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sur 168 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Manchester. le corps de Katy est retrouvé dans la rivière. La police ne tarde pas à conclure à un suicide. Pourtant, en enquêtant davantage, il semblerait que cette première piste pourrait s'avérer fausse. La police va rechercher davantage dans le quotidien de la jeune femme pour savoir si quelqu'un lui voulait du mal. Katy travaillait dans un foyer accueillant des femmes victimes de violences conjugales. Pour en savoir plus sur elle, la police va devoir interroger les résidentes de ce foyer.

J'ai trouvé ce thriller très intéressant de par la thématique abordée. Je l'ai trouvé bien mené et l'auteure a maintenu mon intérêt jusqu'au dénouement. Si je lui ai trouvé quelques petits défauts au niveau d'une construction un peu emmêlée, j'ai malgré tout trouvé ce récit qualitatif.

L'auteure va aborder la thématique des violences conjugales et les témoignages des femmes tout au fil de l'intrigue sont bouleversants. Peu à peu, chacune dévoile son histoire et le lecteur comprend comment elles se sont retrouvées dans ce foyer.

J'ai trouvé l'intrigue principale bien menée et le mystère reste entier jusqu'au dénouement totalement bluffant. L'enquête peut parfois sembler très confuse de par les nombreux retours en arrière et par le nombre important de personnages. Il faut donc rester concentré tout au fil de cette lecture.

La plume de l'auteure est fluide. le schéma narratif m'a paru judicieux, alternant les moments au passé et les moments de l'enquête menée par les policiers. Dans les moments passés, l'histoire de Katy est dévoilée peu à peu. Les chapitres sont de taille moyenne et le rythme ne faiblit pas au fil des pages.

Un thriller bouleversant de par la thématique abordée. le suspense reste intact jusqu'au dénouement totalement inattendu. Malgré quelques petits bémols de par une construction narrative qui peut paraître emmêlée, c'est un bon thriller.

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Jessica Moor est une nouvelle venue dans le monde pléthorique du thriller psychologique. Avec son premier roman, elle trouve sa voix, ce qui n'est pas un mince exploit.

Ceux qui attendent du rythme peuvent passer leur tour, ce n'est pas du tout le genre de la maison Moor. L'autrice joue à la fois sur l'ambiance et sur la thématique, en centrant son histoire sur les personnages.

Un thème dans l'air du temps, la violence faite aux femmes, qu'elle traite en se focalisant sur l'aspect social. Son passé personnel dans ces métiers, rend le tableau juste et vrai.

Dans ce récit les femmes craignent les hommes, elles ne les détestent pas. L'écrivaine dresse le portrait de différentes femmes battues et violentées psychologiquement, de différentes manières, par différentes personnes, de différents rangs dans la société (liens maritaux comme liens de sang).

L'environnement est celui d'une banlieue de Manchester, où la mort d'une membre d'une maison sécurisée pour femmes sème le trouble. Suicide ? Et si oui pourquoi ? Meurtre ? Et dans ce cas, par qui ?

La police enquête, principalement avec deux inspecteurs qui ont un mal fou à créer un climat de confiance pour qu'on leur parle. Ce sont des hommes, et surtout ils n'ont pas toujours le tact nécessaire pour échanger avec des femmes meurtries.

C'est le grand intérêt du roman, ces interactions, avec chacun sa manière de voir les choses, parfois bruts dans leurs façons d'interagir. Chacun a son passé, difficile, sa propre construction. Même les femmes du centre ne se font pas confiance entre elles. D'ailleurs, le mot « confiance » semble totalement banni de la partie contemporaine de l'histoire.

Le récit se découpe en effet entre deux périodes, avec le passé de l'une des protagonistes principales qui se dévoile à nous sans fard, au travers d'une manipulation insidieuse à laquelle elle ne sait plus s'extraire.

Je préfère vraiment le terme de roman psychologique, tant Jessica Moor ne cherche en rien à monter une intrigue à coups de rebondissements. Seul son final est dans la droite ligne d'un thriller.

L'ambiance du reste du livre est tout en nuance de gris, entièrement tournée vers le vécu des personnages. Elle aurait tout de même mérité un peu plus de changements de cadences à mon sens. C'est ce qui m'aura manqué.

