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Citations sur Taches rousses (46)

S'aimer dans les yeux d'un autre, c'est marcher avec des béquilles. C'est attendre de tomber. Puérile faiblesse... Il n'y a que dans nos propres yeux, que la validation peut se faire. C'est la seule validation digne de ce nom. Une confiance en soi confiée à l'autre, vaut un coffre-fort avec le code inscrit dessus.
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une cicatrice ne disparaît pas. Elle ne craint pas le temps. Elle s’incruste dans la matière et y reste. Indéfiniment. Et si elle laisse ainsi sa trace, c’est pour que jamais on oublie ce qui l’a causée. Ce qui l’a créé.
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Ce soir, je pleure un énième corps. Celui qu’on retrouvera demain. Un autre, que je n’ai pas su épargner.
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Mais réussir à tout prix n'est pas l'huile de mon moteur. C'est rarement uniquement pour soi-même que l'on veut briller. On veut réussir, car il faut prouver à ceux qui vous ont aimé pour rien, qu'ils ont eu raison de le faire. Et à ceux qui ne vous ont pas aimé, qu'ils ont eu tort les salauds. La victoire est inutile, si personne n'en est témoin.
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Llord Worley a fini son speech. Il ne quitte pas la scène. Il reste droit, à tirer sa barbe courte et bouclée vers le plancher noir. Il étudie nos réactions en passant sa lèvre inférieure sur la supérieure, puis la supérieure sur l’inférieure, et rebelote. Son regard intense s’invite dans nos regards, et il ponctue son silence de petites onomatopées. La lumière d’un des six spots accrochés au plafond, s’affale sur son nez pointu et sur ses lèvres sans arcs de cœur, et accentue le sérieux de ses yeux noirs. Il a l’air de sortir d’un mauvais film d’horreur. Un film d’horreur qui fait rire. Son numéro est ridicule. Lloyd a le drame dans le sang. Ça se voit, qu’il se régale. Il s’échine à en faire des tonnes et pense qu’il est subtil. Son T-shirt au look vintage lit: « Action », écrit à la manière de « McDonald’s », le « A » faisant office de « M », dans la même typographie et les mêmes couleurs que la marque de fast-food. Bah oui, il est cool comme ça, Lloyd. Cool et intense… J’en lève les yeux au ciel. Tout ça est ennuyeux à se pendre aux tringles des rideaux rouges de la scène. Je n’y trouve aucun intérêt. Zéro. Je me sens étrangère à tout ce cirque. À ces acteurs, à cette ambiance. À cette implication, surtout. J’ai envie de me lever, et de ficher le camp de ce théâtre. De ficher le camp de chez Ashley. De ficher le camp de cette ville. Tout cela n’est qu’un éléphantesque mensonge. Escroquer le monde entier ne me fait pas sourciller, mais dès lors que c’est moi que je trompe, c’est la trahison de trop. Pas que je ne m’en sois pas rendu compte avant, mais avant je me forçais à y croire. Coûte que coûte. Il le fallait. Et j’y arrivais assez bien. Pas assez bien pour me confondre avec mon rôle, mais assez bien pour oublier que j’en joue un. Parce que c’était tellement plus confortable, d’y croire. Seulement, je commence à rouiller. Et ce qu’il y a sous mon vernis gangrène le reste. Le reste, c’est-à-dire moi. Je ne pense qu’à elle, ces jours-ci. Et ce n’est pas ce rôle pathétique, dans cette pièce terriblement mal écrite, qui m’aidera à sortir la tête de l’eau.
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De toute façon, j’ai mes bouquins pour m’en aller de cette vie quand j’en ai envie. Et puis il y a toujours la nuit, lorsque tout ici s’arrête et tout se tait. Et que je peux enfin exister.
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Pathétique est l’homme qui aime celle qui le fait s’aimer lui-même. […] S’aimer dans les yeux d’un autre, c’est marcher avec des béquilles.
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Regardes-moi toutes ces tâches de rousseur! Une bouteille de boue m'aurait pété au visage, je n'aurais pas autant de taches. Ce que c'est laid. Mais ce que c'est laid! J'ai l'air sale et négligée. J'ai l'air de sortir la tête d'une benne à ordures remplie à ras bord de lentilles cuisinées. Pire, de merde liquéfiée.
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Et ils sont contents tous ces cons, de faire du deux à l’heure sur le trottoir en se racontant leur semaine. De se montrer des je ne sais pas quoi sur leurs smartphones. De traîner la patte en sifflotant. De s’arrêter pour se gratter le mollet ou pointer du doigt une vitrine de magasin. Dans ces moments ma haine de l’autre, de l’humain, du flemmard ploucard dont l’inutilité se lit dans la démarche et dans la lenteur insupportable ; du beauf ravi sans raison, content pour tout, qui n’avance pas, se croyant seul au monde, seul sur ce putain de boulevard ; dans ces moments ma haine de l’autre est à son point culminant.
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C'est une photo de mon père. C'est étrange de voir un homme que l'on a connu, réduit à n'exister que dans un cadre. Un cadre qu'on oublie, lorsqu'on passe devant. Un cadre qui prend la poussière. Un cadre qui ne devient qu'une chose décorative, au même titre qu'un vase ou une boîte.
C'est affreux, de ne devenir qu'un objet secondaire.
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