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EAN : 9782226446824
368 pages
Albin Michel (29/01/2020)
3.23/5   131 notes
Résumé :
Beck Westbrook, une jolie jeune fille de 24 ans au visage couvert de taches de rousseur, vit à Los Angeles. Elle a grandi à Muskogee, un petit bled de l’Amérique profonde, entre sa sœur Leah, une mère au bord du gouffre et un père violent... jusqu’à la disparition inexpliquée de sa sœur.

Mais Beck s’en est sortie. Au moins en apparence. Car pour devenir comédienne, Beck fait semblant de vivre normalement au milieu d’une faune artistique qu’elle exècr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
3,23

sur 131 notes
Morgane Montoriol, auteure que je découvre grâce à Babelio (Masse critique) et aux éditions Albin Michel (épreuves non corrigées), déborde d'imagination. Son premier roman, Taches rousses, me fait penser à ces films que l'on qualifie avec l'expression « de genre » parce qu'ils osent aller très loin dans des domaines morbides et glauques, ce que je n'apprécie pas vraiment.
Beck a 24 ans et vit à Los Angeles aux crochets d'un riche agent d'acteurs de 63 ans. Elle est hantée par la disparition de sa soeur, Leah, alors qu'elles vivaient encore dans l'Oklahoma à Muskogee. Leurs parents, un père alcoolique violent, trop violent, et une mère passive complètent cette famille vivant dans une atmosphère très malsaine.
À Los Angeles, l'été est caniculaire et plusieurs cadavres de jeunes femmes affreusement mutilées sont découverts. Avec Beck, l'autre protagoniste essentiel de l'histoire est Wes, un homme torturé, sous antidépresseurs mais peintre à succès grâce à des tableaux où l'horreur, le sang et la violence éclaboussent le regard. Wes et Beck sont attirés l'un par l'autre mais c'est machiavélique, jamais sain.
L'intrigue est habilement menée car j'ai été plusieurs fois entraîné sur de fausses pistes. En bon thriller, Taches rousses ne révèle la vérité que dans les toutes dernières lignes. Pourtant, je trouve que Morgane Montoriol abuse des descriptions surchargées de détails peu utiles. Pour aider le lecteur à mieux imaginer ? Je ne crois pas car c'est souvent trop, redondant. Son vocabulaire est cru, direct et c'est plutôt bien mais que d'imagination pour décrire le mal, l'horreur !
Habilement, elle mène son récit en miroir, donnant alternativement la parole à Beck, à Wes mais aussi à Leah et même à la mère qui ne nous apprend pas grand-chose.
Morgane Montoriol a vécu aux États-Unis et cela se sent. Elle prouve sa parfaite connaissance du pays et de la vie là-bas. Son roman transpire la violence toujours sous-jacente dans cet immense pays où toutes les horreurs, les atrocités perpétrées par des êtres dits humains semblent possibles.
J'ajoute un mot à propos du titre, Taches rousses, car c'est Beck qui déteste ce qu'elle considère comme une infirmité héritée de son père. Elle tente de masquer cela sous des couches de fond de teint jusqu'au jour où… Pour le savoir, il faut lire ce premier roman de Morgane Montoriol.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Une soeur qui a perdu sa soeur, une vie détestée qu'elle vit pour l'autre.
Un homme torturé qui transpose le pire de ses pensées sur toile.

Cette très chère Beck, magnifique Beck avec ses tâches de rousseur splendides qui la font sortir du lot.
Magnifique Beck amplie, débordant de laideur.
Qu'il est difficile de tout haïr. Les gens, les odeurs, les lieux, le monde. Beck déteste tout, tout le monde et ne se tolère même pas elle-même.
Beck ne vit pas la vie de Beck. Elle ment, fait semblant. Un homme pour lequel elle écarte les jambes sans amour, un métier qui l'insupporte, des relations rares mais toxiques.

Puis nous avons Wes.
L'homme torturé qui espère que tout va s'arrêter car il  ne va plus le supporter longtemps. L'homme suicidaire, illogique, dégoûtant mais apparemment attirant.

Mais de quoi parle-t-on ?  Eh bien de meurtres à Los Angeles.
Des jeunes femmes subissent le pire : découpés, charcutés, leurs corps sont retrouvés à différents endroits de la ville.
La question est de savoir qui est le tueur.