Il n'en reste pas moins que c'est bien une enquête dont il s'agit, durant la moitié du roman. Une investigation qui est l'occasion d'entrer dans l'intimité et le mental de ces femmes, et de leurs histoires qui sont toutes personnelles. Mais aussi dans les pensées des enquêteurs, qui n'ont pas toujours la bonne approche pour comprendre.

Voilà donc un récit dur parce que sonnant juste, émouvant et touchant tant les destins de ces femmes résonnent en nous.

La plume de l'autrice est assez particulière, pleine de non-dits, évanescente parfois, déliée, troublante, déstabilisante également.

Les femmes qui craignaient les hommes est un roman psychologique tout en nuances. Sa rudesse tient vraiment à la vraisemblance des vies détruites. Jessica Moor a traité un sujet difficile qui lui tenait clairement à coeur avec une vraie humanité.
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C'est un livre à 2 niveaux, tout comme la vie des femmes victimes de violences conjugales. Une partie qui se voit, qui se montre au dehors, à la famille, aux amis, au travail, aux autres et une partie bien cachée, introuvable, en douce mais d'une grande cruauté. Cette partie là c'est le niveau de la manipulation, de l'emprise, des coups, de la crainte, des brimades et pour finir ce sera le niveau du féminicide.
C'est un livre à 2 niveaux, à vous de trouver le 2ème.
On peut le trouver à la fin et alors on revient en arrière, on relit des pages et on voit l'invisible, ce qui ne se voyait pas au 1er niveau et pourtant qui était si flagrant, si évident. Et on se dit, j'avais senti que quelque chose clochait, j'avais un pressentiment. Comme c'est le cas quand on est en présence d'une femme qui se cache derrière ses excuses, ses vêtements, ses cols montants et son maquillage dérisoire.
Ici la femme qui craint un homme, c'est Katie, c'est sa vie et sa mort, son avant vivante et son maintenant morte.
C'est sa rencontre amoureuse avec Jamie qui va se transformer en bourreau.
C'est aussi une sororité forte, un refuge et un espoir qui semble minime, infime, subtil mais d'une résistance farouche et organisée.
La subtilité on la retrouve dans l'écriture de Jessica Moor, quelquefois déstabilisante, comme la vie d'ailleurs qui écrit des histoires d'amour qui finissent en histoire d'horreur.
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Les Femmes qui craignaient les Hommes, Keeper dans la version originale parue en 2020, a été publié par les éditions Belfond en 2021 et en version poche en 2022 par les éditions Pocket. le style est sobre, fluide: "Son pas de côté hésitant devient un grand arc de cercle, qui la ramène là où l'attend Jamie. Il est une heure du matin. La foule compacte s'est muée en un organisme vivant. La musique était chouette il y a cinq ans, mais aujourd'hui elle est poussive, tapageuse." (Page 33).
Construction: Avant/Présent: vie de Katie avec Jamie, son nouveau copain.
Maintenant/Passé: l'enquête menée par Whitworth: on ne sait toujours pas les circonstances de la mort de Katie.
Thèmes: féminisme; féminisme radical; violences faites aux femmes; protection des femmes violentées.
Le corps de Katie Straw est retrouvé échoué en aval de Widringham: "le lieu, le sens du courant, la lividité -tout suggérait une chute depuis le vieux pont qui se situait dans le secteur du lieutenant Daniel Whitworth." le suicide ou l'accident seraient des conclusions logiques au vu des circonstances.
A moins qu'il ne s'agisse d'un meurtre en lien avec le travail de la victime au refuge pour femmes battues de Widringham. Pourquoi la police ne trouve aucun trace d'elle, ni sur les listes électorales, ni sur le registre de l'assurance maladie, ni à l'université où elle disait pourtant avoir poursuivi des études?  Ni adresse, ni passeport, ni certificat de naissance, ni relevés bancaires?
Ce que la police sait: Katie Straw avait des antécédents d'automutilation et de maladie mentale; elle a sauté d'un pont connu pour être le lieu de nombreux suicides; son petit ami trouvait qu'elle avait un comportement bizarre. Aucun signe de lutte, aucun marque sur le cadavre, aucun ADN étranger, apparemment aucun ennemi.
Le lieutenant Whitworth et l'inspecteur Brookes, fraîchement arrivé de Manchester, auront fort à faire pour éclaircir cette mort mystérieuse. D'autant que, en tant qu'hommes, ils ne sont pas vraiment les bienvenus dans le refuge où travaillait Katie pour mener leur enquête...

