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Citations sur La conférence des objets (3)

Parfois, j’ai peur d’être un gadget. C’est vrai, cette manivelle, cette pique, je me demande si c’est bien nécessaire, quand un simple couteau ferait très bien l’affaire, a si longtemps fait, quand on y pense, l’affaire. Dans les cuisines d’autrefois, la bonne odeur de pomme, acidulée, entêtante, et le couteau dans la main vive, habituée, efficace, la même qui avait pétri la pâte et qui l’avait étalée dans le moule, et qui pelait la pomme, tout ça très bien sans moi, à l’époque. Je ne sais plus si je suis un progrès ou un être absurde. Tous mes chichis quelquefois me dégoûtent. Cette forme dont je suis si fier n’est-elle pas excessive et vaine ? Quand ça me traverse comme ça, la possibilité de ma frivolité, de mon inconsistance, oh là là, c’est comme un gouffre dans lequel ma pensée s’enfonce.
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Parce que bon sang, ça ne me sort pas de la tête, toutes ces imaginations de catastrophes, son corps offert à tous les dangers de la ville ; ça me chavire de penser à ça, son corps chaud et vivant, et puis quoi, un bus qui déboule, une voiture, et tout ce vivant réduit à néant, la vie qui part avec ce petit liquide rouge qui coule, qui coule, et qui a l’air d’être le secret de tout pour eux.
Quand un être humain sort d’une pièce, qui peut être sûr qu’il y entrera de nouveau ?
Je vous le demande, pardon de mettre les pieds dans le plat, mais comment vous faites, vous, avec la fragilité des corps vivants ?
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Elle est arrivée, celle qui m’a choisie entre toutes les autres dans la boutique du brocanteur, celle qui a pensé ce sera toi, celle qui m’a trouvée jolie, moi qui ne me sentais pas mieux qu’une autre, non, moi avec mes doutes, toujours, pourquoi est-ce que je me laisse toujours submerger par les doutes ; elle a posé sur moi un regard heureux et doux. La propriétaire.
Je me sens une dette, c’est comme si je n’arrivais pas à me défaire de ça. Comme si je lui étais redevable pour toujours de ce petit moment de fierté, parce que oui, forcément, j’en ai ressenti, de la fierté, quand elle a posé sur moi ce regard-là. Et pour tout ce qu’elle a fait ensuite, poncer mon pied, parce qu’elle a poncé mon pied, tricoter un petit gilet pour mon abat-jour, parce que c’est ce qu’elle a fait. Comme elle m’a bichonnée. C’est comme si j’avais une dette que je ne pourrai jamais finir de payer.
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