Voilà. S'agirait-il d'une enquête policière ? Non.
Oui il y a une intrigue et la voici : pourquoi, ô grand pourquoi, tant de vulgarité, de saleté gratuite ?  Est-ce pour choquer le lecteur ? Pour dégoûter, faire grimacer ?
Dans ce cas, ce livre est une réussite. J'ai dû serrer les dents pour finir cette lecture. Pour moi, il ne s'agit même pas d'un style qui amènerait quelque chose à l'histoire. Non, ces mots immondes sont gratuits et inutiles.
J'ai noté de nombreuses invraisemblances dans l'histoire.

Il est difficile de qualifier ce livre.  Un pamphlet contre l'humanité en général.
Cette lecture plaira sans doute à d'autres que moi.


L'avez-vous lu ? Suis-je trop sévère ?

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Beck, l'héroïne, pas le chanteur, est d'une beauté belle.
Jeune provinciale, issue du fin fond de la cambrousse, montée à la ville dans le but de percer sur grand, petit, enfin un quelconque écran, voire même sur scène si affinité, elle vit désormais aux crochets d'un vieux Pygmalion qu'a le bras suffisamment long pour la faire jouer régulièrement.
Et la tendresse, bordel, me tancerez-vous. Là, visiblement, on s'en fout royal.
Si la gamine flatule désormais dans la soie, elle n'en demeure pas moins marquée par un passé familial traumatisant auquel vient se greffer, chaque jour que le miroir, miroir, mon beau miroir, lui renvoie, une foultitude de tâches de rousseur supposément disgracieuses qu'elle tente vainement de dissimuler sous une épaisse couche de fond de teint mac studio healthy fix fluid double wear.
Classique.
Grande amatrice de cassage de ciboulot devant l'immortel, elle allait désormais faire face à un tout nouveau questionnement : mais qui qu'est donc ce ténébreux personnage que je croise un peu trop souvent et qui m'effarouche autant qu'il m'attire, hein, dis ?
Ben, nous, on sait pas trop puisqu'on a pas encore lu le bouquin.
La réponse dans 365 feuillets, douche comprise.

Premier roman de Morgane Montoriol, ces Tâches Rousses séduisent sur la longueur.
Premier abord plutôt rétif. La faute à un phrasé auquel j'accroche peu.
Faut dire que Morgane, lorsqu'elle écrit, ne calque pas son style sur celui du couvent des joncs fleuris. Un langage, justement, qui ne l'est pas. Ici, on fait dans le cru sans préavis.

Puis l'intrigue de se mettre en place en alternant, comme de coutume, deux voix étrangères qui ne le resteront pas bien longtemps.
Le tout s'installe tranquillou pour prendre son rythme de croisière, laissant cependant peu de place à un suspense final éventé depuis des lustres.
Nonobstant ce léger mais néanmoins frustrant désagrément, le récit se veut suffisamment tendu et oppressant pour susciter une adhésion réelle qui s'inscrit finalement dans la durée.


Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette lecture qui fit tout sauf...tâche.
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Pour cette opération Masse critique spéciale, je me suis vue offrir la dégustation en avant première de ce thriller psychologique. J'en remercie Babelio et les éditions Albin Michel.

Une auteure française, dont c'est le premier roman, choisit de faire un polar américain glauque et cru avec tous les stéréotypes du genre, obsessions, beaucoup de cadavres bien sanglants, des personnages torturés, tueurs en séries ou psychopathes qui s'ignorent. Qui est coupable, et qui est innocent dans cette histoire assez tordue, dont les enquêteurs falots sont quasi absents ? On est dans l'excessif du début à la fin. Le scénario avec retournement de situation n'est vraiment pas une nouveauté . Pour les lecteurs qui aiment une certaine routine, un roman de gare pas compliqué, je pense que ça peut plaire.

Un chapitre pour l'un, un chapitre pour l'autre, on voyage ainsi dans les points de vues juxtaposés de Beck, Wes, Leah, Harper, sans qu'il y ait une explication quelconque à ces confessions, comme un interrogatoire, ou des manuscrits retrouvés ...bref, ça ne m'emballe pas, ce genre de structure narrative que je trouve artificielle, trop souvent vue. Je n'arrête pas de l'écrire sur cette plateforme.

