquuntur, ingentis stupent.. je vous laisse traduire
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