Morgane Montoriol, auteure que je découvre grâce à Babelio (Masse critique) et aux éditions Albin Michel (épreuves non corrigées), déborde d'imagination. Son premier roman, Taches rousses, me fait penser à ces films que l'on qualifie avec l'expression « de genre » parce qu'ils osent aller très loin dans des domaines morbides et glauques, ce que je n'apprécie pas vraiment.
Beck a 24 ans et vit à Los Angeles aux crochets d'un riche agent d'acteurs de 63 ans. Elle est hantée par la disparition de sa soeur, Leah, alors qu'elles vivaient encore dans l'Oklahoma à Muskogee. Leurs parents, un père alcoolique violent, trop violent, et une mère passive complètent cette famille vivant dans une atmosphère très malsaine.
À Los Angeles, l'été est caniculaire et plusieurs cadavres de jeunes femmes affreusement mutilées sont découverts. Avec Beck, l'autre protagoniste essentiel de l'histoire est Wes, un homme torturé, sous antidépresseurs mais peintre à succès grâce à des tableaux où l'horreur, le sang et la violence éclaboussent le regard. Wes et Beck sont attirés l'un par l'autre mais c'est machiavélique, jamais sain.
L'intrigue est habilement menée car j'ai été plusieurs fois entraîné sur de fausses pistes. En bon thriller, Taches rousses ne révèle la vérité que dans les toutes dernières lignes. Pourtant, je trouve que Morgane Montoriol abuse des descriptions surchargées de détails peu utiles. Pour aider le lecteur à mieux imaginer ? Je ne crois pas car c'est souvent trop, redondant. Son vocabulaire est cru, direct et c'est plutôt bien mais que d'imagination pour décrire le mal, l'horreur !
Habilement, elle mène son récit en miroir, donnant alternativement la parole à Beck, à Wes mais aussi à Leah et même à la mère qui ne nous apprend pas grand-chose.
Morgane Montoriol a vécu aux États-Unis et cela se sent. Elle prouve sa parfaite connaissance du pays et de la vie là-bas. Son roman transpire la violence toujours sous-jacente dans cet immense pays où toutes les horreurs, les atrocités perpétrées par des êtres dits humains semblent possibles.
J'ajoute un mot à propos du titre, Taches rousses, car c'est Beck qui déteste ce qu'elle considère comme une infirmité héritée de son père. Elle tente de masquer cela sous des couches de fond de teint jusqu'au jour où… Pour le savoir, il faut lire ce premier roman de Morgane Montoriol.
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