Éros et Thanatos font ici plutôt bon ménage dans un vocabulaire très explicite , comme si l'auteure cherchait à remporter une compétition d'expressions salaces, pour prouver qu'une femme peut écrire bien pire qu'un homme. Il est sûr que cette générosité est un argument vendeur.

Un « malgré que.. » fait grincer une phrase et je dégringole brutalement de l'illusion romanesque. Plus loin, une bande jaune fluo....quadrille un « périmètre », au lieu de le délimiter, et trouble ma perception de la géométrie. Des mots sont mis en italiques, pour attirer l'attention du lecteur, comme autant d'aveux de faiblesse...pourtant il y a quelque chose d'intéressant dans cette écriture, des petits moments empruntés à l'oralité assez jubilatoires.

Je préfère de l'inquiétant suggéré, de la tension qui naît progressivement, de la sobriété dans l'écriture. J'aime qu'on me surprenne aussi dans l'argument, le propos et le rythme. Je ne suis pas vraiment le public de ce roman.












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Bien loin de l'ennui de Muskogee, Oklahoma, Beck Westbrook s'est fait une place sous le soleil de Los Angeles. Prête à tout pour devenir actrice, elle a pris un raccourci en s'introduisant dans la vie et dans le lit d'un agent qui l'a introduite dans le milieu et lui trouve de temps en temps des petits rôles. Il est vieux, il est flasque, elle ne l'aime pas mais il est aussi riche et connaît du beau monde. Pourtant si Beck court les castings, ce n'est pas par vocation. C'est pour accomplir le rêve de sa petite soeur Leah qui rêvait de cinéma, de théâtre et d'Hollywood. Liées par un amour fusionnel, solidaires face à un père violent et une mère démissionnaire, les deux soeurs partageaient leurs rires, leurs larmes, leurs jeux parfois cruels, jusqu'au jour où Leah a disparu sans laisser de traces. Pour honorer sa mémoire, Beck vit sa vie par procuration, profite des paillettes d'un milieu qu'elle exècre. Elle sait bien que sous les sunlights se tapissent le vice, l'hypocrisie, la mort. C'est d'ailleurs la mort qu'elle voit dans les yeux d'un homme qu'elle croise trop souvent pour que le hasard soit la seule explication. Et c'est encore la mort qu'elle trouve à sa porte quand le corps d'une jeune femme est découvert devant chez elle, dans un container à poubelles. Un tueur sévit en ville et ses crimes la visent. Est-ce cet homme mystérieux ? Quand elle se met en chasse, elle découvre Wes, un peintre à succès qui peint la mort comme personne. Il est riche, adulé et anonyme. Parmi la foule qui se presse à ses expositions, personne ne connaît ni son nom, ni son visage. Cet homme torturé, écorché vif, est-il le tueur ?

