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Critique de ElGatoMalo


Le pitch du livre nous dit :"Catherine Lucille Moore imagine une créature hybride dont l'humanité est aux prises avec la machine." mais dans les faits il est plutôt question d'un dialogue entre trois personnages dont l'un est clairement en burn out après avoir créer un mécanisme d'une rare complexité dans lequel est inséré le cerveau d'une star américaine d'un temps non défini, le futur peut-être mais un futur alternatif où l'on fume encore et où la télévision existe aussi mais toujours aussi médiocre et plate. Une analyse psychologique des témoins plus que de la principale intéressée, avec un passage au moins où on sent que le médecin (ou ingénieur) essaye de convaincre sa patiente de ce qu'elle devrait ressentir vraiment. Ce qui m'a fait penser aux démarches de la psychanalyse qui finit par faire apparaître des pathologies dont la personne concernée n'a jamais eu conscience avant de croiser le chemin du psychanalyste. Peut-être un point de détail dans l'histoire mais celui qui m'a donné le plus à réfléchir. Il n'y a rien qui m'irrite plus que ces gens qui prétendent savoir ce qui se passe dans notre propre tête et ont même du pouvoir sur notre liberté au nom de choses qu'ils ont inventé, nommé et qu'ils sont les seuls à voir. Celui qui est présenté dans le texte n'hésite pas à faire un chantage au suicide pour convaincre. C'est dire si l'escroquerie intellectuelle est à son comble. Pour le reste, je suis de parti pris, étant un grand fan de Catherine L. Moore depuis ma découverte de la SF américaine (Shambleau et le cycle de Northwest Smith ainsi que celui de Jirel de Joiry faisaient partie des premiers ouvrages de la collection SF en J'ai Lu éditée dans le milieu des années 70 par Jacques Sadoul). Quelqu'un de moins favorable à l'auteur pourrait trouver que malgré le style impeccable, qui coule de lui-même et se lit avec une grande facilité, avec même un grand plaisir, il y aurait une certaine tendance à diluer un sujet qui ne méritait peut-être pas autant de pages.

La longue nouvelle est suivi d'un dossier documentaire qui précise la biographie de l'auteur et remet le sujet dans la perspective de l'histoire des sciences et des technologies ainsi que des thématiques de la littérature de l'imaginaire. Sur ce dernier point, il n'y a pas de critique ni d'analyse du choix du support utilisé pour pour greffer le cerveau de l'héroïne. Pourquoi le métal ? La question ne semble pas se poser. Dans le Frankenstein de Mary Shelley, qui est cité dans la nouvelle et dans le dossier, le support est organique, si on se penche un peu sur les histoires parues à la même époque, l'idée d'un transfert de conscience sur un clone sera utilisée l'année suivante, 1945, par A. E. van Vogt, non cité dans le dossier, dès la première nouvelle de la série consacrée au Non-A, ce sera même un des principaux arguments du cycle. Faire survivre un organe dans un milieu métallique est très compliqué. Catherine Moore ne donne pas de détails sur ce point. Il semble que seule l'opposition absolue du vivant à la matière inerte du cuivre et de l'acier ait conduit son choix.
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