Un premier roman intéressant, traitant d'un thème délicat avec beaucoup de pudeur et d'objectivité. Ne pas mettre tous les hommes dans le même sac: l'auteur laisse la parole aux détracteurs de l'action de la directrice du refuge sans porter de jugement. Tout en ménageant la sensibilité et les ressentis des femmes malmenées par la vie qui souhaitent prendre du recul pour se reconstruire, envisager une autre vie, fuir la violence. Jessica Moore excelle à démonter les mécanismes de la domination psychologique, de la peur au quotidien, des séquelles que la violence sous toutes ses formes peut engendrer. Et la difficulté de mener une enquête criminelle dans un tel contexte.
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L'auteure vous propose un polar avec pour thème la violence conjugale faite aux femmes.
*****
J'ai lu ce livre dans le cadre de ma participation en tant que jury au prix nouvelles Voix du polar. Je n'ai donc pas, une fois encore, lu le 4e de couverture avant de commencer ma lecture.
Je reconnais que j'ai eu un peu du mal au début à accrocher à l'histoire à cause justement de l'idée que je m'étais faite sur ce qui m'attendait ici. J'entends certains d'entre vous me dire « ben oui, c'est pour ça qu'il faut lire les résumés avant ». Sauf que je n'aime pas être influencée en amont et que je préfère avoir la surprise de l'intrigue et des surprises qu'elle va nous proposer.
Alors je continue de tourner les pages et petit à petit je commence à avoir de l'intérêt pour ce qui m'est raconté. Comme je vous le disais, l'histoire traite de la violence faite aux femmes. Ne vous insurgez pas Messieurs en considérant que les cas de violences conjugales faites aux hommes sont sous-estimés. L'auteure a simplement pris le parti de traiter ce côté des faits.
Jessica Moor alterne le passé, afin de nous montrer comment un des femmes est devenue victime, avec le présent et le déroulé de l'enquête.
Elle nous montre que la violence n'est pas que physique, elle peut être également psychologique et sur ce point d'autant plus sournoise car la victime ne se rend même pas compte qu'elle en est une.
Tellement sournoise que même les deux inspecteurs chargés de l'enquête me semblent constamment passer à côté de l'essentiel.
Certes le sujet a déjà été maintes fois traité mais j'ai beaucoup aimé la façon donc Jessica Moor l'aborde. Elle nous transforme quelque part en tant que témoin passif de cette violence, elle nous montre qu'il n'est pas si simple que ça pour les victimes de mettre un terme à ces relations destructrices même avec de l'aide extérieure, ni même de cesser tout contact avec leur bourreau au motif qu'un enfant entre dans les paramètres relationnels, ou même encore qu'elles le méritaient. Un sujet grave donc qu'il n'est pas si simple de résoudre.
Et puis, cette fin à laquelle je ne m'attendais pas du tout vient mettre LA claque qui me fait perdre une grande partie de l'espoir que j'avais dans cette lutte.
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La petite ville de Windringham abrite un refuge où les femmes peuvent disparaître loin des hommes qui les ont détruites. Cette maison est dirigé par l'originale et courageuse Val aidée depuis peu par Katie, qui écoute et conseille les femmes avec tant d'empathie qu'elle pourrait avoir connu une expérience similaire. Quand Katie est retrouvée noyée dans la rivière, l'inspecteur Whitworth et son assistant pénètrent dans ce lieu où aucun homme n'est admis afin d'interroger les résidentes. Les policiers espèrent boucler l'affaire avec un suicide mais peut-être s'agit-il d'un meurtre ?
Mais les femmes se taisent et ne mentionnent qu'une ombre entr'aperçue auprès de Katie le soir de sa mort, ceci afin de mettre les policiers sur la bonne piste. Quelques femmes fuient ensuite le refuge


L'écriture de ce thriller tente de rejoindre le courant de pensées et d' émotions de ces femmes marquées par l'enfer, qui se blâment d'avoir causé la violence de leurs compagnons, qui ne savent que faire de leur vie délivrée, qui sursautent devant tout car tout est peur et menace, et qui, après tant de souffrances et de coups, désirent glisser dans l'anéantissement, leur ultime issue de survie
Ce roman insiste aussi sur l'indifférence de l'entourage qui préfère se rassurer à bon compte, sur l'aveuglement révoltant de la police et la complaisance de la justice envers ces hommes mimant si bien le regret .
Á noter que la finale du livre est une petite bombe destructrice

Merci aux éditions Belfond et à NetGalley de m'avoir permis cette lecture
Lien : https://trancheslivres.wordp..
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UN ROMAN PSYCHOLOGIQUE ORIGINAL !