Ces taches rousses, ce sont les taches de rousseur qui constellent le visage de Beck et qu'elle s'échine à faire disparaître sous des couches de fond de teint. Pourquoi une haine aussi farouche ? Parce que sa soeur Leah avait une peau d'albâtre ? Parce que ces taches la renvoie à une enfance loin d'être heureuse ? Beck joue le rôle de l'aspirante actrice, petite amie d'un riche agent hollywoodien. Si elle évolue dans le luxe, elle n'en oublie pas moins d'où elle vient, de cette Amérique profonde où l'on meurt d'ennui. Et c'est dans les bas-fonds de Los Angeles qu'elle nous entraîne, pour nous montrer la face obscure de la ville. Pas loin d'elle, rôde un autre personnage retors, Wes le peintre brillant dont l'art s'épanouit dans la mort, la torture, les ténèbres. Riche mais pas heureux, Wes flirte avec l'idée de mourir et avale des médicaments pour oublier que pour réussir, il a vendu son âme au diable.
Avec ce premier roman, Morgane Montoriol ne fait pas dans la dentelle. L'ambiance est glauque, les personnages torturés et le style percutant. du sang, du sperme, de la salive et une surenchère dans la vulgarité, même si ce n'est pas vraiment dérangeant puisque cela sert une histoire un brin underground. Là où le bât blesse, c'est plutôt dans les tics d'écriture de l'auteure, sa manie, par exemple de décrire minutieusement les tenues de ses personnages et les endroits dans lesquels ils évoluent. Et quand on sait que Beck sort beaucoup, donc se change souvent, on sature vite. de plus, ses descriptions manquent de naturel, trop précises, trop renseignées. A-t-on vraiment besoin de connaître la couleur exacte de la moquette de chaque pièce. D'ailleurs, à propose de couleurs...Il y en a au moins deux cents dans les trois cent soixante-six pages que compte le roman. On navigue entre le bleu, lavande ou outremer, le rouge vermillon, le jaune vivide, le crème, le beige, le noir, le violet, le vert, etc. Stop ! On n'est pas dans le catalogue Ripolin !
Malgré ces petites imperfections, Morgane Montoriol a un potentiel indéniable. En réfrénant ses ardeurs, elle affinera son style et pourra s'aligner avec les auteurs de thrillers reconnus. Car son roman se dévore et ce n'est que dans les toutes dernières pages que tous les mystères se révèlent. Surprenant et prometteur.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette masse critique privilégiée.
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critiques presse (2)
Liberation
19 mars 2020
Le premier roman de Morgane Montoriol cogne dur sans se laisser intimider par ses imposants parrains. A l’image de son héroïne, la peu recommandable Beck.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeFigaro
06 février 2020
Avec Taches rousses, Morgane Montoriol, dont on ne sait rien si ce n’est qu’elle aurait vécu longuement aux États-Unis, nous offre un récit qui nous cueille dès les premières pages, par sa crudité.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
Tout ce qui m'intéressait, c'était mon art. La peinture était ma musique, mon rock, mon rap, ma soul, mon jazz. Aux notes de musique, j'avais mes tubes d'acrylique. Aux refrains entêtants, j'avais ma main sur un châssis entoilé. Et un pinceau entre le pouce et l'index, je vibrais au moins dix fois plus qu'un amoureux de rythm and blues à un concert de Little Richard. A ces maniaques de techno qui voient leur corps leur échapper dans des danses épileptiques, j'étais le peintre au moins cent fois plus intoxiqué par ses tableaux. Aucune cuisse de femme ; aucune chute de reins aussi courbée soit-elle ; de vagin impeccablement épilé et lubrifié, aux lèvre bien roses et courtes, et à l'ouverture étroite promettant une entrée serrée ; aucunes fesses épaisses et rondes au trou vierge, tremblotant sous l'effet d'une fessée déculottée ; aucune bouche ouverte langue tendue, au souffle incandescent, en attente d'un pénis droit à réchauffer, ne me mettait dans une telle transe. Pas un plat aussi gras, huileux, sucré, soit-il, ne faisait palpiter mon appétit ainsi. Je n'avais faim que d'art. Une fois que mon pinceau commençait à s'agiter sur une toile, mes couilles commençaient à se remplir. Les gouttes de sueur dévalaient ma peau. Plus un seul de mes muscles étaient au repos. Tout en moi vivait, existait, s'exaltait. Peindre était ma bénédiction. Un cadeau des cieux qui me désaltérait de cette vie aride, et terne comme une croûte d'amateur. Cette vie de misère intellectuelle, que j'aurais pu vivre, dans ce patelin paumé.
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Un ami, pour moi, est une chose inutile. Un ami, c'est quelqu'un avec qui on fait semblant de ne pas être seul, et qui fait semblant de ne pas être seul avec nous. Moi, être seule ne me dérange pas. Alors je ne fais pas semblant. Les gens ont soif de se sentir acceptés. De faire partie de quelque chose. N'importe quoi. Un groupe, une clique, une confrérie, un gang. Une communauté. Certains en buteraient leur grand-mère, pourvu que ça leur rapporte une carte de club. Collez-la moi, mon étiquette. Vite, là, sur le front ! Youpi, je fais partie d'un tout. Hourra, je suis mêlée à la masse. Ça y est. Enfin, j'existe. N'importe quoi pourvu qu'on les valide. Qu'on leur donne leur coup de tampon. Alors ils sont contents. Ils ont un intérêt, dans cette misérable vie. Oh, aimez-moi ! Par pitié, appréciez-moi ! Je suis si drôle ! Si bon ! Si attachant ! je le sais déjà, mais vous, le savez-vous ? Je dois être mal programmée, parce que je n'ai jamais senti le besoin de me faire marquer le cuir par un quelconque groupe, ou de chialer ma peine au téléphone avec une pétasse qui se lime les ongles à l'autre bout du fil. Dès le plus jeune âge, on nous apprend à nous regrouper, nous amalgamer. A ne surtout pas faire cavalier seul. L'isolement, c'est dangereux. Les loups solitaires, c'est suspect. Et bien l'emmerde les lois sociales imposées. Un ami est un accessoire inutile, dont je n'ai que faire.
Je n'ai besoin que de moi.
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Mon père ne disait rien. Il était assis au bord du fauteuil en cuir marron, le regard creux, le dos courbé, les bras ballants. Il attendait l'arrivée de la police sans bouger, sans cligner des yeux. Son teint était cireux. Je m'attendais à ce qu'il rende son déjeuner, sur le carrelage rouille. Lui qui avait passé quatorze et quinze ans à aimer sa progéniture à coups de poing, de pied, de cintres, de fils électriques, de livres, de combinés de téléphone, de cannes, de cordes, de ceintures, de bretelles, de chaussures, de clefs. Lui, qui avait si souvent mélangé sa salive à notre sang, en crachant son mépris sur nos faces contusionnées. Qui avait choisi de ne jamais entendre aucune de nos supplications. Cet homme, que nous avions continué à appeler papa, malgré tout, comme n'importe quelles autres petites filles. Je ne savais pas s'il avait peur de se voir enlever une de ses souffre-douleur, ou s'il était inquiet d'être suspecté de sa disparition.
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Mes doigts se tendent pour attraper ma flûte de champagne, remplie à ras bord de vodka glacée. Je me redresse, juste ce qu'il faut pour pouvoir faire descendre l'eau-de-vie dans mon œsophage. Le liquide transparent se renverse un peu sur ma poitrine nue, rafraîchit mes tétons, puis va se perdre entre mes cuisses. Je vide la flûte entièrement et lèche ses rebords. Et puis j'attrape le verre à shot à ma gauche, ambré par la dose de whiskey. Je le retourne dans ma bouche, mais n'avale pas tout de suite. Je repose ma tête sur le parquet, et laisse l'alcool se noyer tout seul dans ma gorge. Petit à petit. Mes yeux stationnent sur le plafond vert sapin, le temps que tout soit bien descendu.
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Un ami, pour moi, est une chose inutile. Un ami, c'est quelqu'un avec qui on fait semblant de ne pas être seul, et qui fait semblant de ne pas être seul avec nous. Moi, être seule, ne me dérange pas. Alors je ne fais pas semblant. Les gens ont soif de se faire acceptés. De faire partie de quelque chose. N'importe quoi. Un groupe, une clique, une confrérie, un gang. Une communauté. Certains en buteraient leur grand mère, pourvu que ça leur rapporte une carte de club. Collez-la-moi, mon étiquette. Vite, là, sur le front ! Appuyez bien ! Youpi, je fais partie d'un tout. Hourra, je suis mêlée à la masse. Ca y est. Enfin, j'existe. N'importe quoi pourvu qu'on les valide. Qu'on leur donne leur coup de tampon. Alors ils sont contents. Ils ont un intérêt, dans cette misérable vie. Oh, aimez-moi ! Par pitié, appréciez-moi ! Je suis si drôle ! Si bon ! Si attachant ! je le sais déjà, mais vous, le savez-vous ? Je dois être mal programmée, parce que je n'ai senti le besoin de me faire marquer le cuir par un quelconque groupe, ou de chialer ma peine au téléphone avec une pétasse qui se lime les ongles au bout du fil.
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Un thriller à couper le souffle, où Morgane Montoriol aiguise son écriture puissante et singulière pour affronter la généalogie du Mal et sonder les rapports de domination.
Pour découvrir le roman : https://www.albin-michel.fr/carolina-reaper-9782226469939
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