Dans un refuge sécurisé de la banlieue de Manchester, des femmes réapprennent à vivre. Elles ont fui leur foyer, leur époux violent, l'emprise et les abus quotidien. Après avoir échappé à la mort, se reconstruire est difficile... Alors quand leur amie et conseillère Katie est retrouvée noyée sous un pont, l'équilibre précaire qu'elles avaient réussi à instaurer vacille.
Deux inspecteurs bourrus sont sur l'enquête. Deux hommes manquant terriblement de délicatesse face à ces femmes qui ont connu le pire. Ces femmes qui craignaient les hommes...
Qu'à bien t-il pu arriver à Katie? S'est elle suicidée ou est-ce son bourreau qui l'a retrouvée?

Cette intrigue policière est surtout un prétexte pour aborder un sujet ô combien important et contemporain: les violences conjugales. Qu'elles soient psychiques, physiques ou sociales, l'autrice aborde ce sujet avec brio et des passages m'ont fait mal au ventre. de nombreux aspects très intéressants sont évoqués. Les inspecteurs qui peinent à créer un climat de confiance, les réactions diverses de chacun, selon leur passé. Rien n'est noir ni blanc, tout est traité avec nuance et finesse et c'est ce que j'ai tout particulièrement apprécié.

L'autrice alerne entre le présent de l'enquête et la genèse de la relation entre Katie et son compagnon. L'emprise d'abord sournoise et insidieuse qui devient de plus en plus puissante et révoltante. On ne peut qu'entrer en empathie avec cette femme et comprendre à quel point il est difficile pour les victimes de mettre fin à ces relations toxiques.

Le récit n'est pas rythmé, ne vous attendez pas à des rebondissements à chaque page, mais c'était original, bien mené et porté par une plume fluide.

Bref, une belle découverte entre thriller & roman. Une lecture que je conseille car il est essentiel de parler des violences domestiques et de comprendre ce phénomène d'emprise auquel les victimes sont soumises.

Et vous, qu'en avez-vous pensé? Tenté.e.s? 😇
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En commençant Les femmes qui craignaient les hommes, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Ne connaissant pas du tout ce livre, ne l'ayant jamais vu passer sur les réseaux sociaux, j'y suis allée à l'aveugle. La plume m'a séduite dès le début et les chapitres relativement courts m'ont beaucoup plu. J'aime quand c'est cadencé de cette manière, d'autant plus lorsque l'histoire est relativement pauvre en rebondissements comme ici. Ce n'est pas un thriller classique, j'ai plutôt tendance à penser que c'est un thriller sociétal. le thème principal étant les violences conjugales, le féminisme, on part à la rencontre de femmes brisées qui tentent tant bien que mal de se reconstruire grâce au soutien indéfectible de Valérie Redwood, gérante du refuge.

Ce que j'ai particulièrement aimé, au delà de l'écriture fluide et percutante, remplie de non-dits, ce sont les chapitres avant, comprenez les événements qui se sont déroulés avant que l'enquête de police ne commence. Très humains et psychologiques, ils nous relatent comment, petit à petit, un homme arrive à prendre l'ascendant, insidieusement sur Katie, la victime. Je n'ai aucun doute sur la crédibilité de ces situations puisque l'auteure elle-même est issue d'un milieu professionnel social, notamment proche des femmes victimes de violences. J'aime énormément les récits à double temporalité, je trouve qu'ils installent un suspense sans avoir besoin de 1001 actions.

En revanche, j'ai eu énormément de mal avec l'inspecteur Witworth. Ses nombreux propos misogynes ont eu tendance à me faire grincer des dents. J'imagine que Jessica Moor souhaitait volontairement nous peindre un personnage désagréable, dans le but de refléter une partie de la société d'aujourd'hui. Combien de femmes sont tuées chaque année malgré les signaux d'alerte qu'elles ont pu lancer ? Quand elles ne sont pas prises au sérieux, un drame peut vite arriver.

N'imaginez pas lire un livre au rythme haletant, cette lecture est assez platonique, sans réel twist ou révélations incroyables et pourtant, j'ai quand meme apprécié vivre ces quelques heures auprès de ces femmes.

EN QUELQUES MOTS

Le premier thriller de Jessica Moor, que j'ai lu dans le cadre du Prix Nouvelles Voix du Polar, est somme toute assez banal en terme de construction, la double temporalité est clairement son point fort. Même si ce n'est pas pour moi la lecture de l'année, j'ai tout de même apprécié la fluidité de la plume et l'importance du sujet abordé. Je ne regrette pas cette découverte littéraire.

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Dans la proche banlieue de Manchester (Widringham) le corps sans vie d'une jeune femme est repêché, après être tombé – semble-t-il – d'un vieux pont, où il est fréquent de se suicider … le lieutenant Daniel Whitworth (qui fêtera bientôt ses soixante ans) ainsi que l'inspecteur James Brookes (son jeune et nouvel assistant) sont chargés de l'affaire. le cadavre est celui de Katie Straw, jeune employée dans un Centre pour femmes battues …

Une Katie, qui tentait de redonner espoir et goût de vivre à Nazia, Lynne, Sonia ou encore Angie, toutes frappées et brisées par Sabbir, Frank, David et Charlie … Oui, mais voilà, le « hic », c'est que d'après l'avancement de l'enquête policière, Katie Straw n'existerait pas ?…

Jessica Moor, qui a travaillé (comme son héroïne) dans un foyer pour femmes battues, signe ici un premier roman remarquable, où le déroulement de la manipulation mentale des pervers narcissiques (ou autres conjoints, frères et pères violents) est au coeur de l'intrigue. Un récit dont le fil conducteur est – non pas cette mort énigmatique – mais plutôt l'emprise que certains hommes peuvent avoir sur leurs victimes féminines !

Ainsi l'auteure a découpé son histoire en deux parties distinctes : des chapitres intitulés « Maintenant » (concernant le développement détaillé de l'enquête, auprès des jeunes femmes du foyer – ou de ses peu nombreuses amies et collègues) et d'autres dénommés « Avant » (basés sur le témoignage post-mortem de Katie, ladite victime ou suicidée …) le procédé est bluffant ! Et Jessica Moor semble entretenir soigneusement un « flou littéraire » volontaire, afin de ne pas déflorer un épilogue inattendu ! Une jolie performance !
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Le moins que l'on puisse dire c'est que ce thriller psychologique m'a baladée. Jusqu'aux dernières pages j'étais perdue, et mon jugement final allait dépendre de la compréhension que j'aurais de sa fin.

Heureusement dans les derniers chapitres tout s'éclaire ce qui me permet de dire que oui, j'ai aimé cette lecture. Et justement le fait que je n'ai rien vu venir fait de ce thriller une belle réussite.

L'intrigue se situe à Manchester, au sein d'un refuge de femmes qui ont dû quitter leur foyer, parfois avec leurs enfants pour fuir un mari violent. le thème de ces femmes recueillies dans un refuge est assez poignant car on ressent bien leurs souffrances et leurs vies brisées.

Katie, leur conseillère et amie est retrouvée morte. Tout porte à croire qu'il s'agit d'un suicide mais la police va devoir malgré tout le vérifier. L'inspecteur Whitworth est diligenté sur place pour enquêter, mais ces femmes qui se cachent de leur ex ne vont pas être faciles à faire parler. Or elles semblent connaître certains secrets.

Les chapitres alternent entre « maintenant » et « avant » et on découvre ainsi dans « l'avant » l'emprise croissante de Jamie le compagnon de Katie sur elle. du coup forcément cela instaure un climat suspicieux qui entretient le suspense.

C'est un thriller psychologique où vous ne trouverez pas énormément d'action mais par contre il vous faudra concentrer vos méninges pour ne pas perdre le fil ! Pour un premier roman je trouve que c'est plutôt bien réussi !
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